Edouard Ignace

1862 - 1924

Informations générales
  • Né le 4 janvier 1862 à Baccarat (Meurthe - France)
  • Décédé le 23 juillet 1924 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Seine
Groupe
Union républicaine radicale et socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Seine
Groupe
Républicains de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 23 juillet 1924
Département
Seine
Groupe
Républicains de gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 4 janvier 1862 à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), mort le 23 juillet 1924 à Paris.

Député de la Seine de 1914 à 1924. Sous-secrétaire d'Etat à la Justice militaire du 17 novembre 1917 au 20 janvier 1920.

Edouard Ignace appartenait à une vieille famille lorraine. Son père, notaire à Metz avant la guerre de 1870, résigna ses fonctions lors de l'annexion pour réserver à son fils et à lui-même la qualité de Français. Au terme de ses études de droit, Edouard Ignace s'inscrivit en 1882 au barreau de Paris. Mais déjà le virus de la politique s'était emparé de lui : activement mêlé aux crises qui secouaient le régime il devint, en 1889, l'ami, le confident et le collaborateur direct d'Edouard Lockroy et fut son chef de cabinet au ministère de la Marine en 1895 (cabinet Léon Bourgeois), 1898 (cabinet Brisson) et 1899 (cabinet Dupuy).

Aux élections législatives de 1910, Lockroy ayant décidé de ne plus se représenter, Ignace essaya de lui succéder dans la 2e circonscription du XIe arrondissement de Paris mais cette tentative se solda par un échec. Les élections de 1914 lui permirent de prendre sa revanche. Candidat de l'union républicaine socialiste, patronné par le comité Lockroy, il l'emporta non sans mal : distancé au premier tour de scrutin par le député sortant, Lavaud, il obtint au second tour 6.507 suffrages sur 13.290 votants, contre 6.482 à son adversaire.

Inscrit au groupe des républicains de gauche, Edouard Ignace que son passé politique avait déjà rompu à la vie parlementaire, joua d'emblée à la Chambre un rôle important. Membre de la commission de la marine de guerre, de la commission de législation civile et criminelle, il fut l'auteur et le rapporteur de textes importants, relatifs au problème des loyers. Il s'attacha aussi à assurer l'égalité absolue des Français au regard du devoir militaire. Il fit voter l'amendement qui retirait aux « engagés spéciaux» le privilège d'échapper aux visites de récupération pour le service actif. Mais il était surtout préoccupé par les dangers du défaitisme et de la trahison. Dans ces heures tragiques où les plus invraisemblables soupçons se mêlaient aux plus légitimes défiances, il fut successivement membre de la commission supérieure des étrangers puis sous-secrétaire d'Etat à la justice militaire. Ce dernier poste auquel Georges Clemenceau l'avait appelé le 22 novembre 1917 lui permit d'exercer jusqu'à la fin des hostilités un véritable ministère de la sûreté publique. On le trouve ainsi associé à la mise au point de dispositions d'exception et à l'ouverture de procès retentissants pour crimes d'intelligences avec l'ennemi ou de défaitisme. La sombre ardeur de son patriotisme, le zèle et l'énergie qu'il déploya en ces occasions firent alors l'objet de jugements passionnés et contradictoires. Aux élections législatives de 1919, Edouard Ignace se représenta dans la 2e circonscription de la Seine sur la liste d'union républicaine, nationale et sociale, emmenée par Alexandre Millerand. Il fut élu en compagnie de sept de ses colistiers, dont Maurice Barrés, la liste socialiste unifiée conduite par Paul-Boncour, Dormoy et Blum, n'obtenant que trois sièges.

Membre de la commission de l'armée et président pendant plus de quatre ans de la commission de législation civile et criminelle, Edouard Ignace se signala par ses interventions nettes, précises, remarquables de compétence et de sobriété, sur un grand nombre de dispositions relevant de la commission qu'il présidait : textes sur les rapports entre propriétaires et locataires, sur les hausses de prix illicites, sur l'amnistie, sur la répression de la provocation à l'avortement et de la propagande anticonceptionnelle. Ceux-là mêmes qui furent ses adversaires les plus déterminés durent reconnaître le courage avec lequel il sut toujours assurer la responsabilité de ses convictions.

En 1924, Edouard Ignace fut réélu dans la même circonscription qu'en 1919, au sein de la liste d'union républicaine sociale et nationale conduite par Henry Paté. Cette liste d'union enlevait alors six des onze sièges à pourvoir, trois sièges revenant à la liste du cartel des gauches emmenée par Léon Blum et deux sièges à la liste du bloc ouvrier-paysan.

Atteint par la maladie, Edouard Ignace ne put participer aux travaux de la nouvelle Chambre et il s'éteignit le 23 juillet 1924. Il était âgé de 62 ans. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur le 18 janvier 1899.

Date de mise à jour: mars 2014