Jean, Henri, Antoine Le Febvre

Né le 17 février 1869 à Montpellier (Hérault).

Député de l'Indre de 1919 à 1924.

Issu d'une vieille famille de financiers et de magistrats qui descendaient des receveurs généraux, Jean Le Febvre naquit à Montpellier le 17 février 1869. Bachelier ès lettres puis licencié en droit, il entre en 1890 à l'Ecole militaire de Saint-Cyr. A sa sortie de l'Ecole, il est d'abord affecté au 9e Dragons en garnison à Lunéville. Mais il quitte la carrière des armes en 1903 pour se fixer à Rosnay, petite commune du département de l'Indre, dans l'arrondissement du Blanc. Important propriétaire terrien, il est élu conseiller municipal puis maire de Rosnay en 1908.

Au début de la Première Guerre mondiale il est affecté au commandement d'un escadron du 14e Hussards avec le grade de capitaine. Trois ans plus tard, il est versé dans l'infanterie et, dans les derniers mois de la guerre, il est appelé en qualité d'officier d'ordonnance auprès du représentant militaire français au Conseil supérieur interallié.

Rendu à ses activités civiles à la fin des hostilités, il revient à Rosnay et se présente aux élections législatives de 1919 comme candidat de la liste républicaine, ou liste Clemenceau, composée de cinq noms. Dans la profession de foi qu'il adresse à ses électeurs, avec ses collègues Fougère et Patureau-Mirand, il définissait ainsi son programme : « Nous répudions toute compromission, soit avec la réaction, soit avec la révolution... La paix extérieure doit être maintenue par la stricte application du traité de Versailles et l'orientation sincère de tous les peuples vers l'idéal de la Société des Nations ».

A ces élections au scrutin de liste d'où devait sortir la Chambre bleu horizon, Jean Le Febvre est élu à la plus forte moyenne par 26.524 voix sur 87.407 inscrits et 66.446 votants. Avec lui sont élus trois autres membres de la même liste. Quatre des cinq représentants de l'Indre durant la 12e législature allaient donc appartenir à la droite.

Dès la constitution de la nouvelle Chambre, il s'inscrit au groupe de l'entente républicaine et démocratique et siège aux commissions des comptes définitifs, des spéculations de guerre et du suffrage universel. Il déploie une activité rare pour un nouveau parlementaire et rapporte le projet de loi portant règlement définitif de l'exercice 1913 pour les armées et le projet de loi sur les économies à réaliser dans le service de l'artillerie. Il prend part à la discussion du projet relatif à la création de nouvelles ressources fiscales et du projet de loi de finances pour 1921. Il intervient encore à l'occasion de diverses interpellations, plus spécialement sur le trust de la meunerie et dans la discussion du budget de l'Agriculture. Enfin, il prend part en 1923 au débat qui s'instaure sur un projet de loi relatif à la conversion de la séparation de corps en divorce. Ainsi, par toutes ces interventions en faveur de la famille et de l'agriculture, de l'armée, Jean Le Febvre défendait les idées de propriétaire terrien et de républicain libéral auxquelles il était attaché.

Mais le 11 mai 1924, au renouvellement de la Chambre, les électeurs de l'Indre n'envoient au Palais Bourbon qu'un seul candidat de la liste républicaine, Fougère. Jean Le Febvre, battu, ne se représentera plus aux élections législatives mais continuera, sur le plan local, à exercer ses fonctions de maire, tout en se consacrant à l'exploitation de sa propriété de Grosjonc.

Il était chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 1914-1918.