Alexis Le Strat

1898 - 1970

Informations générales
  • Né le 14 juillet 1898 à Ploërmel (Morbihan - France)
  • Décédé le 30 août 1970 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 14 juillet 1898 à Ploërmel (Morbihan)
Décédé le 30 août 1970 à Rennes (Ille-et-Vilaine)

Député d'llle-et-Vilaine de 1956 à 1958

Né le 14 juillet 1898 à Ploërmel, fils d'un journalier et d'une ménagère, Alexis Le Strat, au terme de ses études à Rennes, est reçu premier à l'École normale d'instituteurs où il étudie de 1914 à 1917. Il est mobilisé en avril 1917, breveté pilote-aviateur peu avant l'armistice, en octobre 1918, puis démobilisé en juin 1920. Le 27 septembre de cette même année, Alexis Le Strat épouse Ernestine Mahé. Instituteur adjoint à Breteil puis à Montfort, il devient directeur du cours complémentaire de Janzé en 1925 puis directeur d'école à Rennes en 1933 avant d'être nommé directeur du centre d'apprentissage de Rennes de janvier 1945 à 1955, date de son départ à la retraite.

Alexis Le Strat adhère à la SFIO en 1927, mais n'y occupe pas de fonctions importantes avant 1939. Il est cependant nommé secrétaire adjoint du groupement antifasciste de Rennes en 1934 et président fondateur du comité de Front populaire de Rennes en 1936. Secrétaire départemental du Syndicat national des instituteurs (SNI) de 1934 à 1939, il est élu suppléant en 1936 à la commission exécutive de l'Union départementale de la CGT, tout en étant membre du conseil départemental de l'enseignement primaire.

Mobilisé en août 1939, Alexis Le Strat est libéré en septembre 1940. Après la Libération, il se lance dans la politique et, en février 1947, devient secrétaire de la Fédération socialiste d'Ille-et-Vilaine. Élu en octobre de la même année conseiller municipal de Rennes, adjoint du maire aux travaux publics, président, à partir de 1948, de l'Office des HLM de la ville de Rennes, Alexis Le Strat établit le programme des constructions HLM dans le secteur à urbaniser de Maurepas. Réélu en 1953, il devient premier adjoint au maire de Rennes.

En septembre 1945, Alexis Le Strat a également été candidat malheureux au Conseil général dans le canton de Rennes-Nord-Est ; à l'élection législative de novembre 1946, en septième et dernière position sur la liste SFIO qui n'a eu qu'un élu ; aux élections sénatoriales de 1949 ainsi qu'à l'élection générale de 1951 (en deuxième position sur la liste SFIO). Mais en 1956, il est élu député. Aux élections de janvier, il est en effet, cette fois, en tête de la liste SFIO qui a conclu un apparentement avec celle des radicaux socialistes. Avec 8,8 % des suffrages exprimés, Alexis Le Strat est le seul de sa liste à être élu.

Dès son élection validée, le 20 janvier 1956, il est nommé membre de la Commission de l'éducation nationale et de la Commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement. Il est aussi nommé membre suppléant de la Commission des immunités parlementaires. Son activité parlementaire est intense et ses rapports et propositions de résolution se concentrent sur les problèmes relatifs à l'enseignement et au statut des enseignants dans les centres d'apprentissage. Les trois propositions de lois dont il est l'auteur évoquent les pensions de marins (15 janvier 1957), le code de l'urbanisme et de l'habitation (20 mars 1957) et le logement des fonctionnaires de l'enseignement public (20 mars 1958). Ses interventions à la tribune expriment également ses centres d'intérêt : discussion du budget de l'éducation nationale, dispositions concernant les congés de longue durée des personnels enseignants, revendications du personnel des centres d'apprentissage, demande d'interpellation sur la crise du recrutement dans l'enseignement, mais aussi discussion du projet de loi tendant à favoriser la construction de logements et les équipements collectifs.

Alexis Le Strat accorde sa confiance au gouvernement Guy Mollet (31 janvier 1956), ainsi qu'à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Il vote pour la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et la Communauté européenne de l'énergie atomique (9 juillet 1957) ; il accorde au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie le 12 novembre 1957. Lors de la crise qui emporte Quatrième République, il vote pour l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), pour la révision de la Constitution (27 mai 1958) et refuse son soutien à l'investiture du général de Gaulle (1er juin 1958) de même qu'il vote contre l'attribution des pleins pouvoirs au gouvernement le 2 juin 1958. Toutefois il approuve la révision constitutionnelle le même jour.

Lors des élections de 1958 et de 1959, Alexis Le Strat perd ses mandats de député et de conseiller municipal. Il se représente en 1962 dans la 2e circonscription d'Ille-et-Vilaine, mais sans succès.

Ayant consacré sa vie à la fonction publique, Alexis Le Strat a été nommé officier de l'Instruction publique ainsi que chevalier du Mérite social. Son action a également été déterminante dans la rénovation de la presse socialiste de sa région. En février 1947, il devient directeur-gérant de L'Aurore socialiste. Il a voulu faire d'un simple journal interne un grand organe d'informations, mais sa tentative a échoué. L'Aurore socialiste a été remplacée par L'Espoir socialiste d'llle-et-Vilaine puis par L'Espoir socialiste jumelé avec le Populaire-Dimanche.

Alexis Le Strat est décédé le 30 août 1970 à Rennes.