René Lefebvre

Né le 24 octobre 1877 à Lille (Nord).

Député du Nord de 1919 à 1924.

Après avoir obtenu son doctorat en droit à l'université de Lille, René Lefebvre s'établit industriel à Valenciennes. Il fut bientôt élu président de la Fédération industrielle et commerciale du nord de la France, puis devint, en 1913, juge au tribunal de commerce de Valenciennes où il devait siéger durant de nombreuses années.

Quand prit fin la guerre de 1914-1918, il songea à -se présenter dans son département natal aux élections législatives. Candidat sur une liste de la fédération républicaine, qui comprenait entre autres Louis Loucheur et l'abbé Lemire, il fut élu au quotient électoral du scrutin de liste, le 16 novembre 1919, par 130.843 suffrages sur 507.094 inscrits et 374.022 votants.

Dès son arrivée au Palais Bourbon, René Lefebvre s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine démocratique. Durant cette 12e législature de la IIIe République, qui fut caractérisée par la présence à la Chambre de nombreux députés élus sous le signe du bloc national, le nouvel élu du Nord déploya une intense activité, tant au sein des commissions : commerce et industrie où l'appelaient tout naturellement ses activités professionnelles, des régions libérées dont les travaux intéressaient au premier chef le représentant d'un département qui avait eu à souffrir de l'occupation- qu'en séance publique où il défendit constamment les différents points du programme contenu dans la profession de foi qu'il avait adressée la veille du scrutin avec ses colistiers à. ses électeurs : « Nous n'avons d'autre but que de travailler à la renaissance du Nord et à la reconstitution du pays. Décidés à maintenir les conquêtes de la République, les institutions laïques et sociales, nous entendons poursuivre une œuvre de relèvement économique... L'Allemagne paiera, il faut qu'elle paye ». Le programme contenait en outre « la reconnaissance définitive de la propriété commerciale, la lutte contre la spéculation, l'aide aux familles nombreuses, la décentralisation nécessaire à l'extension des pouvoirs des assemblées régionales ». Fidèle au mandat qui lui avait été confié par ses électeurs, René Lefebvre s'appliqua à réaliser la plupart de ses engagements. C'est ainsi qu'il déposa de nombreuses propositions de loi relatives à la protection des petits commerçants et des petits industriels des régions libérées, à la lutte contre les spéculations illicites, l'octroi de délais en matière de dettes, aux accidents du travail survenus durant l'occupation, l'assistance aux vieillards.

En qualité de rapporteur de la commission du commerce et de l'industrie, il présenta de très nombreux rapports concernant les suites douloureuses du conflit mondial qui venait de prendre fin.

Là ne se borna pas cependant l'activité parlementaire de René Lefebvre et, multiples, furent ses interventions à titre personnel sur des projets à caractère économique et financier : projets de loi de finances pour les régions libérées ; projet relatif aux taxes sur le chiffre d'affaires ; projet concernant les baux à loyer d'immeubles à usage commercial. Les élections législatives des 11 et 25 mai 1924 virent le triomphe du cartel des gauches et René Lefebvre ne fut pas réélu. Dès lors, il renonça à briguer ultérieurement les suffrages des électeurs pour se consacrer à ses activités professionnelles.