Robert, Jules, Ernest Morillon

1910 - 2007

Informations générales
  • Né le 13 janvier 1910 à Mesnil-sur-oger (Marne - France)
  • Décédé le 26 janvier 2007 à Epernay (Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Marne
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

MORILLON (Robert)
Né le 13 janvier 1910 au Mesnil-sur-Oger (Marne)
Décédé le 26 janvier 2007 à Epernay (Marne)

Député de la Marne de 1967 à 1968

Robert Morillon naît le 13 janvier 1910 dans une petite commune viticole de la Champagne, au sud d’Epernay. Son père, maréchal-ferrant, est tué pendant la Première guerre mondiale. Sa mère est sans profession. En 1919, Robert Morillon, orphelin de guerre, est déclaré pupille de la Nation. Ajusteur mécanicien, il se marie en 1928. Le couple aura trois enfants.

Il entre en politique, en 1934, au Parti communiste. Employé à la SNCF, aux ateliers d’Epernay, il est syndiqué à la CGT. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940. Après la Seconde guerre mondiale, Robert Morillon exerce en parallèle des responsabilités syndicales et partisanes au sein du Parti communiste français (PCF). Il est ainsi secrétaire général du syndical des cheminots d’Epernay et secrétaire de la section d’Épernay du Parti communiste de 1956 à 1962. Au niveau fédéral, il est d’abord membre du secrétariat à partir du 22 février 1953, puis membre du bureau fédéral de 1954 à 1964. De 1964 à mars 1968, Robert Morillon est membre du comité fédéral. Il siège ensuite, à nouveau, au bureau fédéral.

En 1962, il se fait connaître de l’opinion en prenant publiquement parti, dans l’Humanité Dimanche, contre l’invitation du chancelier allemand Konrad Adenauer à Reims, en juillet, dans le cadre de sa visite officielle. Il invoque sa qualité d’ancien prisonnier.

Il est candidat, présenté par le PCF, aux élections législatives anticipées de novembre 1962 qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale dans la quatrième circonscription de la Marne, qui comprend Epernay. Dominé au premier tour avec un peu plus de 25% des suffrages exprimés, contre 31,7% pour le député sortant du Mouvement républicain populaire (MRP) René Charpentier et 31,4% au candidat gaulliste de l’Union pour la nouvelle République-Union démocratique du travail (UNR-UDT) René Bouillon, il est battu dans la triangulaire du second tour, avec un peu de plus 30%. Il n’a que peu bénéficié de l’élimination au premier tour du candidat radical socialiste Paul Gérard (11,2% au premier tour). René Charpentier est réélu avec 35,83%.

En mars 1967, Robert Morillon obtient ses premiers mandats. Au niveau territorial, il est élu conseiller général de la Marne, dans le canton d’Epernay.

Au niveau national, il est élu député de la quatrième circonscription de la Marne dans un contexte national favorable à la gauche, et dans un contexte local toujours compliqué par l’opposition entre le député sortant Centre démocrate, René Charpentier, et le gaulliste René Bouillon.

Dominé au premier tour avec 23,27% des inscrits, contre respectivement 30,21% pour le candidat gaulliste et 28,89% pour le député sortant, Robert Morillon s’impose néanmoins dans la triangulaire du second tour avec 36,02%, contre 33,24% et 30,74% grâce à un assez bon report des voix obtenues au premier tour par le candidat socialiste étiqueté Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) Edouard Gourtovoy (plus de 17%), qui s’est retiré. Son suppléant est Maurice Mestre, également cheminot, maire de Saint-Just-Sauvage.

Membre du groupe communiste, le député de la Marne siège à la commission de la production et des échanges. Il intervient en séance publique, en octobre 1967, sur les crédits des Postes et télécommunications prévus par le projet de loi de finances pour 1968. Il relaie le mécontentement des personnels et déplore notamment que certaines tâches soient externalisées et confiées au secteur privé. Il fait aussi part de l’opposition de son groupe à l’éventuelle création d’une compagnie nationale du téléphone.

Aux élections législatives anticipées qui suivent la dissolution de l’Assemblée nationale après les événements de mai 1968, Robert Morillon se représente, mais dans des circonstances plus difficiles. Au niveau national, la tendance est très défavorable à la gauche et au PCF. Par ailleurs, la division de la droite et du centre n’a plus cours avec la candidature unique de Bernard Stasi, administrateur civil, candidat du Centre démocrate soutenu par l’Union pour la défense de la République (UDR), élu dès le premier tour avec plus de 57% des suffrages exprimés. La candidat communiste a obtenu 26,72% des suffrages exprimés, le reste des voix allant au candidat de la FGDS.

En dépit de ce revers, Robert Morillon est à nouveau candidat aux élections législatives de 1973. Malgré la présence d’un candidat Divers droite, Bernard Stasi est réélu dès le premier tour avec un peu plus de 50% des suffrages exprimés. Le candidat communiste a obtenu 27,8%.

Robert Morillon reste bien implanté au niveau territorial, étant réélu au second tour, conseiller général dans le nouveau canton d’Epernay 2, issu d’un récent redécoupage.

Aux élections municipales de mars 1977, dans un contexte favorable, la liste d’union de la gauche conduite par Jacques Perrein (PCF) gagne la mairie d’Epernay. Robert Morillon devient premier adjoint au maire.

Ne se représentant pas aux cantonales de 1979, Robert Morillon perd son dernier mandat à la suite de la défaite de la gauche aux municipales 1983, la mairie étant reprise par Bernard Stasi. Il reste actif dans les cercles CGT des retraités.

Retiré de la vie publique, Robert Morillon s’éteint le 26 janvier 2007 à Epernay.