Auguste Paris
1826 - 1896
- Informations générales
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- Né le 12 novembre 1826 à Saint-omer (Pas-de-Calais - France)
- Décédé le 18 décembre 1896 à Arras (Pas-de-Calais - France)
1826 - 1896
Représentant en 1871, sénateur de 1876 à 1882 et de 1885 à 1889, né à Saint-Omer (Pas-de-Calais) le 12 novembre 1826, il étudia le droit, se fit recevoir docteur (1855) avec une thèse intitulée De la puissance paternelle, et s'inscrivit au barreau d'Arras, où il se distingua par l'ardeur de ses sentiments conservateurs et monarchistes. Quelques ouvrages empreints de cet esprit, notamment une Histoire de Joseph Le Bon (1864), Louis XI et la ville d'Arras (1868), le firent admettre à l'Académie de cette ville.
Inscrit, le 8 février 1871, sur la liste monarchiste du Pas-de-Calais, il fut élu, le 6e sur 15, par 138 368 voix (149 532 votants, 206 432 inscrits) représentant à l'Assemblée nationale. Sa notoriété politique s'établit assez rapidement. Assis à droite, il appartint à plusieurs groupes, manifesta surtout des tendances orléanistes, et vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le retour à Paris.
Il combattit la politique de Thiers, contribua à sa chute au 24 mai 1873 et donna son concours empressé au ministère de Broglie. M. Paris fut l'auteur d'un projet de loi, adopté le 6 juin 1873, relatif aux conseillers généraux d'arrondissement ou municipaux qui auraient refusé de remplir leurs fonctions. Après l'échec des tentatives de restauration monarchique, il se rallia à la demande de prorogation des pouvoirs du maréchal Mac-Mahon et vota pour le Septennat. Il parut très fréquemment à la tribune au nom de la droite, fit de nombreux rapports, parla sur les impôts, sur le régime des sucres, sur la loi relative à la municipalité de Lyon, sur les huiles, sur la loi électorale municipale, sur la demande de déchéance, qu'il appuya, des députés Ranc et Melvil-Bloncourt, sur la légitimation des enfants hors mariage, etc.
En 1874, il soutint jusqu'au bout le cabinet de Broglie, se montra fidèle au Septennat, proposa à cet égard un amendement qui obtint l'adhésion du ministère, mais non l'agrément de la Chambre (8 juillet), et se prononça contre les propositions Périer et Maleville. Vers la même époque, il remplaça M. de Ventavon comme rapporteur de la commission des Trente, et fit, au sujet de la révision de la Constitution, cette déclaration significative : « Nous entendons formellement que toutes les lois constitutionnelles dans leur ensemble pourront être modifiées, que la forme même du gouvernement pourra être l'objet d'une révision : il ne peut, il ne doit y avoir à cet égard aucune équivoque. » Sous le bénéfice de cette réserve expresse, M. Paris et plusieurs de ses amis acceptèrent l'ensemble des lois constitutionnelles.
En juin 1875, il prit une part active à la discussion de la loi sur la « liberté de l'enseignement supérieur », se prononça pour le scrutin d'arrondissement, et fut rapporteur du projet de dissolution de l'Assemblée, adopté le 30 décembre 1875.
Après la séparation de l'Assemblée nationale, M. Paris fut candidat au Sénat dans le Pas-de-Calais, et fut élu, le 30 janvier 1876, le 1er sur 4, par 609 voix (1 004 votants). Dans sa profession de foi, il avait déclaré que le gouvernement du maréchal de Mac-Mahon pouvait compter sur son concours et qu'on le trouverait au premier rang des conservateurs sur le terrain de la légalité constitutionnelle. Il reprit sa place à droite, et continua de se montrer un des membres les plus militants du parti monarchiste dans la Chambre haute. Les nombreuses interpellations qu'il adressa au ministère furent très remarquées, ainsi que ses rapports contre la proposition d'amnistie déposée par Victor Hugo, pour le maintien de la collation des grades par les jurys mixtes, et son obstination à réclamer de nouvelles poursuites pour les faits insurrectionnels de 1871. Dans le rapport sur la collation des grades, il s'exprimait ainsi en substance : « Tout le temps que les grades conserveront le caractère professionnel qui leur est attribué, il est naturel que l'Etat seul les confère ; garant, dans une certaine mesure, de la capacité du médecin et de l'avocat vis-à-vis du public, c'est à lui qu'il appartient de délivrer le certificat qui atteste cette capacité ; en ce qui concerne les fonctions publiques, il est juste que l'Etat apprécie le mérite des agents qu'il emploie et dont il est responsable. Mais la délégation n'entraîne par elle-même aucune abdication des droits de l'Etat et l'on accuse à tort le législateur de 1875 d'avoir méconnu ces droits en établissant une délégation qui tient à la nature même des choses. Aujourd'hui que la liberté de l'enseignement supérieur est devenue une réalité, que la liberté appelle la concurrence et que la concurrence exige, à son tour, une certaine égalité, il est conforme à cette situation nouvelle que l'Etat, tout en se réservant la collation des grades, cesse de déléguer exclusivement aux professeurs de l'Université le droit d'examiner les élèves des facultés libres, et fasse leur part à ces facultés. » Son rapport résumait tous les arguments techniques que les partisans des jurys mixtes pouvaient faire valoir ; aussi les orateurs de droite se bornèrent-ils à les représenter sous des formes diverses.
Après l'acte du 16 mai 1877, M. Paris accepta le portefeuille des Travaux publics dans le cabinet de Broglie-Fourtou. À ce titre, il s'associa à toutes les mesures auxquelles ce cabinet eut recours dans l'intérêt de sa politique.
Le 18 juin, il prononça à la Chambre des députés un important discours où il s'efforçait de justifier la nouvelle ligne de conduite suivie par le chef de l'Etat. S'attachant principalement à répondre à ce que Gambetta avait dit du « trouble jeté dans les affaires » par l'acte du 16 mai, il prononça ces paroles : « Sans doute la situation n'est pas florissante, mais il est inexact de dire que la gêne est la conséquence de l'acte du 16 mai, ni qu'elle est spéciale à la France. Je ne l'imputerai certainement pas à la forme actuelle du gouvernement, mais je constate qu'il y a en France, en Europe, dans le monde entier, depuis 1876, une gêne dans les affaires. En 1874, notre commerce avait un excédent considérable de l'exportation sur l'importation. En 1876, c'est le contraire, et aussi dans le premier trimestre de 1877. La gêne était donc préexistante à l'acte du 16 mai. Aujourd'hui, il y a, au contraire, dans certaines branches du commerce et de l'industrie une tendance à se relever. Mais le débat a surtout un caractère politique : il a son point de départ dans la façon dont a été votée la Constitution et dont a été organisée la République ».
M. Paris s'associa, en ce qui le concernait, à la pratique du système des candidatures officielles, et, dans ce dessein, il adressa à ses agents de tous grades une série de circulaires comminatoires, où il chargeait, par exemple, les employés des compagnies de chemins de fer de la police électorale.
Après avoir pris en outre diverses mesures tendant à modifier l'organisation du ministère des Travaux publics, et, après s'être prononcé, comme ses collègues, en faveur de la résistance, à la suite des élections républicaines d'octobre, il quitta le ministère avec eux, le 22 novembre suivant, pour reprendre à droite sa place de sénateur.
Il combattit le ministère Dufaure, se montra l'adversaire déterminé de l'article 7 et des lois Ferry sur l'enseignement ; en 1881, il réussit à faire introduire dans la loi qui rendait l'instruction primaire obligatoire et laïque un amendement supprimant l'examen de fin d'année pour les enfants qui reçoivent l'instruction dans leurs familles, ainsi que l'envoi des enfants dans une école publique ou privée au choix des parents lorsque des examens auraient prouvé qu'une instruction suffisante ne leur est pas donnée, ces mesures étant remplacées par une citation devant le juge de paix, avec une amende de 11 à 15 francs pour toute sanction.
Le 8 janvier 1882, M. Paris échoua, au renouvellement triennal du Sénat, avec 499 voix sur 1 001 votants. Mais il rentra au Sénat le 25 janvier 1885, ayant obtenu, dans le Pas-de-Calais, 1 044 voix sur 1 759 votants, Il s'adonna alors avec un nouveau zèle à la défense de la politique conservatrice, parla, en février, en faveur de la surtaxe des céréales, combattit (décembre) la loi sur les délégués mineurs, soutint (janvier 1887) la capacité légale de la femme séparée, s'opposa (juin) au relèvement du taux des betteraves prises en charge, se prononça (décembre) contre la prolongation à six mois du traité de commerce avec l'Italie, appuya (février 1888) le maintien des livrets ouvriers, défendit (avril) les dispenses militaires accordées par la loi de 1872, et vota, en dernier lieu :
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.
Date de mise à jour: août 2017
Né le 12 novembre 1826 à Saint-Omer (Pas-de-Calais), mort le 18 décembre 1896 à Arras (Pas-de-Calais).
Sénateur du Pas-de-Calais de 1876 à 1882 et de 1885 à 1891.
Ministre des Travaux publics du 17 mai au 19 novembre 1877.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 550).
Après qu'il eut retrouvé, au scrutin partiel du 25 janvier 1885, le siège de sénateur qu'il avait perdu au renouvellement du 8 janvier 1882, Auguste Paris ne déploya plus la même activité parlementaire qui avait fait de lui, jadis, le rapporteur de la commission constitutionnelle, le défenseur acharné de la liberté de l'enseignement supérieur et, naguère, le ministre des Travaux publics du cabinet de Broglie. Au vrai, de 1889 à 1891, on ne l'entendit qu'une fois : quand il dit qu'il voterait contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement.
En 1891, au moment de retourner devant ses électeurs, Paris renonça. Il se retira à Arras, dans sa maison de la place Saint Géry, partageant son temps entre son cabinet d'avocat et son œuvre d'historien qui, déjà, lui avait valu une renommée locale avec, notamment :
- La Terreur dans le Pas-de-Calais et dans le Nord ;
- une Histoire de Joseph le Bon et des tribunaux révolutionnaires d'Arras et de Cambrai ;
- une Jeunesse de Robespierre, etc…
Il s'éteignit, âgé de 70 ans, le 18 décembre 1896.