Louis, Victor Prot

1889 - 1972

Informations générales
  • Né le 28 juin 1889 à Tonnerre (Yonne - France)
  • Décédé le 19 octobre 1972 à Longueau (Somme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Somme
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Somme
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Somme
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Somme
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Somme
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Somme
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 28 juin 1889 à Tonnerre (Yonne).

Député de la Somme de 1936 à 1940.

Louis Prot, mécanicien à la Compagnie des chemins de fer du Nord, consacre dès 1917 son activité au syndicalisme : il fonde le syndicat des cheminots de Longueau et, à partir de 1923, devient délégué du personnel auprès de la direction de la Compagnie du Nord. Membre du parti communiste, il est élu maire de Longueau en 1925.

Après deux tentatives infructueuses en 1928 et 1932, il obtient une troisième fois, aux élections législatives de 1936, l'investiture de son parti pour représenter celui-ci dans la 2e circonscription d'Amiens. Au premier tour de scrutin qui se déroule le 26 avril, il obtient 5.394 voix sur 21.462 votants et 18.753 suffrages exprimés, ne devançant que d'une centaine de voix le candidat républicain indépendant Garnier. Derrière eux arrive quatre autres candidats, parmi lesquels le député sortant radical-socialiste Lallemant. Le 3 mai, au second tour, Louis Prot bénéficie des accords de désistement entre les candidats du front populaire : sur 19.488 votants et 18.884 suffrages exprimés, 10.190 se portent sur son nom et assurent son élection contre 8.523 à Garnier.

A la Chambre, Louis Prot s'inscrit au groupe communiste et devient membre de diverses commissions : agriculture, travaux publics et moyens de communication. Dans l'exercice de son mandat, il se consacre essentiellement aux questions sociales : il dépose une proposition de loi tendant à permettre aux employés des chemins de fer de bénéficier des lois de 1924 et 1925 sur les pensions civiles ; il intervient dans la discussion du budget de 1938. En 1939, il demande à interpeller le gouvernement sur sa politique sociale, sur les allocations familiales, sur les atteintes portées aux intérêts de l'agriculture et sur les attaques contre l'office du blé. Il s'inquiète également de la dénatalité et de l'importance de la mortalité infantile ; il demande au gouvernement les mesures qu'il compte prendre en ce domaine.

Arrêté le 8 octobre 1939, il est déchu de son mandat législatif le 20 février 1940. en même temps que ses collègues du groupe communiste.


PROT (Louis, Victor)
Né le 28 juin 1889 à Tonnerre (Yonne)
Décédé le 19 octobre 1972 à Longueau (Somme)

Député de la Somme de 1936 à 1940
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Somme)
Député de la Somme de 1946 à 1958

Arrêté le 8 octobre 1939 par les autorités françaises au lendemain de la dissolution du PCF et condamné à cinq ans de prison par le Tribunal militaire de Paris et déporté en Algérie le 28 avril 1941, Louis Prot ne rentre à Longueau qu'à la Libération. Aucune charge n'étant retenue contre lui, il se représente aux élections municipales et retrouve sans aucune difficulté son fauteuil de maire. Il se porte également candidat aux élections à la première Assemblée nationale constituante en octobre 1945. Avec 67 708 des 228 689 suffrages exprimés, la liste qu'il dirige dans le département de la Somme recueille 29,6% des voix et remporte deux élus des six sièges à pourvoir, tout comme le Mouvement républicain populaire (MRP) et la SFIO dont les scores sont sensiblement identiques. Louis Prot est nommé membre des commissions du travail et de la sécurité sociale et de l'intérieur, de l'Algérie et de l'administration générale. Il ne prend part à aucune discussion en séance publique et ne dépose aucun texte de loi. Il vote bien entendu pour l'ensemble des nationalisations et pour le projet constitutionnel.
Il se représente devant les électeurs à la tête d'une liste communiste et " d'union résistante et républicaine " en juin 1946, liste qui recueille 29,9%, soit 70 075 des 234 068 suffrages exprimés, et conserve ses deux sièges, tout comme les démocrates-chrétiens. Les socialistes en perdent un au profit du Rassemblement des gauches républicaines (RGR). Une fois son élection validée le 13 juin 1946, il est nommé membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il intervient à ce titre le 4 octobre 1946 sur les modalités d'indemnisation des victimes par simple présomption qu'il juge abusive. Il vote de nouveau en faveur du second projet constitutionnel. Au cours de ce deuxième mandat de député, il ne dépose aucun texte de loi.
A nouveau candidat aux élections de la première Assemblée nationale de la Quatrième République, en novembre 1946, Louis Prot conduit sa liste à la victoire. Avec 74 295 des 231 508 suffrages exprimés, soit 32,1% des voix, les communistes confortent leur première place et gardent leurs deux élus, les socialistes en regagnent un, le MRP en perd un et le RGR conserve son unique siège. L'élection de Louis Prot est validée le 29 novembre 1946 et il retrouve la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1946-1951). Il rejoint en 1949 celle des immunités parlementaires et y siège jusqu’en 1950. Il est également nommé juré de la Haute Cour de Justice, le 26 janvier 1948. S'il n'intervient à aucune reprise en séance, il dépose trois propositions de résolution et une proposition de loi, pour la plupart consacrées aux entreprises, aux sinistrés ou à la reconstruction de son département. Durant cette première législature, Louis Prot vote à l'unisson de ses collègues communistes. Il s'oppose à la confiance demandée le 4 mai 1947 qui conduit au départ des communistes du gouvernement, s'abstient sur le statut de 1947 de l'Algérie, vote contre le plan Marshall, contre le pacte atlantique, contre les conventions collectives de travail, les apparentements et le renouvellement de l'Assemblée nationale. Il vote l'investiture de Léon Blum, mais s'oppose ensuite à l'ensemble des gouvernements.
Louis Prot se représente aux élections législatives du 17 juin 1951. Avec 32,2%, soit 73 711 des 229 297 suffrages exprimés, sa liste remporte deux sièges tout comme les socialistes, les deux autres revenant au RGR et au RPF. Une fois son élection validée le 6 juillet 1951, il retrouve la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1951-1955). Son activité parlementaire se limite au dépôt de sept propositions de loi et d’une proposition de résolution. Ces initiatives parlementaires ont trait à la valeur locative cadastrale, la fixation d'un salaire national pour les ouvriers des transports, l'assistance aux sinistrés de la Somme, l'aide à différentes catégories professionnelles agricoles ou la promotion au grade de commandant des chefs de musique militaire. Il vote contre les lois Marie et Barangé, contre la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), l'adoption de l'échelle mobile des salaires, pour le premier cessez-le-feu en Indochine, contre la mise en place de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), pour les accords de Genève, pour l'adoption de la motion Aumeran, c'est-à-dire contre la Communauté européenne de défense (CED), contre les accords de Londres, contre les accords de Paris, contre la proclamation de l'état d'urgence en Algérie. A l'exception de l'investiture de Pierre Mendès France auquel il accorde sa confiance, il vote contre tous les gouvernements de la seconde législature. Au cours de ce mandat, il n’intervient pas en séance publique.
Il est réélu député à la tête de la liste du PCF aux élections législatives du 2 janvier 1956 avec 79 183 des 246 398 suffrages exprimés, soit 32,1% des voix. Les communistes conservent ainsi leurs deux sièges, les socialistes également, le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) et les poujadistes en obtenant chacun un. Après la validation de son élection le 20 janvier 1956, il est une fois encore nommé membre de la commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement (1956-1958). Durant cette dernière législature de la Quatrième République, il dépose une proposition de loi tendant à garantir aux ayants droit le versement d'un capital-décès ou d'une allocation-décès et une proposition de résolution tendant à maintenir la chasse de nuit à la hutte, à la tonne ou au gabion. Pas plus que sous son précédent mandat, il n’intervient en séance publique. Il vote les pouvoirs spéciaux en Algérie, s'oppose à la Communauté économique européenne (CEE) et à l'Euratom, au projet d'institutions en Algérie. Il vote pour la proclamation de l'état d'urgence. Il apporte sa confiance à Guy Mollet, mais la lui retire par la suite et s'oppose de façon systématique à ses successeurs, exception faite de Pierre Pflimlin sur l'investiture duquel il s'abstient volontairement. Partisan d'une révision partielle des institutions le 27 mai 1958, il s'oppose le 1er juin au retour du général de Gaulle et refuse le lendemain l'octroi des pleins pouvoirs. Il est opposé à la révision constitutionnelle.
Candidat aux élections législatives de novembre 1958 dans la deuxième circonscription de la Somme, il recueille 12 397 des 42 614 suffrages exprimés, soit 29,1% des voix, au premier tour. Il se maintient naturellement au second tour, mais est assez largement battu par le candidat indépendant qui l'emporte avec 55 % des voix contre 35,6% à Louis Prot. Cet échec électoral met un terme à sa carrière parlementaire. Il ne conserve que la mairie de Longueau à laquelle il est reconduit en 1965. Jugeant son passage suffisamment long à la tête de sa municipalité, Louis Prot en démissionne en 1967 et se retire définitivement de la vie politique. Il disparaît le 19 octobre 1972.