Louis, Alexandre Audibert
1874 - 1955
Né le 4 mai 1874 à Bordeaux (Gironde)
Décédé le 19 septembre 1955 à Gorges (Loire Inférieure)
Membre de la première Assemblée nationale Constituante (Loire Inférieure)
Louis Audibert était le fils de Louis, Xavier Audibert, armateur, et de Mme, née Honorine Teinturier. Engagé volontaire à 18 ans, en 1892, à l'issue de ses études secondaires, il est reçu deux ans plus tard à Saint-Cyr. Sorti au 33e rang sur 587, il est affecté comme sous-lieutenant à un régiment de dragons. En 1897-1898, il suit les cours de l'Ecole de cavalerie de Saumur et, en 1902-1904, ceux de l'Ecole supérieure de guerre. Breveté d'état-major, Louis Audibert est promu successivement lieutenant (1898), capitaine (1907) et, à partir de 1912, il enseigne à l'Ecole d'application de la cavalerie. Pendant la première guerre mondiale, il occupe divers postes d'état-major, notamment auprès des généraux Langle De Cary et Foch. Mais, en août 1917, il demande à être affecté dans l'infanterie ; il est alors nommé chef d'escadron au 295e régiment. Le 29 mars 1918, Louis Audibert est grièvement blessé par un éclat d'obus, près d'Amiens. De nouveau affecté dans l'état-major, il est promu lieutenant-colonel en juin 1918. A la fin de la guerre, il est titulaire de la croix de guerre avec deux palmes, de la croix de guerre belge et devient officier de la Légion d'honneur en 1920. Colonel et chef d'état-major du 32e corps d'armée pendant l'occupation de la Ruhr, puis à l'Inspection générale de la cavalerie, Louis Audibert obtient les étoiles de général de brigade en 1929. Il commande alors la 5e, puis la 2e brigade de cavalerie et est nommé général de division en 1932. De 1934 à 1936, jusqu'à son passage dans la réserve, il commande la 3e DI à Paris.
Dès juillet 1940, il organise l'Armée secrète dans l'Ouest et met en place un important service de réception d'armes et de matériel. En septembre 1943, le général Audibert est désigné par le délégué militaire du général De Gaulle comme chef de l'Armée secrète de la région M2 et M3 regroupant sept départements bretons. Les forces françaises de l'intérieur (FFI) jouent un rôle décisif lors de la bataille pour la Libération de l'Ouest. Mais, avant même le débarquement, le général Audibert est arrêté, le 17 mars 1944, à Malestroit, avec sa femme et sa fille, et est déporté à Buchenwald. Il est libéré le 11 avril 1945, mais sa femme avait succombé, entre temps, à Ravensbruck, au régime du camp de concentration. Ses services dans la Résistance lui valent la promotion au grade de grand officier de la Légion d'honneur en 1945, la médaille de la Résistance avec rosette et la croix de guerre 1939-1945.
A son retour en France, le général Audibert est candidat comme tête de liste de l'Union nationale et républicaine de la Résistance et du Parti républicain de la liberté (PRL), dans le département de la Loire Inférieure d'où sa femme était originaire. Sa liste arrive largement en tête avec 119 522 suffrages et il est élu, avec deux de ses colistiers, à l'Assemblée nationale Constituante. Pendant son bref mandat, le général Audibert est membre de la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de guerre et de la répression et de celle de la défense nationale. Il dépose, à ce titre, deux propositions de loi : la première, le 11 décembre 1945, sur l'attribution aux déportés politiques d'une indemnité forfaitaire de 20 000 francs pour les pertes subies par eux dans les camps de concentration ; la seconde, le 23 janvier 1946, tendant à établir le statut des combattants de la Résistance. Enfin, le 8 mars 1946, il demande, dans une proposition de résolution, que le Gouvernement abrège les délais d'attribution des distinctions honorifiques au titre de la Résistance. Le général Audibert n'intervient qu'à deux reprises dans les débats. Lors de la déclaration ministérielle faite par le général De Gaulle, il réclame que le ministère des victimes de guerre étende ses attributions aux résistants. D'autre part, au cours de la discussion générale du projet de loi portant fixation des dépenses militaires pour 1946, il critique le système d'avancement prévalant dans l'armée avant 1940, qui est, selon lui, en partie la cause du désastre, et invite de nouveau ses collègues à régler le problème du statut des résistants. Lors des principaux scrutins, le général Audibert vote avec son parti contre les réformes économiques et sociales du Gouvernement (nationalisations, projet de constitution).
Agé de plus de soixante-dix ans, le général Audibert ne se représente pas aux élections à la seconde Assemblée nationale Constituante.
Admis à la retraite pour raison de santé, le 1er juin 1948, il est nommé grand croix de la Légion d'honneur, le 29 décembre 1948. Par décret du 29 avril 1955, il recevra, à titre rétroactif à partir du 1er janvier 1944, rang et appellation de général de corps d'armée. Quelques mois plus tard, il décède dans sa propriété de l'Oise linière. Ecrivain militaire, le général Audibert avait collaboré à de nombreuses revues françaises et étrangères et avait appartenu au conseil de l'Ordre de la Légion d'honneur.