Joseph, Emmanuel, Xavier Durrieu

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Castillon (Ariège) le 22 décembre 1814, mort à Barcelone (Espagne) le 6 février 1868, il débuta dans le journalisme d'opposition en 1839, comme rédacteur du Siècle. En avril 1841, il devint rédacteur en chef du Temps, et collabora en même temps à la Revue de Paris et à la Revue des Deux-Mondes.

Républicain ardent, il applaudit avec enthousiasme à la révolution de février, et, de concert avec Blanqui, fonda bientôt à Paris, rue de Grenelle-Saint-Honoré, un club révolutionnaire, le premier que la nouvelle République ait vu naître : la Société centrale républicaine. Blanqui en était le président; Durrieu y remplit les fonctions de secrétaire. Mais il rompit avec son chef de file à la suite de la publication par Taschereau dans la Revue rétrospective du fameux document qui imputait à Blanqui des faits de la dernière gravité, faits dont la preuve ne fut d'ailleurs jamais acquise.

Le 23 avril 1848, Xavier Durrieu fut élu, le 3e sur 7, par 32,253 voix (65,072 votants et 71,717 inscrits) représentant de l'Ariège à l'Assemblée constituante. Il prit place à la Montagne, repoussa les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, se prononça contre l'état de siège et signa, le 24 juin, la protestation des représentants contre cette mesure d'exception. Il vota ensuite pour l'abolition de la peine de mort et se rapprocha de la gauche modérée pour opiner contre l'amendement Grévy sur la présidence, et pour adopter l'ensemble de la Constitution. Il se prononça pour la suppression de l'impôt du sel, contre la proposition Rateau, pour l'amnistie, etc. Xavier Durrieu ne fit point partie d'autres législatures.