Jean, Pierre Rateau

1800 - 1887

Informations générales
  • Né le 24 avril 1800 à Aubeterre (Charente - France)
  • Décédé le 22 mars 1887 à Bordeaux (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Charente
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Charente
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848 et en 1849, né à Aubeterre (Charente) le 24 avril 1800, mort à Bordeaux (Gironde) le 22 mars 1887, il étudia le droit et fut reçu licencié à la faculté de Paris (1820). Avocat à Bordeaux (10 décembre 1821), il se fit remarquer par la facilité de sa parole, et s'occupa en même temps de politique.

Partisan du gouvernement de Louis-Philippe, il réclama cependant, avec l'opposition dynastique, la réforme électorale dans le sens de l'adjonction des capacités, et ce fut avec ce programme qu'il se fit nommer membre du conseil général de la Gironde.

Après la révolution de février 1848, M. Rateau fut élu (23 avril) représentant de la Charente à l'Assemblée constituante, le 5e sur 6, par 37 839 voix (92 994 votants). Il prit place à droite et vota avec les conservateurs :

- pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine.

Il attacha son nom à la célèbre proposition qui avait pour objet de dissoudre l'Assemblée avant la rédaction des lois organiques qu'elle s'était réservé de voter. Cette proposition, inspirée par les partisans de Louis-Napoléon Bonaparte, était destinée à mettre un terme à l'opposition gênante, quoique timide, que la majorité commençait à faire au pouvoir présidentiel. Elle fut soutenue, dans la séance du 12 janvier 1849, par MM. de Sèze, de Montalembert, et Odilon Barrot, ministre de la Justice et président du conseil. Les conclusions du rapport fait par le comité de la justice tendant à ne donner aucune suite à la proposition Rateau furent mises aux voix et rejetées par 400 voix contre 396 : la proposition était prise en considération. Mais trois lettres furent adressées le lendemain au Moniteur par MM. Napoléon Curial, Ducoux et Chadenet ; ces lettres contestaient l'exactitude des chiffres du scrutin. La proposition Rateau reçut une nouvelle consécration le 29 janvier ; les conclusions de la commission, qui insistait pour que l'Assemblée fît la totalité des lois organiques, avant la dissolution, ayant été écartée, par 416 voix contre 405, MM. Fresneau, Victor Hugo et Combarel de Leyval appuyèrent de nouveau la proposition Rateau, qui fut définitivement adoptée, malgré de longues observations présentées par Jules Favre.

Réélu, le 13 mai 1849, représentant du même département à l'Assemblée législative le 2e sur 8, par 48 424 voix (79 163 votants, 114 411 inscrits), M. Rateau siégea à droite, comme précédemment, et appuya toutes les mesures répressives et restrictives prises par la majorité monarchiste. Il se prononça:

- pour l'expédition de Rome,
- pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement,
- pour la loi restrictive du suffrage universel,
- et pour la révision de la Constitution.

Toutefois, il se sépara de la politique de l'Elysée dans les derniers mois de l'année 1851, et, rendu à la vie privée par le coup d'Etat du 2 décembre, reprit sa place au barreau de Bordeaux, dont il fut bâtonnier en 1838, en 1856 et en 1873.

Chevalier de la Légion d'honneur (1873).