François Dautheville
1792 - 1875
Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, et député au Corps législatif de 1854 à 1870, né à Chalançon (Ardèche), le 8 mai 1792, mort à Chalançon, le 9 mai 1875, il entra à l'Ecole polytechnique en 1811, puis à l'école d'application de Metz.
Officier du génie, il prit part aux dernières campagnes de l'Empire, et se tint à l'écart sous la Restauration et sous la monarchie de juillet. Il était colonel au 3e régiment du génie, lorsque le département de l'Ardèche le nomma (23 avril 1848) représentant du peuple à l'Assemblée constituante, le 6e sur 9, par 31,258 voix.
Membre du comité de la guerre, il siégea à la droite de l'Assemblée, et soutint vivement, après le 10 décembre, la politique de L.-N. Bonaparte. M. Dautheville se prononça, notamment:
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière;
- pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- contre l'abolition de la peine de mort;
- contre l'amendement Grévy sur la présidence;
- contre l'abolition du remplacement militaire;
- contre le droit au travail;
- pour la proposition Rateau;
- contre l'amnistie;
- pour l'interdiction des clubs;
- pour les crédits de l'expédition romaine, etc.
Après le coup d'Etat, le gouvernement présidentiel nomma M. Dautheville général de brigade (17 février 1852). Membre du conseil général de l'Ardèche pour le canton de Saint-Pierreville, et président du conseil central des églises réformées, il fut, le 30 avril 1854, élu par la 1re circonscription de son département, député au Corps législatif, en remplacement de M. Chevreau père, décédé, par 20,411 voix (23,574 votants, 34,434 inscrits), contre M. de Jovyac, 3,120.
Il siégea dans la majorité gouvernementale, et fut réélu comme candidat officiel:
- le 22 juin 1857, par 21,504 voix (23,654 votants, 34,531 inscrits), contre M. Gleizal, ancien représentant, 2,127;
- le 1er juin 1863, par 21,557 voix (21,698 votants, 35,720 inscrits),
- et le 7 juin 1869, au 2e tour de scrutin, par 15,593 voix (27,834 votants, 37,894 inscrits), contre 12,176 à M. Guiter, de l'opposition, qui l'avait emporté sur lui au premier tour.
Le général Dautheville vota, en juillet 1870, la déclaration de guerre à la Prusse.
Rentré dans la vie privée au 4 septembre, il se retira à Chalançon, où il mourut. Grand officier de la Légion d'honneur.