Denis, Marie Larabit
1792 - 1876
- Informations générales
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- Né le 15 août 1792 à Roye (Somme - France)
- Décédé le 25 janvier 1876 à Paris (Seine - France)
1792 - 1876
Député de 1831 à 1848, représentant en 1848 et en 1849, député au Corps législatif de 1852 à 1853, sénateur du second empire, né à Roye (Somme) le 15 août 1792, mort à Paris le 25 janvier 1876, fils du maire de Roye, il commença ses études à Roye et les termina à Paris au lycée Napoléon, où il eut pour condisciples Odilon Barrot, Rémusat, etc.
Ayant remporté les premiers prix de mathématiques aux concours généraux de 1809 et de 1810, il se destina à l'Ecole polytechnique, y entra avec le n° 6, et en sortit en 1812, avec le n° 2, dans le génie, prit part à la campagne de Saxe, fut chargé d'exécuter à Wurtzbourg des travaux de défense, et assista aux batailles de Leipsig et de Hanau. Attaché, comme officier de service de l'arme du génie, à l'état-major de l'Empereur, puis versé dans la garde impériale, il fit, aux côtés de Napoléon, la campagne de 1814, et l'accompagna à l'île d'Elbe.
Aux Cent-Jours, il exécuta, sous les ordres du général Haxo, quelques travaux de fortifications en avant de Belleville et de Ménilmontant afin de mettre Paris à l'abri d'un coup de main. Envoyé ensuite à l'armée du Nord, il se distingua aux trois journées de Fleurus, de Ligny et de Waterloo. Licencié et rayé des cadres de l'armée par la Restauration, il se retira dans sa maison patrimoniale d'Irancy (Yonne), où était né l'architecte Soufflot, son grand-oncle, fut rappelé au service en 1818, travailla aux fortifications de Rocroy, de Bayonne, etc., fit la campagne d'Espagne à l'état-major du général Dade (1823), et devint secrétaire-adjoint du comité des fortifications en 1826.
Le 5 juillet 1831, le 1er collège de l'Yonne (Auxerre) l'élut député par 281 voix (442 votants, 499 inscrits), contre 120 à M. Bernard d'Héry fils. Il prit place à gauche, et fut successivement réélu: le 21 juin 1834, par 308 voix (438 votants, 517 inscrits) contre 87 à M. Bernard Bérault; le 4 novembre 1837, par 342 voix (465 votants, 590 inscrits); le 2 mars 1839, par 314 voix (495 votants); le 9 juillet 1842, par 348 voix (541 votants, 627 inscrits) contre 163 à M. Challe; le 1er août 1846, par 502 voix (573 votants, 747 inscrits), contre 38 à M. Martineau et 20 à M. Gallois.
Son rôle à la Chambre fut important: il parla et vota contre l'hérédité de la pairie, pour l'extension du droit électoral, pour la Pologne, pour les fortifications de Paris, fut membre de la commission du budget, sollicita l'autorisation de défendre le prince Louis-Napoléon après l'échauffourée de Strasbourg, signa le compte rendu de 1832, combattit la dotation du duc de Nemours et l'indemnité Pritchard, et réclama à maintes reprises le paiement des arriérés de traitement des membres de la Légion d'honneur.
Au lendemain de la révolution de 1848, il fut nommé directeur-adjoint du personnel au ministère de la Guerre et s'efforca de maintenir l'ordre dans Paris, en allant porter aux insurgés des paroles de conciliation et de paix; Mgr Affre fut tué à ses côtés, et il faillit lui-même subir le même sort à la barrière de Fontainebleau. Il avait été élu, le 23 avril 1848, représentant de l'Yonne à l'Assemblée constituante, le 3e sur 9, par 83,323 voix. Il prit place à gauche, fit partie du comité de la guerre, et vota:
- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- contre les poursuites contre L. Blanc et Caussidière,
- contre l'impôt progressif,
- pour l'incompatibilité des fonctions,
- contre l'amendement Grévy,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- pour la proposition Rateau,
- pour l'expédition de Rome,
- contre la demande de mise en accusation du président et des ministres.
Réélu dans le même département, le 23 mai 1849, à la Législative, le 1er sur 8, par 47,442 voix (80,826 votants, 111,917 inscrits), il soutint la politique du Prince-président, et, en juillet 1851, déposa une proposition de révision de la Constitution réclamant l'abrogation de l'article 45 relatif à la non-rééligibilité du Président, et demandant pour le peuple la liberté de disposer de ses suffrages comme il l'entendrait au moment de l'élection présidentielle. Mais la majorité des deux tiers ne put être atteinte (446 pour, 278 contre), et la proposition fut rejetée.
Le coup d'Etat de décembre surprit M. Larabit, et il protesta si vivement contre ce coup de force qu'il fut enfermé pendant quelques jours au fort de Vincennes. Mais, à la suite d'un déjeuner avec le prince Louis-Napoléon, il cessa son opposition et fut élu, le 29 février 1852, député au Corps législatif dans la 1re circonscription de l'Yonne, comme candidat officiel, par 20.811 voix (24,052 votants, 38,063 inscrits) contre 1,814 à M. Martineau du Cheney, et 883 à M. Savatier-Laroche.
L'année suivante, le 4 mars 1853, il fut nommé sénateur. A la Chambre haute, il fit partie de nombreuses commissions, ouvrit (20 février 1862) la discussion de l'Adresse par un discours en faveur de la Pologne, dans lequel il faisait appel aux sentiments généreux d'Alexandre II, vota contre les nouvelles lois sur la presse et les réunions publiques, appuya la politique guerrière du second Empire, réclama (1866) une intervention en faveur du Danemark attaqué par l'Autriche et par la Prusse, représenta officiellement l'empereur à Grenoble (1868), à l'inauguration de la statue de Napoléon 1er, demanda instamment au début de la guerre franco-allemande (juillet 1870) d'être employé à la défense de Metz, et, le 4 septembre, au Sénat, protesta « contre la force qui empêchait le Corps législatif de délibérer avec maturité ». Durant le siège, il offrit inutilement ses services comme officier du génie.
M. Larabit vécut dans la plus profonde retraite à partir de cette époque; il était grand-officier de la Légion d'honneur depuis 1861 et membre du conseil de l'ordre depuis 1851. On a de lui, outre plusieurs rapports, de nombreux Mémoires sur les chemins de fer, un Eloge de Vauban, un Eloge de Carnot, etc. Lorsqu'il était député, il adressait chaque année à ses électeurs le compte-rendu de ses votes à la Chambre.