Paul Bladt

1931 - 2022

Informations générales
  • Né le 1er juin 1931 à Metz (Moselle - France)
  • Décédé le 8 mai 2022 à SAINT-AVOLD (Moselle - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Moselle
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

BLADT (Paul)
Né le 1er juin 1931 à Metz (Moselle)
Décédé le 8 mai 2022 à Saint-Avold (Moselle)

Député de la Moselle de 1981 à 1986

Né à Metz 1er juin 1931, Paul Bladt est d’origine populaire : son père est ouvrier du bâtiment, sa mère femme au foyer. Dans une terre lorraine marquée par l’industrie, son destin est tout tracé. Titulaire d’un brevet de compagnon (équivalent du CAP), il devient ajusteur au sein des Houillères du bassin de Lorraine à partir de 1957, où il effectue le reste de sa carrière professionnelle. Fait notable, il tient à conserver un pied dans le monde ouvrier et retourne à son poste d’ajusteur des poids et mesures en 1986, avant de faire rapidement valoir ses droits à la retraite.

Son engagement militant est précoce : dès 1944, il n’a alors que 13 ans, il adhère à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), qui, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, s’ancre à gauche. Il en est membre jusqu’en 1957, y exerçant même un temps des responsabilités nationales en tant que permanent. A la suite de son recrutement comme ajusteur aux Houillères de Lorraine, l’engagement syndical prend chez lui le relais du militantisme jociste. Dans la continuité de son implication catholique, c’est au sein de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) qu’il s’implique et, à partir de 1963, il est détaché en tant que permanent syndical. L’année suivante, lorsque survient la scission donnant naissance à la Confédération française démocratique du travail (CFDT), il fait le choix de s’investir dans ce nouveau syndicat déconfessionnalisé, ce qui, en Lorraine, ne va pas de soi, la plupart des syndiqués ayant alors fait le choix de demeurer au sein de la CFTC. En 1965, il est élu au bureau de la Fédération nationale des mineurs CFDT. A la fin des années 1960, il s’investit pleinement dans les grandes grèves qui protestent contre les projets de fermeture du puits de Faulquemont. Progressivement, il représente la CFDT dans différentes instances : comité économique et social de Lorraine (1974-1981), ainsi que dans plusieurs organismes européens (Confédération européenne des syndicats, CES).

Tout en demeurant un militant syndical de premier plan en Lorraine, Paul Bladt rejoint en 1972 le Parti socialiste (PS) qui vient d’être refondé lors du congrès d’Epinay. Sa carrière politique est d’abord locale : en 1977, il devient maire de Cocheren, gros village minier à proximité de Forbach, charge qu’il conserve jusqu’en 1997.

En 1981, il devient député de la 6e circonscription de la Moselle (Forbach). Elu au second tour avec 53,80 % des suffrages exprimés, il bat nettement le député sortant, représentant du Rassemblement pour la République (RPR) Jean-Eric Bousch, qui avait obtenu 48,45% au premier tour.

Au Palais-Bourbon, membre du groupe socialiste, il siège à la commission de la production et des échanges, secrétaire de la délégation de l’Assemblée nationale pour les communautés européennes (depuis 1984) et vice-président des groupes d’amitié France-Bolivie et France-RFA. Il est aussi, en janvier 1982, membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi portant modification de certaines dispositions du code du travail relatives aux conseils de prud'hommes.

Il concentre ses interventions en séance publique sur la question énergétique et en particulier la production charbonnière : en septembre 1981, dans le débat qui suit la déclaration du gouvernement sur la production énergétique ; en octobre 1981, au cours de l’examen du projet de loi de finances rectificative, pour déplorer notamment le recul relatif de la production française en Europe ; en novembre 1983, sur les crédits de l’industrie, de la recherche et de l’énergie prévus par le projet de loi de finances pour 1984 ; en novembre 1984 et en novembre 1985, sur les crédits du redéploiement industriel et du commerce extérieur respectivement prévus sur l’énergie par les projets de loi de finances pour 1985 et pour 1986.

L’ancien syndicaliste intervient aussi, en mai et juin 1982, sur les projets de loi Auroux relatifs l’un aux droits des travailleurs dans l’entreprise, l’autre au développement des institutions représentatives du personnel.

Au cours de son mandat, Paul Bladt prend le contre-pied des positions du gouvernement socialiste sur la question charbonnière. En effet, il considère que le charbon lorrain peut avoir un avenir et peut contribuer à l’indépendance énergétique du pays, que les houillères doivent embaucher et que la production doit se maintenir au-dessus des 10 millions de tonnes annuelles, à rebours de la décroissance prônée par les pouvoirs publics.

Ses positions conduisent à le marginaliser au sein de son propre parti. A l’approche des élections législatives de 1986, à la représentation proportionnelle départementale de liste, il est placé en quatrième position, position non éligible.

Comme il le déplore lui-même, les trois candidats placés en tête de liste sont d’anciens enseignants, ce qui lui apparait en rupture avec l’identité ouvrière du parti et de la région. Ces désaccords ne l’amènent cependant pas à rompre avec le PS et c’est sous cette étiquette qu’il devient, en 1988, conseiller général de Moselle (canton de Behren-les-Forbach) après une première tentative infructueuse en 1985. Il le demeure jusqu’en 2008.

Retiré de la vie politique, il meurt à Saint-Avold le 8 mai 2022, dans son département de naissance auquel il est resté très attaché. Marié à Michelle Génin, il avait eu quatre enfants. Il était chevalier de la légion d’honneur.