Achille Baraguey d'Hilliers

1795 - 1878

Informations générales
  • Né le 6 septembre 1795 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 6 juin 1878 à Amélie-les-bains (Pyrénées-Orientales - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Doubs
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Doubs
Groupe
Bonapartiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 26 janvier 1852 au 4 septembre 1870

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant aux Assemblées constituante et législative de 1848-49 et sénateur du second Empire, né à Paris, le 6 septembre 1795, mort à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), le 6 juin 1878, il était le fils d'un général du premier Empire, qui mourut après la campagne de Russie, disgracié par Napoléon.

Destiné dès son enfance au métier militaire, il entra en 1807 au Prytanée et fut, en 1812, nommé sous-lieutenant aux chasseurs à cheval. A la suite de la campagne qui fut si funeste à son père, il devint aide de camp du maréchal Marmont et fit, en cette qualité, la guerre d'Allemagne en 1813; à Leipsig, un boulet de canon lui emporta le poignet gauche.

Capitaine en février 1814, il se rallia aux Bourbons après la chute de Napoléon, refusa de servir ce dernier pendant les Cent Jours et ne reprit son grade qu'après Waterloo. Promu chef de bataillon au 9e de ligne le 26 février 1818, il prit part, en 1823, à l'expédition d'Espagne et devint, deux ans après, lieutenant-colonel. La prise d'Alger, à laquelle il concourut, lui valut ensuite les épaulettes de colonel (31 août 1830).

Puis le gouvernement de Juillet lui confia le commandement en second de l'Ecole de Saint-Cyr. Il régnait alors (1832) dans cette maison une certaine agitation démocratique : Baraguey d’hilliers la réprima avec une rigueur dont le pouvoir lui sut gré; parmi les élèves exclus par lui de l'Ecole se trouvait M. de Tréveneuc, alors républicain, et qui devait être plus tard son collègue monarchiste à l'Assemblée constituante. Investi bientôt du commandement en chef de l'Ecole, il l'exerça jusqu'en 1840; il avait été fait maréchal de camp, le 29 septembre 1836. Il fut envoyé plusieurs fois en Algérie, combattit avec le maréchal Bugeaud, dont il était le second, et avec le duc d'Aumale, qu'il eut sous ses ordres, et gagna le rang de lieutenant général (1843). Mais, nommé commandant supérieur de Constantine, il éprouva quelques échecs et fut rappelé en France ; cette disgrâce momentanée prit fin en 1847.

La Révolution de février le trouva inspecteur général de l'infanterie. Il accepta du gouvernement provisoire le commandement de la division militaire de Besançon ; mais les sentiments hostiles qu'il ne dissimula en aucune circonstance à l'égard du gouvernement républicain ne devaient lui attirer que la confiance des monarchistes.

Ils le nommèrent, le 23 avril 1848, représentant du Doubs à la Constituante, le 5e sur 7, avec 31,933 voix (67,322 votants, 78,670 inscrits). Quelques républicains modérés lui avaient aussi donné leurs voix. Devenu, dès son arrivée à l'Assemblée, un des chefs les plus actifs de la droite, il ne se borna pas à voter avec elle:

- contre les clubs,
- pour le cautionnement,
- pour l'état de siège,
- pour les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière,
- pour l'expédition de Rome
- et contre l'amnistie des transportés;

il fut mêlé aux travaux du comité dit de la rue de Poitiers, dont il fut président, et mit son influence au service des projets de restauration monarchique. Toutefois son vote sur la question de la présidence de la République (7 octobre 1848) est à noter : il se sépara de la droite et vota pour l'amendement Grévy. Adversaire du général Cavaignac, qui lui offrit vainement, aux journées de juin, un commandement et une part dans la répression des insurgés, il se prononça (25 novembre) contre l'ordre du jour déclarant que le général avait bien mérité de la patrie.

Rallié sans réserve au prince-président, il fut, tant à la Constituante qu'à la Législative où l'envoyèrent, le 13 mai 1849, 34,913 suffrages, un des plus ardents défenseurs de la politique de l'Elysée. Il vota constamment avec la majorité antirépublicaine et fut plusieurs fois son porte-parole, notamment, le 5 novembre 1849, quand il fit adopter une proposition abolissant la gratuité absolue des Ecoles polytechnique et de Saint-Cyr. Louis Napoléon, qui voulait se l'attacher plus étroitement encore, le mit (novembre 1849) à la tête du corps d'armée de Rome, en remplacement du général d'Hautpoul; il y travailla à consolider l'autorité du pape, qu'il réintégra dans sa capitale (12 avril 1850). De retour en France, il fut appelé, en 1851, après la destitution retentissante du général Changarnier, à commander l'armée de Paris. La majorité de l'Assemblée prit quelque ombrage de cette nomination, et les protestations de respect et de dévouement que lui adressa Baraguey d'Hilliers ne l'empêchèrent pas de manifester sa défiance en renversant le ministère Baroche. Son mandat de député ne lui permit de conserver ces fonctions militaires que six mois, jusqu'à la promulgation de la loi sur les incompatibilités parlementaires.

Il concourut au coup d'état de décembre, fit partie (1851-52) de la commission consultative, entra au Sénat par décret du 26 janvier 1852, en fut nommé vice-président le 28 et fut chargé, sous l'Empire, dès le début de la guerre de Crimée, d'un commandement important. C'est lui qui, à la tête du corps expéditionnaire de la Baltique, emporta d'assaut Bomarsund (16 août 1854). Cette victoire lui valut le grade de maréchal de France (28 août). Pendant la guerre d'Italie, en 1859, le 1er corps de l'armée française, placé sous ses ordres, ouvrit les hostilités par l'heureux combat de Montebello et la prise de Melegnano (8 juin). Le maréchal eut aussi une part considérable à la bataille de Solferino (24 juin). Nommé (juillet 1870) commandant de Paris, qui venait d'être mis en état de siège, il fut presque aussitôt, sur sa demande, déchargé de ces fonctions à l'avènement du ministère Palikao.

En 1871, il présida la commission d'enquête sur les capitulations, ainsi que le conseil de guerre qui eut à juger, en 1872, le général Cremer. Les dernières années de sa vie se sont passées dans la retraite. Il était grand-croix de la Légion d'honneur depuis le 11 décembre 1851.

Date de mise à jour: mars 2016