Fernand Legagneux

1900 - 1972

Informations générales
  • Né le 27 janvier 1900 à Montivilliers (Seine-Inférieure - France)
  • Décédé le 18 octobre 1972 à Heugleville-sur-scie (Seine-Maritime - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-Maritime
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 27 janvier 1900 à Montivilliers (Seine-Maritime)
Décédé le 18 octobre 1972 à Heugleville-sur-Scie (Seine-Maritime)

Député de la Seine-Maritime de 1956 à 1958

Fernand Legagneux est né le 27 janvier 1900 à Montivilliers, dans le département de la Seine-Maritime. Maçon de formation, il milite activement à la CGT et au Parti communiste dès les années vingt. Elu secrétaire général de l'Union départementale de la CGT en 1935, il en devient président en 1958. En parallèle, il milite dans les rangs du Parti communiste, sous les couleurs duquel il se présente aux élections législatives de 1932 dans la 1re circonscription du Havre, puis aux élections législatives de 1936 à Rouen ; à la Libération, il devient en outre membre du Comité fédéral, où il siège jusqu'en 1957.

Ses premiers mandats électifs sont locaux : en 1945, il est successivement élu conseiller municipal de Rouen et conseiller général du 6e canton de Rouen. Il siège dans ces deux assemblées jusqu'en 1949, avant d'être victime de la poussée électorale du RPF en Normandie.

Ce n'est qu'au terme d'une longue série de tentatives ratées que Femand Legagneux parvient à faire son entrée à l'Assemblée nationale. D'abord candidat aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée Constituante, il figure en cinquième position sur la liste communiste conduite par Victor Michaut dans la 1re circonscription de la Seine-inférieure. La liste recueille 51 456 voix sur 191 036 suffrages exprimés, et emporte deux des six sièges à pourvoir ; outre Victor Michaut et Lucie Guérin sont élus le candidat de la liste « d'entente républicaine » Jacques Chastellain, le démocrate-chrétien Roger Dusseaulx, le radical-socialiste André Marie, et le socialiste Jean Capdeville. La même déconvenue attend Fernand Legagneux aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée Constituante ; pourtant placé cette fois en troisième position, derrière les deux députés sortants, sur une liste en léger progrès (57 855 voix sur 205 376 suffrages exprimés), il manque de nouveau la députation. Femand Legagneux essuie un troisième échec aux élections législatives du 10 novembre 1946, auxquelles il se présente en tant qu'employé SNCF, en non plus en tant qu'ouvrier du bâtiment ; les deux communistes sortants sont reconduits, de même que tous les autres députés sortants.

Après cette série d'échecs, Fernand Legagneux choisit de se tenir à l'écart des élections législatives du 17 juin 1951, mais présente de nouveau sa candidature à celles du 2 janvier 1956. Il est cette fois placé à la tête de la liste communiste dans la 1re circonscription de la Seine-Maritime, devant le secrétaire fédéral, Roland Leroy. Avec 72 824 voix sur 239 134 suffrages exprimés, les communistes obtiennent deux élus ; les autres sièges échoient au socialiste Tony Larue, au candidat divers gauche Constant Lecœur et au radical André Marie. Le grand perdant de cette élection est le député sortant du MRP, Jean Lecanuet.

Fernand Legagneux est nommé membre de la Commission de la production industrielle et de l'énergie et de la Commission du travail et de la sécurité sociale. C'est au nom de celle-ci qu'il rédige deux rapports, déposés le 2 juin 1956 et le 26 juin 1957, visant tous deux à accorder aux salariés rappelés ou maintenus sous les drapeaux le bénéfice des congés payés ; il est par ailleurs l'auteur de quatre propositions de loi, dont la plus remarquable, déposée le 11 juillet 1956, vise à réformer l'organisation des services médicaux du travail. La plupart de ses interventions à la tribune de l'Assemblée sont elles aussi consacrées à la réforme de la législation sociale de la IVe République.

Au cours de cette législature, Fernand Legagneux vote la confiance à Guy Mollet (25 octobre 1956), mais la refuse à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Il vote contre la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique (9 juillet), s'oppose à l'investiture de Félix Gaillard (5 novembre) et au projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre). Il s'abstient volontairement le jour de l'investiture de Pierre Pflimlin à la Présidence du Conseil (13 mai 1958), vote pour la révision de la Constitution (27 mai) puis s'oppose à l'investiture du général de Gaulle (1er juin) et vote contre les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin).

Candidat au renouvellement de son mandat lors des élections législatives de novembre 1958 dans la deuxième circonscription de Seine-Maritime, il est battu au second tour par le candidat de la SFIO, Tony Larue ; le même échec l'attend aux élections législatives de 1962.

Femand Legagneux se retire par la suite de la vie politique ; il décède le 18 octobre 1972 à Heugleville-sur-Scie, dans le département de la Seine-Maritime.