Jean-Baptiste, Joseph Gobel
1727 - 1794
Député en 1789, né à Thann (Généralité de Strasbourg, France), le 1er septembre 1727, exécuté à Paris (Département de Paris), le 12 avril 1794, il étudia la théologie à Rome au collège germanique et devint chanoine de l'évêque de Porentruy.
Nommé, le 27 janvier 1772, évêque in partibus de Lydda, suffragant du diocèse de Bâle pour la partie française, il occupait encore ce poste, quand il fut élu, le 4 avril 1789, député du clergé aux Etats-Généraux pour le bailliage de Belfort et Huningue.
A la séance du 23 août 1789, il prit la parole dans la discussion sur la liberté des cultes pour demander « que nul ne soit inquiété pour ses opinions, même religieuses ». Le 5 mai 1790, relativement à la Constitution civile du clergé, il déclara que, à son avis, « en tout ce qui touche les choses spirituelles, et en cela seulement, le roi doit suivre les voies canoniques. » Ayant prêté, le 3 janvier 1791, le serment constitutionnel, il fut nommé par les assemblées électorales aux évêchés de Colmar, Langres et Paris. Le 15 mars 1791, il opta pour Paris, et fut installé à son poste par M. de Talleyrand, évêque d'Autun. Dans sa lettre épiscopale du 16 avril suivant, il disait : « L'amour de son semblable n'est-il pas le plus doux comme le plus grand des préceptes de l'Evangile ?» Puis, après avoir souhaité la bienveillance, la concorde et l'union entre tous les hommes, il invoqua le témoignage de l'histoire pour légitimer son élection, en rappelant qu'aux premiers temps du christianisme les évêques, presque tous canonisés depuis, avaient été élus par le peuple.
Le 8 novembre de la même année, il fut nommé administrateur de Paris, et envoyé, en 1793, comme commissaire civil à Porentruy, où on l'accusa d'avoir abusé de son pouvoir. D'un caractère timide, on le vit installer, en 1793, le jour de l'Ascension, comme curé des Petits-Pères, un prêtre marié, Aubert, dont la femme assistait à la cérémonie. Le 17 brumaire an II, il vint à la Convention pour renoncer solennellement aux fonctions épiscopales et déposer ses lettres de prêtrise, jugeant, comme il le disait, son rôle désormais funeste à la liberté; puis il coiffa le bonnet rouge. L'abbé Grégoire, qui assistait à la séance, a soutenu que les paroles de Gobel avaient été dénaturées et qu'il continua d'ailleurs de professer des sentiments religieux.
Cinq mois plus tard, accusé d'athéisme avec Chaumette, Hébert et Clootz, il passa devant le tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort. De la Conciergerie, il fit parvenir, a-t-on dit, à l'abbé Lothringen, un de ses anciens vicaires, sa confession écrite, et manifesta en marchant à l'échafaud une complète résignation.
Date de mise à jour: septembre 2018