Antoine, Philippe, Adrien Achard

1814 - 1890

Informations générales
  • Né le 12 décembre 1814 à Genève (Suisse)
  • Décédé le 26 juillet 1890 à Castelnau-de-médoc (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 15 septembre 1879 au 14 octobre 1881
Département
Gironde
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Gironde
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 27 décembre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Seine
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Chambre des députés, né à Genève de parents français, le 12 décembre 1814, mort à Castelnau de Médoc (Gironde) le 26 juillet 1890, il se fit connaître de bonne heure comme un membre militant du parti républicain, et fut compris, à ce titre, dans les proscrits du coup d'Etat, en décembre 1851.

Il n'entra dans la vie parlementaire qu'à l'âge de 65 ans, les électeurs de la première circonscription de Bordeaux l'ayant élu député (le 14 septembre 1879, après l'annulation par la Chambre de l'élection de Blanqui), par 4 703 voix sur 9 344 votants et 24 149 inscrits ; Blanqui n'obtint que 4 542 suffrages. M. Achard se fit inscrire au groupe de la Gauche radicale. Ses principaux actes, jusqu'aux élections générales de 1881, furent :

- le 8 juin 1880, le dépôt du rapport sur la proposition de loi de M. Benjamin Raspail ayant pour objet la consécration du 14 Juillet comme fête nationale. L'urgence fut déclarée et la proposition votée séance tenante ;
- le 18 juin 1880 et le 6 mars 1881, le dépôt et la défense d'un rapport sur une proposition de M. B. Raspail ayant pour objet de supprimer le chapitre métropolitain de Sainte-Geneviève et de rendre le Panthéon à sa destination première. La Chambre vota la prise en considération, l'urgence, puis la proposition elle-même ;
- le 2 avril 1881, discours contre les droits sur les vins, dans la discussion générale du tarif des douanes ;
- le 2 juin 1881, discours en faveur du système de la chaussure militaire dite « soulier Godillot » contre le brodequin napolitain, à propos du projet de loi présenté par le général Farre, ministre de la Guerre, pour modifier la chaussure des troupes à pied. Le brodequin napolitain fut adopté pour être mis en usage après l'épuisement du stock de souliers et de guêtres d'ancien système.
La 1re circonscription de Bordeaux ayant renouvelé à M. Achard son mandat lors des élections du 21 août 1881, par 6 533 voix contre 934 à M. Andrieux, candidat socialiste, sur 7 964 votants et 17 564 inscrits, il revint siéger sur les mêmes bancs. Plusieurs fois président du groupe de la Gauche radicale pendant cette législature, M. Achard se montra l'adversaire déterminé des théories protectionnistes :

- le 28 mars 1882 et le 22 décembre 1883, il parla en faveur de l'importation des viandes de porc de provenances étrangères ;
- les 3, 21 février et 3 mars 1885, il combattit vivement le droit protecteur de 4 francs dans le débat sur les propositions de loi de MM. Georges Graux, Robert et Ganault portant modification du tarif général des céréales.

D'autre part, le 18 janvier 1883, il défendit le principe de l'élection des juges (discussion sur la réforme judiciaire), et prit part, le 31 juillet de la même année, au débat sur les conventions avec les grandes Compagnies de chemins de fer ; il attaqua particulièrement la convention avec la Compagnie du Midi. Le 29 novembre 1884 (discussion du projet de loi portant modification des lois organiques sur l'organisation du Sénat et les élections des sénateurs), il demanda par amendement la suppression absolue de l'inamovibilité des sénateurs. Défendu par son auteur, l'amendement fut pris en considération par la Chambre, mais rejeté le surlendemain sur la demande de la commission.
Le 19 mars 1885 (débat sur la proposition Constans en faveur du scrutin de liste par département), il demanda le maintien du scrutin d'arrondissement, comme plus conforme aux principes républicains et plus favorable à la représentation des minorités. « C'est une grande erreur, dit-il, que de prétendre que ce n'est que par le scrutin de liste qu'on pourra constituer une majorité unie et compacte. »
Lors du renouvellement de la Chambre, le 4 octobre 1885, au scrutin de liste, M. Achard échoua avec la liste radicale de la Gironde ; n'ayant obtenu, au premier tour, que 16 598 voix sur 162 286 votants et 203 661 inscrits, il se désista en faveur de la liste républicaine modérée.

Compris, aux élections complémentaires de la Seine, sur la liste dressée sous l'influence des principaux journaux radicaux de Paris, il fut élu, au second tour, le 27 décembre 1885, par 157 448 voix sur 347 089 votants, en même temps que de Douville-Maillefeu, Maillard, Brialou, Millerand et Labordère. Dans la nouvelle assemblée, M. Achard siégea à l'extrême-gauche ; il a voté constamment avec les radicaux :
- le 3 décembre 1886, pour l'amendement Colfavru, portant suppression des sous-préfets (l'amendement fut voté, mais n'eut d'autre effet que la chute du ministère Freycinet-Boulanger) ;
- le 17 mai 1887, pour la proposition de résolution de la commission du budget, tendant à renvoyer en bloc au gouvernement son projet de budget, adopté (détermina la chute du ministère Goblet) ;
- le 19 novembre 1887, pour la discussion immédiate de l'interpellation Clemenceau sur la politique générale (chute du ministère Rouvier) ;
- le 31 mars 1888, pour l'urgence sur la proposition de loi de M. Camille Pelletan, relative à la révision des lois constitutionnelles, adopté; (chute du ministère Tirard) ;
- le 11 février 1889, pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement, proposé par le ministère Floquet ;
- le 14 février, contre l'ajournement du débat sur la révision des lois constitutionnelles,proposé par M. de Douville-Maillefeu (l'ajournement, adopté, amena la chute du ministère Floquet).

Très dévoué à la cause du libre-échange, M. Achard a encore prononcé, le 8 mars 1887 (discussion des propositions de loi élevant de 3 à 5 fr. le droit sur les céréales), un long discours pour soutenir un amendement signé de lui et de plusieurs de ses collègues radicaux, et ainsi conçu :

« Article unique. - A partir du 1er juillet prochain tous les droits sur les céréales sont supprimés. »

L'amendement ne fut pas adopté.