Charles, François, Romain d'Osmoy
1827 - 1894
Représentant en 1871, député de 1876 à 1885 et sénateur, né à Osmoy (Eure) le 19 août 1827, d'une ancienne famille de Normandie maintenue noble à la réformation de 1667, fils de Charles-Henri Lebœuf, comte d'Osmoy, garde du corps de Charles X, et de Caroline-Geneviève de Guiry, il resta en dehors de la politique sous le gouvernement de juillet, fit représenter quelques pièces à l'Odéon, au Palais-Royal, au Gymnase, et s'occupa du soin de ses propriétés.
Sous l'Empire, il fonda la ligue d’enseignement populaire dans l'Eure, en devint président, fut nommé (1862), en remplacement de son père, conseiller général du canton de Quillebœuf qu'il a toujours représenté depuis lors, et se porta candidat indépendant à la députation aux élections du 24 mai 1863, dans la 3e circonscription de l'Eure, où il échoua avec 8,212 voix contre 14,826, au candidat officiel, député sortant, réélu, M. d'Arjuzon, et 1,541 à M. Edmond Adam. Il s'engagea, lors de la guerre de 1870, dans les éclaireurs de la Seine, où il devint capitaine au 1er régiment, et fut décoré de la Légion d'honneur.
Le 8 février 1871, il fut élu représentant de l'Eure à l'Assemblée nationale, le 3e sur 8, par 46,469 voix sur 59,749 votants et 122,706 inscrits. Il prit place au centre gauche, parla, avec compétence sur les questions de beaux-arts et de théâtres, fut plusieurs fois rapporteur de ce budget spécial, vota pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil, s'abstint sur la pétition des évêques, et se prononça:
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour le service de trois ans,
- contre la démission de Thiers,
- contre le septennat,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.
Candidat républicain aux élections sénatoriales dans l'Eure le 30 janvier 1876, il échoua avec 367 voix sur 785 votants, mais fut réélu député de l'arrondissement de Pont-Audemer, le 20 février suivant, par 9,950 voix sur 15,901 votants et 21,097 inscrits, contre 5,763 à M. Hébert, avec une profession de foi dans laquelle il se déclarait partisan d'une « République conservatrice et modérée, qui fait appel à toutes les intelligences et à toutes les bonnes volontés, à toutes les honnêtetés sans exception. » Il reprit sa place à la gauche constitutionnelle, et vota, avec les 363, contre l'ordre du jour de confiance demandé par le ministère du 16 mai (juin 1877).
Réélu, le 14 octobre 1877, après la dissolution de la Chambre, par 9,036 voix sur 17,668 votants et 21,185 inscrits, contre 5,046 à M. Hébert et 3,524 à M. Tourangin, il se prononça pour l'instruction gratuite et obligatoire, pour la protection de l'agriculture, pour la dénonciation des traités de commerce et vit son mandat renouvelé par les électeurs de Pont-Audemer, aux élections générales du 21 août 1881, par 8,222 voix sur 15,385 votants et 20,443 inscrits, contre 7,043 à M. Vauquelin.
Candidat sénatorial au renouvellement triennal du 25 janvier 1885, il fut élu sénateur du l'Eure, le 1er sur 2, par 537 voix sur 1,064 votants. M. le comte d'Osmoy a pris place au centre gauche de la Chambre haute, s'est prononcé (juin 1886) contre l'expulsion des princes, et a voté, en dernier lieu,
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.
Membre du jury des salons annuels et de la section des Beaux-Arts aux Expositions, M. le comte d'Osmoy a publié (1880) un recueil de Mélodies.
Date de mise à jour: août 2017
Né le 19 août 1827 à Champigny-la-Futelaye, mort le 7 décembre 1894 à Bonneville (Eure).
Représentant de l'Eure à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.
Député de l'Eure de 1876 à 1885.
Sénateur de l'Eure de 1885 à 1894.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 522.)
Il est réélu le 7 janvier 1894 par 879 voix sur 1.051 inscrits, au premier rang des trois sénateurs du département.
Si ses électeurs avaient tenu à honneur, en le nommant, de le laisser libre dans sa politique, il usa peu de cette prérogative et n'intervint guère que sur les adductions d'eau, d'autant que sa santé déficiente devait le retenir chez lui la dernière année de sa vie. Il mourut le 7 décembre 1894 dans son château d'Aptot. Il avait 67 ans.