Louis, Gabriel, Léonce Guilhaud de Lavergne

1809 - 1880

Informations générales
  • Né le 24 janvier 1809 à Bergerac (Dordogne - France)
  • Décédé le 18 janvier 1880 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Gers
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Creuse
Groupe
Centre droit

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 13 décembre 1875 au 18 janvier 1880

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1846 à 1848, représentant en 1871, sénateur de 1875 à 1880, né à Bergerac (Dordogne) le 24 janvier 1809, mort à Versailles (Seine-et-Oise) le 18 janvier 1880, il fit ses études à Toulouse et collabora de bonne heure à divers journaux et recueils, entre autres au Journal de Toulouse et à la Revue du Midi.

Maître et mainteneur des Jeux floraux (1830), il poursuivit ses travaux littéraires, et fut nommé (1838) professeur de littérature étrangère à la faculté des lettres de Montpellier; mais il déclina ces fonctions, vint à Paris, entra au ministère de l'Intérieur comme chef de cabinet de M. de Rémusat, puis au conseil d'Etat comme maître des requêtes en 1842, et au ministère des Affaires étrangères comme chef de division (1844).

Il s'était déjà présenté, le 9 juillet 1842, dans le 4e collège du Gers (Lombez), comme candidat à la Chambre des députés, et avait réuni 133 voix, contre 139 à l'élu, M. de Panat. Il fut plus heureux le 1er août 1846, et devint député de cette circonscription avec 162 voix (324 votants, 358 inscrits), contre 160 au député sortant. Il vota avec la majorité conservatrice, et rentra dans la vie privée en 1848.

Il devint alors un des principaux collaborateurs de la Revue des Deux-Mondes, à laquelle il donna un très grand nombre d'articles sur l'histoire contemporaine et les affaires extérieures, des relations de voyages, des études d'économie politique, etc. En janvier 1850, il obtint, au concours, la chaire d'économie rurale à l'Institut agronomique de Versailles qui fut supprimé en 1852. Rédacteur du Journal des Economistes, il entra en 1855 à l'Institut, comme membre de l'Académie des sciences morales et politiques, et publia d'importants ouvrages: un Essai sur l'Economie rurale en Angleterre, en Ecosse et en Irlande; une Etude sur l'agriculture et la population en 1855 et 1856; Economie rurale de la France depuis 1789 (1860), etc.

Le 1er juin 1863, il posa sa candidature d'opposition au Corps législatif dans la 1re circonscription du Gers, et obtint 6,930 voix, contre 16,066 à M. Belliard, candidat officiel, élu. Ce ne fut qu'après la chute de l'Empire que M. Louis de Lavergne rentra au Parlement.

Elu, le 8 février 1871, représentant de la Creuse à l'Assemblée nationale, le 4e sur 5, par 30 115 voix (50 111 votants, 80 083 inscrits), il siégea au centre droit, et vota avec les orléanistes de ce groupe :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour le pouvoir constituant,
- contre la dissolution.

Il combattit vivement le gouvernement de Thiers, contre lequel il se prononça le 24 mai 1873. Il continua d'opiner avec la droite, tant qu'il conserva l'espoir de voir rétablir la monarchie constitutionnelle. Après l'échec des tentatives de restauration, il se prononça pour le septennat et vota encore pour le cabinet de Broglie le 16 mai 1874 ; mais, peu après, ses idées se modifièrent et, de concert avec quelques députés flottant entre le centre droit et le centre gauche, dont était M. Wallon, il fonda un nouveau groupe de représentants, le « groupe Lavergne », qui ne laissa pas de contribuer par son attitude au vote définitif de la Constitution du 25 février 1875. Dès le mois de juillet 1874, lors de la discussion de la proposition Perier, demandant l'organisation des pouvoirs publics, M. Léonce de Lavergne écrivait : « Comme M. de Montalivet, j'aurais préféré la monarchie constitutionnelle et parlementaire, qui est à mon sens le meilleur des gouvernements. Comme lui aussi, voyant cette monarchie impossible, j'accepte la République. » Il se prononça vers la même époque, dans une lettre publiée par le Journal des Economistes, pour le maintien du suffrage universel.

Après le vote de la Constitution, il fut nommé (mai 1875) président de la nouvelle Commission des Trente, chargée de préparer les lois constitutionnelles complémentaires, et, dans l'allocution qu'il prononça en prenant possession du fauteuil, il dit : « Nous avons été conduits par un concours de circonstances imprévues à donner à ce gouvernement la forme républicaine ; tous les bons citoyens doivent s'y rallier, puisque l'Assemblée souveraine a prononcé. » M. Louis de Lavergne vota lui-même avec le centre gauche dans les derniers scrutins de la législature.

Elu, le 13 décembre 1875, par l'Assemblée nationale, sénateur inamovible, le 33e sur 75, avec 353 voix (689 votants), il observa la même attitude au Sénat, et, après l'acte du 16 mai 1877, se prononça contre la demande de dissolution de la Chambre des députés ; puis il approuva, au cours de la période électorale qui suivit cette dissolution, la politique des 363. Après le 14 octobre, M. de Lavergne vota encore contre l'ordre du jour de Kerdrel (19 novembre); mais bientôt l'état de sa santé le tint à l'écart des discussions du Sénat. Après avoir silencieusement appuyé de son vote le cabinet Dufaure, il mourut à Versailles le 18 janvier 1880. Il fut remplacé au Sénat, le 23 février suivant, par M. John Lemoinne.

Membre de la Société centrale d'agriculture, il appartenait en outre au conseil supérieur de l'agriculture, du commerce et de l'industrie. En 1876, il avait repris, à l'Institut agronomique réorganisé, la chaire d'économie rurale.

On lui doit, outre les ouvrages déjà cités :
- Eloge historique du duc Decazes (1863) ;
- Eloge historique de M. de Gasparin (1864) ;
- les Economistes français du XVIIIe siècle (1870) ;
- les Assemblées provinciales sous Louis XVI (1879), etc.

Commandeur de la Légion d'honneur.