Yves Le Trocquer

1877 - 1938

Informations générales
  • Né le 4 octobre 1877 à Pontrieux (Côtes-du-Nord - France)
  • Décédé le 21 février 1938 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Républicains de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 30 janvier 1930
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Gauche radicale

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1930 au 1er janvier 1938

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 4 octobre 1877 à Pontrieux (Côtes-du-Nord), mort le 21 février 1938 à Paris (16e).

Député des Côtes-du-Nord de 1919 à 1930.

Sénateur des Côtes-du-Nord de 1930 à 1938.

Sous-secrétaire d'Etat à la Liquidation des stocks du 27 novembre 1919 au 20 janvier 1920.

Ministre des Travaux publics du 20 janvier 1920 au 14 juin 1924.

Fils d'un officier de marine, mort en service, Yves Le Trocquer entra à 18 ans à l'Ecole polytechnique et en sortit dans le corps des Ponts et chaussées où il accomplit une carrière rapide et brillante, devenant ingénieur en chef à 36 ans.

Il fut d'abord attaché aux travaux des ports de Nantes et Saint-Nazaire, puis au département de la Seine, où il montra les plus brillantes qualités de technicien et d'administrateur.

Mais la politique l'attirait. Aussi accepta-t-il, à partir de 1910, les fonctions de directeur technique des cabinets de trois ministres successifs des travaux publics : Louis Puech, Charles Dumont et Victor Augagneur. Il suivit ce dernier à l'Instruction publique, puis à la Marine.

En 1915, il fut appelé à la direction du service des transports et de l'exploitation militaire des voies navigables en même temps qu'on lui confia la direction de l'Office national de la navigation. Les services rendus dans ces postes, où il contribua activement au ravitaillement des armées alliées, lui valurent d'être promu officier de la Légion d'honneur. Revenant à la politique, il prit en 1919 la direction générale du cabinet de Jules Cels, sous-secrétaire d'Etat à la Marine de guerre, jusqu'à l'armistice. Quelques mois plus tard, il sollicita lui-même un mandat électif dans son département des Côtes-du-Nord, qui l'envoya siéger à la Chambre des députés.

A peine élu, il fut nommé sous-secrétaire d'Etat à la liquidation des stocks dans le 2e cabinet Clemenceau, puis ministre des Travaux publics dans le 1er cabinet Millerand. Il conserva cette charge pendant quatre ans et demi dans sept gouvernements différents. Cette remarquable continuité lui permit de réaliser une œuvre remarquable de reconstruction et son nom reste attaché à la reconstitution des voies de fer, de terre et d'eau des régions libérées. Il joua également un rôle capital lors de l'occupation de la Ruhr et dans la mise en état des mines de la Sarre, s'attachant à obtenir des prestations positives de l'Allemagne.

Redevenu simple député, il continua à s'intéresser au problème des réparations en nature et participa à une commission d'enquête sur ce sujet.

Le 20 octobre 1929, il fut élu sénateur des Côtes-du-Nord, à la tête d'une liste d'union républicaine et nationale.

Son activité sénatoriale s'inscrit naturellement dans la ligne tracée par sa formation et son passé ministériel. Sa vigilance en ces domaines le conduisit à intervenir fréquemment, comme rapporteur de textes législatifs ou à titre personnel sur les chemins de fer, les ports, les routes, la production électrique, l'outillage national.

Il se préoccupa également de différents problèmes économiques et sociaux, tels que- le marché du blé, les baux à ferme, le privilège des bouilleurs de cru, la situation des producteurs liniers (sur laquelle il interpella le gouvernement), les retraites, le repos hebdomadaire, la semaine de quarante heures.

Il fut d'ailleurs membre non seulement de la commission des travaux publics - dont il devint vice-président en 1935 - mais aussi de celles des colonies, de l'Algérie, puis des affaires étrangères. Son intérêt pour les questions extérieures se manifesta à l'occasion de nombreux voyages à l'étranger au cours desquels il noua de solides amitiés. Il fonda à Genève l'union douanière européenne dont il présida le comité français, cherchant avec passion à faire partager à ses collègues étrangers ses espoirs de concorde économique. Il présidait, du reste, aussi l'association pour les idées de justice et de paix.

Orateur disert et brillant, il réussissait souvent à convaincre. Sa fermeté jointe à son tact et son affabilité amenèrent ses amis politiques à le porter à la présidence de son groupe parlementaire, l'union démocratique et radicale. Il était, de plus, vice-président de l'alliance démocratique.

Lauréat de l'Académie des sciences, il a publié divers ouvrages, en particulier De la politique à suivre en matière de travaux publics et Les sources de l'énergie.

Il mourut en cours de mandat, le 21 février 1938 à Paris; il avait 61 ans.