Emile Crozet-Fourneyron
1837 - 1909
Député de 1876 à 1881 et de 1885 à 1889, né à Saint-Etienne (Loire), le 22 avril 1837, il est ingénieur-mécanicien. Au 4 septembre 1879, il fut nommé secrétaire général de la préfecture de la Loire, puis membre de la commission départementale nommée par le préfet de la Défense nationale, M. César Bertholon.
Conseiller général de la Loire depuis le 8 octobre 1871, pour le canton sud-est de Saint-Etienne, il se présenta aux élections législatives du 20 février 1876, comme candidat républicain, dans la 2e circonscription de Saint-Etienne, et fut élu par 10 507 voix (13 056 votants, 19 901 inscrits), contre 2 360 à M. Heurtier fils. Il avait écrit dans sa circulaire électorale : « Je voudrais contribuer, dans la mesure de mes forces, à l'affermissement de la République. Cette République, je voudrais la voir sage pour qu'elle fût durable. Elle seule peut rassurer tous les intérêts légitimes, donner un essor vrai au commerce, à l'industrie, à l'agriculture, et fermer à jamais l'ère des révolutions. Elle seule est vraiment conservatrice. Toute autre forme de gouvernement implique forcément une révolution, une guerre peut-être. La dure expérience que vous avez faite en 1870, vous dit avec nous : En consolidant la République vous assurerez : la paix au dehors, la tranquillité au dedans, l'économie dans les finances, l'élection des maires par vos conseillers municipaux ; en un mot, la sécurité des intérêts et l'usage de toutes les libertés sages. »
M. Crozet-Fourneyron siégea à l'Union républicaine, et fut un des 363 députés qui refusèrent, après l'acte du 16 mai 1877, un vote de confiance au ministère de Broglie.
Il fut réélu le 14 octobre 1877, par 11 146 voix (16 309 votants, 20 814 inscrits), contre M. Vital de Rochetaillée, monarchiste, candidat officiel du gouvernement, qui obtint 5 143 voix. M. Crozet-Fourneyron reprit sa place dans la majorité républicaine, et vota dans la législature 1877-1881, tantôt avec les radicaux, tantôt avec les opportunistes :
- pour l'amnistie,
- pour l'invalidation de Blanqui,
- pour l'article 7,
- pour l'application des lois existantes aux congrégations non autorisées,
- pour la rétablissement du divorce,
- pour la liberté de la presse, et les libertés de réunion et d'association, etc.
Toutefois, il inclinait davantage vers la politique conseillée par Gambetta, et, dans la lutte électorale qui s'engagea, le 21 août 1881, pour le renouvellement de la Chambre des députés, M. Crozet-Fourneyron fut battu avec 5 866 voix contre 6 653 accordées au candidat des radicaux-intransigeants, M. Girodet, qui devint à sa place député de la 2e circonscription de Saint-Etienne.
Il prit sa revanche au scrutin de liste en octobre 1885, et fut élu député de la Loire le 5e sur 9, par 64 884 voix (116 857 votants, 151 072 inscrits). M. Crozet-Fourneyron siégea dès lors à l'Union des gauches. Il fut, au début de l'année 1886, avec son collègue de la Loire, M. Duché, avec MM. Ballue, Viette, etc., un des premiers signataires de la proposition tendant « à remettre en vigueur les lois qui interdisent le territoire français aux princes des dynasties déchues ». Les auteurs de cette proposition la maintinrent malgré les instances de M. de Freycinet, qui se rallia à une proposition mitigée de M. Gustave Rivet, laquelle obtint la préférence. M. Crozet-Fourneyron intervint aussi dans les discussions d'affaires, et prit notamment (janvier 1888) la défense de l'industrie du centre de la France contre les réclamations des métallurgistes de l'Est, dont M. Dautresme, ministre du commerce, s'était fait l'écho. Il soutint les divers ministères de gauche qui se succédèrent au pouvoir, et vota en dernier lieu :
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 22 avril 1837 à Saint-Etienne (Loire), mort le 19 février 1909 à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes).
Député de la Loire de 1876 à 1881 et de 1885 à 1889.
Sénateur de la Loire de 1897 à 1906.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 227.)
Il entra au Sénat au renouvellement du 3 janvier 1897 obtenant dès le premier tour de scrutin 551 voix sur 949 votants. Siégeant à gauche, et membre de diverses commissions spéciales, son activité fut assez réduite. Il présenta, en 1904, deux rapports sur des lignes de chemins de fer d'intérêt local, et n'aborda pas la tribune.
Il ne se représenta pas au renouvellement du 7 janvier 1906.
Il mourut trois ans plus tard, le 19 février 1909 à Saint-Jean-Cap-Ferrat à l'âge de 72 ans.