Paul Leloir

1907 - 1992

Informations générales
  • Né le 15 avril 1907 à Cambrai (Nord - France)
  • Décédé le 15 mai 1992 à Cambrai (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

Paul LELOIR
Né le 15 avril 1907 à Cambrai (Nord)
Décédé le 11 mai 1992 à Cambrai (Nord)

Député du Nord de 1967 à 1968

Paul Leloir est né le 15 avril 1907 à Cambrai. Après l’obtention de son certificat d’études primaires, il exerce successivement les fonctions d’ouvrier métallurgiste, de journaliste publiciste et d’employé d’administration. En 1933, Paul Leloir adhère au parti communiste dont il devient un militant actif. Il coordonne notamment une « marche de la faim » à Lille, organisée avec le « comité des chômeurs de Caudry » qu’il dirige. Pendant la guerre, Paul Leloir est interné en raison de son engagement politique et entre dans la Résistance. Après la Libération, il devient membre de la fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes puis, dans les années 1950, secrétaire du parti communiste pour le secteur de Caudry. Paul Leloir est également secrétaire de l’association France-Tchécoslovaquie pour le département du Nord.

En 1958, Paul Leloir se présente dans la 17e circonscription du Nord (qui regroupe les cantons de Clary, Solesmes et du Cateau) sous la bannière communiste, mais il perd l’élection au second tour face au socialiste Narcisse Pavot, maire de Viesly. Aux élections législatives de 1962, à nouveau candidat du PCF, il obtient 8 705 voix contre 10 934 pour le député socialiste sortant, 8 742 pour le gaulliste André Broyot, 5 925 pour le CNI Alfred Dehe et 2 870 pour le candidat MRP Michel Senez. Paul Leloir se désiste en faveur de Narcisse Pavot, élu à plus de 60,4% des suffrages exprimés. Les élections de 1967 mettent en concurrence quatre candidats : le communiste Paul Leloir, devenu adjoint au maire de Caudry, le socialiste Pierre Mauroy dont le suppléant est Narcisse Pavot, le gaulliste Jean Durieux et le Centre Démocrate Maurice Trocmé. Ils obtiennent respectivement 29%, 28%, 35% et près de 8% des voix. A l’issue de ce premier tour, son message aux électeurs est clair : « Un seul mot d’ordre : socialistes, communistes, républicains, démocrates, votez en bloc pour le candidat d’Union de la gauche ! » Au second tour, il bat Jean Durieux avec plus de 1700 voix d’avance.

Paul Leloir s’inscrit au groupe communiste de l’Assemblée. Il siège durant cette courte législature à la Commission des affaires étrangères. Il est également membre de la Commission spéciale chargée d’examiner la proposition de résolution du député Rémy Montagne tendant à créer une commission d'enquête sur les émissions des actualités régionales télévisées de l’ORTF.

Ses deux interventions en séance publique sont consacrées à la forte tornade qui a touché son département le 25 juin 1967. Quatre jours après la catastrophe, à l’occasion de la déclaration du gouvernement sur la politique économique et financière, Paul Leloir revient sur la catastrophe pour demander l’assistance de l’Etat : « Dans la nuit du 24 au 25 juin, une tornade d'une violence jamais égalée s'est abattue sur la région du Cambrésis, du Souaisis, du Valenciennois et de l’Avesnois. C'est une nuit que les habitants ne sont pas près d'oublier, car elle fut effrayante pour ne pas dire dantesque. Les maisons s'effondraient les unes après les autres ; l'eau, le gaz, l'électricité étaient coupés. Sous les éclairs, les gens affolés couraient au milieu des décombres sous lesquels hurlaient les blessés. Lorsque le jour se leva, un spectacle de désolation s'offrit aux regards des habitants encore abasourdis par cette terrifiante nuit : des centaines de maisons détruites, des milliers d'arbres sectionnés, une commune, Le Pommereuil, disparue tout entière sous les décombres, y compris les écoles, et le clocher décapité ». Le député du Nord réitère sa demande d’aide financière le 6 novembre 1967 lors de la déclaration du gouvernement sur la politique économique et financière, jugeant insuffisante la participation de l’Etat à l’indemnisation des sinistrés du Nord.

Opposant au gouvernement, le député s’associe aux deux motions de censure du 20 mai et du 9 juin 1967 – en vain puisqu’elles n’obtiennent que 236 voix au lieu des 244 requises pour renverser le gouvernement.

Après la dissolution de l’Assemblée nationale par le général de Gaulle, en juin 1968, la conjoncture politique se présente sous un jour moins favorable pour le député communiste. Dès le premier tour, Paul Leloir manque de perdre son siège : il devance le socialiste Pierre Mauroy de 42 voix (10 926 voix contre 10 884) et bénéficie ainsi de son retrait en sa faveur. La candidate du PSU, Marie-Claire Wendel, a en outre recueilli 775 suffrages. La gauche semble dans en mesure de batte l’UDR Jean Durieux, seul candidat de droite, qui n’a obtenu que 16 638 voix, soit un score 42,4%. Cependant, ce dernier est largement élu au terme du second tour : 20 164 bulletins portés sur son nom, contre 18 726 pour le député sortant (48,1%).

En 1973, Paul Leloir tente de retrouver son siège de député de la 17e circonscription du Nord. Les électeurs placent le député sortant Jean Durieux en tête du premier tour (38,9% des suffrages exprimés). Paul Leloir est second (29,5%), loin devant le socialiste Henri Lefebvre (24,9%). Le deuxième tour voit la victoire très nette du candidat gaulliste qui recueille 53,3% des voix contre 46,7% pour le communiste.

Âgé de 71 ans, il ne se représente pas aux élections législatives suivantes. Il décède le 11 mai 1992, à Cambrai, à l’âge de 85 ans.