Louis Gélis

1886 - 1940

Informations générales
  • Né le 16 août 1886 à Saint-juéry (Tarn - France)
  • Décédé le 28 janvier 1940 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Seine
Groupe
Unité ouvrière
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Seine
Groupe
Parti de l'unité prolétarienne

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 16 août 1886 à Saint-Juéry (Tarn), mort le 18 janvier 1940 à Saint-Juéry.

Député de la Seine de 1932 à 1940.

Né dans la région d'Albi, Louis Gélis était d'origine modeste et son père, ouvrier de haut-fourneau, avait fait de lui un apprenti manuel.

Connaissant les travailleurs, leurs fatigues et leurs besoins, il cherche à les grouper, à les éduquer et il contribue à l'organisation du premier syndicat métallurgiste de sa ville natale.

L'ardeur de son esprit, la sincérité de sa conviction sociale le conduisent à l'action politique. Journaliste actif, il est rédacteur à La France d'Albi, secrétaire du groupe socialiste de cette ville, créateur et directeur de l'Action tarnaise.

Bientôt, Louis Gélis vient à Paris. Journaliste dans la capitale et membre du parti communiste, il est élu conseiller municipal en 1926 et réélu sans interruption par le quartier de Maison-Blanche. Exclu de son parti en 1929 en même temps que Garchery, Louis Sellier et trois conseillers municipaux de Paris, il prend part en décembre de cette année à la fondation d'un parti ouvrier et paysan.

Conseiller général de la Seine, il est candidat aux élections législatives de 1932 dans la 1re circonscription du XIIIe arrondissement de Paris. Il se présente comme le « champion d'une politique d'édification et non de bavardages et de destruction ». Trois grandes questions, selon lui, dominent : la politique générale du pays, la crise économique et le chômage, enfin le risque de guerre.

Il est élu le 8 mai au scrutin de ballottage par 8.246 voix, contre 4.125 à M. Renaudière, radical indépendant, et 3.216 voix à M. Sémard, communiste, sur 15.658 votants. Le député sortant, M. Piquemal, S.F.I.O., qui avait obtenu 1.787 voix au premier tour ne se présentait pas au second. Si Louis Gélis ne recueille que 1.618 voix dans le quartier de Croulebarbe, il en obtient 6.628 dans celui de Maison-Blanche où il lutte inlassablement - successeur et continuateur d'Henri Rousselle - contre les taudis, les îlots insalubres, pour le confort et le progrès.

Louis Gélis s'inscrit au groupe de l'unité ouvrière formé des dissidents du parti communiste et est nommé membre de la commission de l'enseignement et des beaux-arts, de la commission de l'Algérie, des colonies et des pays de protectorat.

Auteur de propositions de loi concernant les rapports entre bailleurs et locataires d'immeubles et de locaux à usage professionnel et le règlement du prix de vente des fonds de commerce, il demande à interpeller le gouvernement sur la rentrée scolaire, sur la pénurie des établissements d'enseignement à Paris et dans la Seine, sur les répercussions de certaines circulaires du ministère de l'Education nationale, sur les mesures à prendre pour résorber le chômage et établir un plan d'outillage. Dans la discussion du budget de 1935, il s'inquiète du chômage persistant et formule des suggestions pour le résorber.

Candidat aux élections de 1936, Louis Gélis déclare : « Nous sommes à une charnière de notre histoire : entre la guerre et la paix, entre l'essor économique et social et l'effondrement, entre la rénovation du système politique par le peuple et pour le peuple et le garde-à-vous devant la dictature. »

Il est réélu le 3 mai an deuxième tour de scrutin et, sur 18.698 votants, obtient 9.783 voix contre 8.347 à M. Monjauvis, communiste, et 236 à M. Boulanger, républicain national. Comme en 1932, le quartier de Maison-Blanche assure son succès en lui apportant 7.477 voix.

Louis Gélis prend place au petit groupe du parti de l'unité prolétarienne. Il Est nommé membre de la commission de l'administration générale, départementale et communale, de la commission de l'aéronautique, puis de la commission de la santé publique et de la commission du suffrage universel.

Il rapporte une proposition de loi relative au projet d'aménagement de la région parisienne, et , est d'ailleurs nommé membre du comité supérieur de l'aménagement et de l'organisation de celle-ci.

Intervenant dans la discussion d'interpellations sur la politique générale du gouvernement, il rappelle que le groupe de l'union socialiste et républicaine a approuvé les accords de Munich parce qu'ils évitaient le pire dans l'immédiat et il ajoute « que la gravité persistante de la situation internationale exige qu'à l'intérieur, sous le signe de la loi, sous l'autorité de l'Etat, arbitre des intérêts particuliers, soient restaurées les disciplines et les hiérarchies nécessaires ».

Puis Louis Gélis obtient des congés successifs du 29 décembre 1938 à son décès, annoncé à la Chambre le 23 janvier 1940.

Le président Edouard Herriot, dans son éloge funèbre, souligne que Louis Gélis n'a pas oublié cet ordre de Jean Jaurès dont il est demeuré le disciple enthousiaste : « Prenez garde d'ajouter à la dictature du capitalisme la dictature étrangère. »

Ancien combattant de 1914-1918, Louis Gélis était titulaire de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.