Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques découvraient le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, à l’ouest de Cracovie en Pologne où plus de 1,1 million d'hommes, de femmes et d'enfants ont été tués. Elles libéraient plus de 7000 détenus survivants ; elles découvraient surtout l’horreur de la « Shoah ».
Ce n’est que plus tard que l’opinion publique mondiale devait prendre conscience de l’ampleur de « la solution finale » organisée méthodiquement dans les camps d’extermination du IIIème Reich.
Les députés français de la IIIème et de la IVème République ont payé un lourd tribut à la déportation dans ces camps.
- 21 députés ou anciens députés au moins sont morts en déportation ;
- 26 ont été déportés et en sont revenus ;
- 97 déportés sont devenus députés après la guerre.
Une liste de députés anciens déportés a été établie en 1945 et 1946 par les services de l’Assemblée nationale pour les besoins du service des pensions puis réactualisée deux fois lors de législatures suivantes.
Ces données cependant ne sont pas exhaustives et peuvent être sujettes à débat s’agissant en particulier de la définition de déportés. Sont considérés comme députés « déportés » dans les listes de l’Assemblée nationale les personnes détenues dans un camp situé sur un territoire soumis à l’autorité du IIIème Reich (y compris le Struthof en Alsace et l’île anglo-normande d’Aurigny).
En outre, ces listes ne sont pas complètes en raison des difficultés de recensement, tous les députés déportés ou leurs ayants-droit n’ayant pas fait connaître leur situation au lendemain de la seconde guerre mondiale et un grand nombre de documents n’existant plus. Ainsi, un député élu en 1919 qui n’aurait plus exercé de mandat après 1924 et qui aurait renoncé à une activité politique a pu être déporté sans que l’Assemblée l’ait su.