Raoul Bleuse
1895 - 1984
BLEUSE (Raoul)
Né le 9 septembre 1895 à Ribemont (Aisne)
Décédé le 8 juin 1984 à Alfortville (Val-de-Marne).
Député de la Seine de 1962 à 1967
Raoul Bleuse est né le 9 septembre 1895 à Ribemont de parents agriculteurs. Engagé volontaire en octobre 1913, il participe à la guerre et est démobilisé en août 1919. Diplômé du certificat d’études et breveté de police technique, il s’engage dans la police en 1921. La même année, il s’inscrit au parti socialiste. En 1942, il est relevé de ses fonctions en raison de ses engagements auprès de la Résistance. Il assure alors la direction de la surveillance des Grands Magasins du Printemps jusqu’en 1945, date à laquelle il est réintégré dans les cadres de la préfecture de police. Raoul Bleuse est appelé, de juin 1946 à novembre 1947, comme chargé de mission au cabinet du ministre de l’intérieur Edouard Depreux. Il occupe également des fonctions locales : il est maire d’Alfortville de 1947 à 1965 et conseiller général de la Seine de 1953 à 1967. Par ailleurs, en septembre 1958, par opposition au gaullisme il quitte la SFIO pour fonder, avec d’autres, le Parti socialiste autonome (PSA).
C’est sous cette étiquette qu’en 1958 Raoul Bleuse se présente aux élections législatives de la 49ème circonscription de la Seine face à sept candidats dont le député sortant communiste Alfred Malleret. Au premier tour, le maire d’Alfortville figure en quatrième position avec moins de 10% des suffrages, derrière le candidat du Parti communiste français (26,6%), celui de l’Union pour la nouvelle République (UNR), le journaliste Michel Peytel (22,1%) et d’Henri Guérin, maire de Charenton (21,9%). Au second tour, le gaulliste Michel Peytel l’emporte très largement face au député sortant. Il a en effet totalisé 64% des suffrages dans les communes formant la circonscription où les listes de gauche avaient pourtant rassemblé près de deux tiers des électeurs en 1956.
Candidat malheureux en 1958, Raoul Bleuse se présente à nouveau aux élections législatives de 1962. Il y défend les couleurs du Parti socialiste unifié (PSU). Au terme du premier tour, le maire d’Alfortville n’a obtenu que la dernière place avec 16,6% des suffrages. Devant lui, le député sortant gaulliste Michel Peytel a recueilli 35,4% des voix ; le maçon communiste Roland Foucard, 28,5% ; et le maire de Charenton, candidat du Mouvement républicain populaire (MRP), Henri Guérin, 19,6%. Pourtant, Raoul Bleuse décide de se maintenir face à Michel Peytel et à Henri Guérin. En revanche, le communiste se retire permettant à Raoul Bleuse, dans ses engagements électoraux, de se présenter comme « le seul candidat républicain face à la droite ». Il rappelle également que le retrait d’Henri Guérin en 1958 avait fait le jeu du candidat de l’UNR. Une courte majorité (454 voix, soit 0,8% des suffrages) lui permet finalement de prendre le chemin du Palais-Bourbon, les candidats de l’UNR et du MRP ayant respectivement obtenu 43,2% et 12,7% des suffrages.
À son arrivée à l’Assemblée, le député de la Seine choisit de ne pas rejoindre les bancs du groupe socialiste. Ayant démissionné du PSU peu de temps après son élection, il s’inscrit finalement en avril 1963 au groupe socialiste pour le quitter deux ans plus tard en avril 1965. Auparavant, il avait quitté le PSU. Il siège à partir de mai 1963 à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Au cours de sa seule législature, Raoul Bleuse intervient à deux reprises en séance publique, en novembre 1964. Le 5 novembre, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 1965, le député de la Seine soulève le problème de la circulation et des transports dans l’agglomération parisienne qu’il qualifie « d’asphyxiée » et dénonce en particulier les difficultés de circulation au carrefour d’Alfort. Le 19 novembre, Raoul Bleuse intervient lors de la discussion du projet de loi prorogeant le mandat des conseillers de la Seine. Il s’élève alors contre le projet gouvernemental et notamment contre la sous-représentation de la banlieue parisienne par rapport à Paris au sein de l’assemblée départementale. Ses deux prises de parole sont centrées sur les communes suburbaines de la Seine avant la mise en place de nouveaux départements de la couronne parisienne.
Lors des principaux scrutins publics de la deuxième législature de la Vème République, Raoul Bleuse s’est constamment opposé à la politique du gouvernement. Il s’est en particulier exprimé contre la ratification du traité de l’Elysée (13 juin 1963), contre le projet de loi relatif à certaines modalités de grèves dans les services publics (26 juillet 1963), contre la réforme du mode d’élection des conseillers municipaux (17 juin 1964) et contre la réforme du service national (26 mai 1965).
En 1967, au terme de son mandat de député, Raoul Bleuse n’en a pas sollicité le renouvellement. Il est décédé le 8 juin 1984 à l’âge de 89 ans. Il était officier de la Légion d’honneur et décoré de la croix de guerre 14-18 ainsi que de la médaille de Reconnaissance française pour faits de résistance.