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Mardi 10 janvier 2017 après-midi, la commission des affaires économiques a examiné puis autorisé la publication du rapport d’information sur les objets connectés de Mmes Corinne Erhel et Laure de la Raudière.
Le rapport d’information analyse le potentiel des objets connectés. Il apporte une vision large et prospective des changements qui vont être à l’œuvre grâce aux objets connectés et s’intéresse à l’écosystème des objets connectés, du point de vue de l’offre et de la demande. Puis, le rapport cherche à définir la place que va occuper la France dans la révolution des objets.
Le développement de l’internet des objets semble à l’aube d’une ère de croissance considérable. Si aujourd’hui, 6,4 milliards d’objets sont connectés, ce nombre pourrait être porté à 30 ou 80 milliards en 2020, selon les études. De même, selon le cabinet AT Kearney, le développement des objets connectés permettrait à l’Union européenne de gagner 7 points de PIB d’ici à 2025. Cette estimation prend en compte les ventes d’objets ou de services via les objets connectés. Cette création de valeur serait surtout indirecte grâce aux gains de temps (par exemple par la meilleure gestion des flux de circulation), de pouvoir d’achat (grâce aux économies d’énergie ou aux économies de dépenses de santé) et de productivité.
Le marché des objets connectés destinés aux entreprises semble, de loin, le plus prometteur à court terme, loin du cliché du « gadget technologique » qui occupe régulièrement la rubrique des actualités insolites de la presse.
C’est en effet dans le secteur marchand que les objets connectés trouvent leur débouché les plus évident. Ainsi, grâce à l’analyse des données engendrées, les objets connectés permettent de « mieux maîtriser les environnements, de responsabiliser les comportements et même de prédire ». Par exemple, la fourniture des données par des capteurs connectés placés sur des réseaux, sur des machines-outils ou sur des chaudières ainsi que leur analyse algorithmique permettraient de mieux cibler les interventions et de passer d’une maintenance préventive à une maintenance prédictive, moins lourde et couteuse. Cet usage pourrait aussi trouver son application dans le secteur de l’amélioration de la santé, par exemple.
Le rapport apporte d’abord une vision prospective des changements qui vont être à l’œuvre grâce aux objets connectés dans le monde de demain, puis, il analyse l’écosystème des objets connectés du point de vue de l’offre et de la demande. Le rapport s’intéresse, ensuite, à la place et au rôle que la France pourrait occuper dans cette révolution. Les rapporteures ont la conviction que la France a tous les atouts pour réussir le virage de l’internet des objets, pourvu que soient maintenus les avantages comparatifs du pays et qu’un important effort d’accompagnement permette aux entreprises traditionnelles de prendre la voie de la numérisation de leur processus de production.
Enfin, le rapport invite l’Assemblée nationale à compléter la mission d’information par une « analyse de la place de l’homme dans la société numérique de demain et de l’avènement de courants transhumanistes ».
Les rapporteures ont rencontré de nombreux acteurs de l’écosystème des objets connectés et se sont nourries de l’analyse de think tank et d’experts académiques, économistes ou sociologues.
La mission s’est également déplacée sur le terrain au salon Mobile World Congress de Barcelone, à la Cité de l’objet connecté d’Angers et en Israël et dans les territoires palestiniens.