Isaac, Adolphe Crémieux
1796 - 1880
Député de 1842 à 1848, membre du gouvernement provisoire, représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, député au Corps législatif de 1869 à 1870, membre du gouvernement de la Défense nationale et ministre, représentant de 1872 à 1875, sénateur inamovible, né à Nîmes (Gard), de parents israélites, le 22 avril 1796, mort à Paris-Passy, le 10 février 1880.
Son père avait été incarcéré après le 9 thermidor comme ayant accepté en 1793 les fonctions d'officier municipal. Négociant à Nîmes, il avait été déclaré en faillite : M. Adolphe Crémieux sollicita et obtint plus tard en 1837, de la cour de Nîmes, un arrêt de réhabilitation. Placé au lycée Louis-le-Grand, à Paris, le jeune Crémieux y fit de brillantes études et fut lauréat du Concours général. Bonapartiste ardent, il prit l'initiative en 1815, de la rédaction d'une adresse des plus enthousiastes, qui fut remise à l'Empereur le 16 avril : « A la nouvelle du retour miraculeux de Napoléon, y était-il dit, le lycée impérial a donné des marques non équivoques de sa fidélité. »
Au second retour des Bourbons, Adolphe Crémieux, qui venait de quitter le collège, dut se retirer dans le Vaunage avec toute sa famille, afin d'échapper aux persécutions. « Il y provoquait, dit un biographe, l'enthousiasme des paysans par le récit des victoires de Napoléon. » Bientôt il alla à Aix suivre les cours de la Faculté de Droit ; il en revint en 1817 avec le diplôme d'avocat, et s'inscrivit au barreau de Nîmes. Le lendemain de la prestation de son serment, il fit son premier début aux assises, et sa parole mordante fit une telle impression sur la cour, que le président, tout en rendant justice au mérite du défenseur, crut devoir lui rappeler « le respect dû aux magistrats et à leurs décisions. »
Le nom de l'avocat ne tarda pas à devenir célèbre. Il se posa d'abord comme le défenseur du parti vaincu, et rechercha toutes les occasions d'intervenir dans les nombreux procès politiques de l'époque : une de ses premières causes dans ce genre fut la défense, devant la cour d'appel, d'un officier de la vieille armée prévenu d'avoir crié : Vive l'empereur ! dans une fête de village : il obtint l'acquittement de son client, non sans avoir fait entendre l'éloge des « brigands de la Loire ». Dans une autre affaire, il osa dénoncer, en pleine audience, le fauteur, resté impuni, des troubles de 1815, le fameux Trestaillons. Des bravos éclatèrent de toutes parts, et Me Crémieux fut reconduit jusque chez lui par la foule. Un jour, défendant trois jeunes gens accusés d'avoir publiquement chanté la Marseillaise, il s'écria, au cours de sa plaidoirie : « La Marseillaise, mais vous ne l'avez donc pas lue ! Non ! non ! ceux qui blâment la Marseillaise ne l'ont pas lue ; ils ne la savent pas, ils ne la comprennent pas. Ils cèdent à des souvenirs de terreur ; ils confondent la Marseillaise et l'échafaud. Ah ! sans doute plus d'un martyr glorifia la patrie en chantant la Marseillaise sous la hache même du bourreau ; mais encore une fois la Marseillaise fut le cri de mort à l'ennemi, le cri de salut à la patrie. Honneur donc à la Marseillaise; écoutez-là, messieurs, et jugez. » Et au milieu de la plus profonde agitation, l'avocat prit en main le volume où se trouvait le chant incriminé et le déclama avec un tel accent que le président, à la fin du second couplet, voulut en faire cesser la lecture ; mais un conseiller, vieux patriote, M. Gide, demanda que l'avocat continuât : « Il faut bien entendre, dit-il, pour pouvoir apprécier l'accusation ! »
Me Crémieux se distingua encore dans un grand nombre d'affaires criminelles, notamment dans l'affaire Polge, ainsi que dans plusieurs procès civils, par exemple en matière de désaveu d'enfants. Un de ses confrères, Me Isambert, ayant été traduit en police correctionnelle, comme prévenu du délit d'excitation à la rébellion, pour un article de la Gazette des Tribunaux sur la résistance permise lors d'une arrestation illégale, ce fut encore le jeune avocat de Nîmes qui se chargea de la défense, et qui gagna la cause. Il s'acquit enfin une grande réputation dans les procès en séparation de corps.
La révolution de 1830 approchait. Aux dernières élections qui précédèrent les événements de Juillet, Crémieux, libéral militant, soutint la candidature de Madier de Montjau dans le collège de Carcassonne ; puis, à la nouvelle des ordonnances et des trois journées, il contribua à faire acclamer dans le pays le gouvernement nouveau. Le 30 août, une ordonnance royale nommait avocat aux conseils du roi et à la cour de cassation M. Adolphe Crémieux, successeur de M. Odilon Barrot. Il plaida pour le Constitutionnel, et accepta peu de temps après, de la famille de Guernon-Ranville, la tâche de défendre devant la Cour des pairs l'ex-ministre de Charles X. Mais la défense qu'il présenta, quand le jour fut venu, fut loin de répondre à ce qu'attendait la curiosité du public. Pendant la suspension de l'audience, on s'était aperçu que Me Crémieux avait une conversation très animée avec son client. La parole ayant été donnée à l'avocat, il prononça son exorde, sous l'impression évidente d'une grande préoccupation. Tout à coup sa voix s'altéra, il pâlit, et tomba évanoui dans les bras de ses collègues. Ce qui s'était passé entre lui et M. de Guernon-Ranville, la Gazette des Tribunaux l'expliqua le lendemain. Contrairement au plan arrêté tout d'abord, l'accusé, se ravisant brusquement, s'était approché de Me Crémieux et lui avait recommandé, de la façon la plus pressante, de ne point s'écarter dans sa plaidoirie, du système suivi par les autres avocats :
« J'y compte, avait-il ajouté ; mon honneur m'en fait une loi.
- Y songez-vous ? quoi, changer de plan à l'instant !
- Je préfère l'honneur à la vie. Je puis jouer ma tête, dussé-je la porter seul sur l'échafaud ; je ne puis jouer mon honneur. »
M. Crémieux se consola de ce mécompte en plaidant pour les protestants de Levergies, en défendant successivement contre les rigueurs du pouvoir, les journaux la Tribune, le Courrier français, la Caricature, le Charivari, le National, la Gazette de France, et les Saint-Simoniens, en prenant les intérêts d'Armand Marrast contre les ministres Soult et Casimir Perier, de Raspail contre M. Zangiacomi, etc.
Dans les premiers jours de la révolution de 1830, Crémieux avait montré pour Louis-Philippe la plus vive sympathie, et il avait accepté de présenter au roi les hommages et l'adhésion des communes du Gard. La retraite du ministère Laffitte et Dupont de l'Eure le jeta dans les rangs de l'opposition qui, plus tard, s'appela dynastique. Il protesta cependant de son « indignation » au lendemain de l'attentat de Fieschi ; et son opposition, extrêmement discrète, ne se manifesta guère que dans la longue suite de ses plaidoiries en faveur de la liberté de la presse, et dans celle pour M. Béchet, de Nancy, un des accusés d'avril.
Le 9 décembre 1836, Me Crémieux plaida pour la dernière fois devant la Cour de cassation, ayant cédé son cabinet à Me Galisset, président du tribunal de Pithiviers.
Pendant les débats de la question d'Orient, en 1840, il prit avec beaucoup de zèle, la défense des juifs, ses coreligionnaires, se rendit en Turquie et en Egypte, et fit acquitter les juifs de Damas accusés de cruautés envers un prêtre catholique. Il avait toutefois refusé, en 1832, de se charger de la défense de l'israélite Deutz, qui avait livré la duchesse de Berry, et avait écrit à cet homme : « Il faut subir la honte quand on a consommé la trahison... Aucune religion ne vous veut et vous ne pouvez en invoquer aucune : car Moïse a voué à l'exécration celui qui commet un crime comme le vôtre, et Jésus-Christ, livré par la trahison d'un de ses apôtres, est un fait assez éloquent aux yeux de la religion chrétienne. »
C'est aux élections du 9 juillet 1842, que M. Crémieux aborda la carrière parlementaire : il se présenta dans le 4e collège d'Indre-et-Loire (Chinon), et fut élu par 253 voix (479 votants, 643 inscrits), contre 219 à M. Piscatory, député sortant. Il siégea à gauche et vota le plus souvent contre le gouvernement; il prit assez fréquemment la parole et déposa plusieurs propositions, notamment sur le jury.
Réélu le 1er août 1846, par 511 voix (613 votants, 719 inscrits) contre 300 accordées à M. Laurence, il fit une guerre très vive au ministère Guizot, intervint, en 1847, dans la discussion de l'adresse, parla sur les pétitions, insista pour une modification des listes du jury, et reprit avec M. Ducos une proposition qu'ils avaient l'un et l'autre déjà soumise à la Chambre, et qui tendait à l'adjonction des capacités sur les listes électorales. M. Crémieux s'efforça de rallier à cette proposition ce qu'il appela « la minorité de la majorité ». Il fit, sans plus de succès, une motion, inspirée par les scandales du procès Teste, et concernant les députés « intéressés dans les concessions faites par le gouvernement ou par la loi ».
Signataire de la demande de mise en accusation du ministère Guizot, M. Crémieux se prononça formellement, durant les journées de Février, pour la régence de la duchesse d'Orléans, et se rendit même à la Chambre, dès qu'il connut l'abdication de Louis-Philippe, pour appuyer cette résolution; quand il pénétra dans la salle, elle était déjà envahie par le peuple, et la République allait être proclamée. M. Crémieux ne l'accepta qu'après une assez longue hésitation. Il se décida pourtant à faire partie du gouvernement provisoire qui se constitua le 24 à l'Hôtel-de-Ville, et à signer avec ses collègues la première proclamation de ce gouvernement au peuple français, celle où il était dit : « Le Gouvernement provisoire veut la République, sauf ratification par le peuple, qui sera immédiatement consulté. » Le même jour, il reçut, dans le partage du pouvoir, le titre et les fonctions de « ministre provisoire à la Justice. » Il s'associa, dès lors, à tous les actes de la majorité du gouvernement, et signa, entre autres décrets : celui qui déclarait que « dans sa pensée la peine de mort était abolie en matière politique » ; et ceux qui portaient : abolition de la contrainte par corps « ancien débris de la législation romaine » (9 mars) ; abolition de la peine de l'exposition publique (12 avril) ; etc.
M. Crémieux procéda dans le personnel de la magistrature à un certain nombre de révocations que le parti conservateur lui reprocha vivement. D'autre part, les bonapartistes, que d'anciennes attaches unissaient assez étroitement au nouveau ministre, furent admis à profiter de cette faveur dans une mesure que certains démocrates jugèrent excessive. Les mêmes démocrates blâmèrent « l'excès de modération » dont M. Crémieux avait fait preuve dans l'exercice de ses hautes fonctions. Mais cette modération même le fit maintenir au département de la justice dans le ministère du 11 mai 1848, nommé par la commission exécutive.
D'autre part, il avait été élu (23 avril) représentant du peuple à l'Assemblée constituante par le département de la Seine, le 7e sur 34, avec 210 699 voix (267 888 votants, 399 191 inscrits), et par le département d'Indre-et-Loire : il opta pour ce dernier qui l'avait nommé le 1er sur 8, par 75 570 voix.
Il rendit compte à l'Assemblée de ses actes comme membre du gouvernement et comme ministre. Mais un mois plus tard, lors de la première demande d'autorisation de poursuites contre Louis Blanc, à propos du 15 mai, le vote de M. Crémieux en faveur de son collègue parut à MM. Portalis et Landrin, organes du ministère public, une sorte de désaveu de leur attitude dans cette affaire. Ils donnèrent leur démission, immédiatement suivie de celle de M. Crémieux, qui sortit du ministère le 5 juin.
Un de ses premiers actes à l'Assemblée avait été de déposer une proposition en faveur du rétablissement du divorce ; cette réforme, dont M. Crémieux devait se faire le champion, fut alors assez mal accueillie. Rapporteur du comité de la justice, il se prononça, le 2 septembre 1848, pour le maintien de l'état de siège pendant la discussion de la Constitution, et s'efforça dans un discours d'atténuer la gravité de cette mesure. Il vota, ensuite, avec la majorité de l'Assemblée : le 18 septembre, contre l'abolition de la peine de mort; le 7 octobre, contre l'amendement Grévy sur la présidence ; le 21 octobre, contre l'abolition du remplacement militaire. Il se montra, d'ailleurs, assez réservé à l'égard du gouvernement du général Cavaignac, et même, lors de l'élection du 10 décembre à la présidence de la République, il soutint ouvertement la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte. Il est vrai qu'il se rangea vite parmi les adversaires de la politique de l'Elysée : après avoir voté pour la suppression de l'impôt du sel, et contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute Cour, il combattit avec vivacité, dans la séance du 21 mars 1849, le projet d'interdiction des clubs. Rapporteur de la commission, il déclara en son nom qu'elle « cessait de prendre une part quelconque à la discussion », parce que ces seuls mots : Les clubs sont interdits, étaient une violation du droit de réunion et d'association. Il opina encore : le 16 avril, contre les crédits de l'expédition romaine ; le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons, et revint, le 26 mai, dans la dernière séance de l'Assemblée constituante, sur la question de la mise en liberté des transportés de juin, qu'il avait déjà réclamée, le 2, de concert avec les représentants Goudchaux, Lagrange et Laussedat. Une motion analogue de Flocon eut la priorité; elle fut rejetée à la majorité de quatre voix.
Réélu, le 13 mai 1849, représentant à la Législative, par l'Indre-et-Loire, le 6e et dernier, avec 24 991 voix (61 973 votants, 92 573 inscrits), il opta encore pour l'Indre-et-Loire, siégea dans la minorité démocratique, et combattit en mainte occasion, à la tribune et par ses votes, la coalition des conservateurs-monarchistes contre les institutions républicaines.
Très opposé en même temps à la politique particulière du prince président, il protesta contre le coup d'Etat de 1851, et fut arrêté et incarcéré à Mazas. Il était rentré dans la vie privée et se consacrait, depuis le début de l'empire, exclusivement aux occupations du barreau, où sa réputation et son talent lui avaient conquis une haute et lucrative situation, quand il se trouva mêlé à l'agitation politique de 1869. Précédemment il n'avait obtenu, par protestation, et sans être candidat, qu'un certain nombre de voix en 1857, dans les diverses circonscriptions d'Indre-et-Loire.
Les nouvelles lois sur le droit de réunion ayant permis à Crémieux de se faire entendre dans quelques cercles démocratiques. Il se porta candidat une première fois dans le 2e circonscription de la Drôme, où il échoua en mai 1869, avec 8 356 voix contre 12 107 à M. Monier de la Sizeranne, ancien député, puis le 22 novembre 1869, dans la 3e circonscription de Paris, au remplacement de Bancel, qui avait opté pour le Rhône. Cette fois il fut élu député au Corps législatif, par 20 781 voix (32 540 votants, 43 815 inscrits), contre MM. Pouyer-Quertier, 9 699, et Pascal Duprat, 516.
Il s'associa aux dernières manifestations de l'opposition parlementaire, vota contre la déclaration de guerre à la Prusse, et fut proclamé membre du gouvernement de la Défense Nationale à l'Hôtel de Ville, dans l'après-midi du 4 septembre 1870, en même temps que ses collègues de la députation de Paris. Le 5 septembre, il prit le portefeuille de la justice. Il fit décréter l'amnistie générale des crimes et délits politiques, l'abolition du serment politique, et prononça la destitution de plusieurs magistrats qui avaient pris part aux jugements de la commission mixte en 1851.
Il obtint que la Cour de cassation restât à Paris pendant le siège, et se disposait à y demeurer lui-même, quand le décret du 12 septembre, relatif à la translation d'une partie du gouvernement dans la ville de Tours, le délégua avec M. Glais-Bizoin, pour représenter le gouvernement en province, et en exercer tous les pouvoirs, avec le concours d'un fonctionnaire par chaque département ministériel, spécialement chargé du service sous les ordres de la délégation. M. Crémieux se vit alors investi des fonctions intérimaires de ministre de l'intérieur et de la guerre, prit en cette double qualité diverses mesures telles que la mobilisation de la garde nationale de 21 à 40 ans (27 octobre 1870), et rendit le fameux décret en faveur de l'électorat politique des juifs algériens.
Il s'était prononcé pour que les élections de l'Assemblée nationale eussent lieu à bref délai ; mais le gouvernement de Paris s'opposa à la convocation des électeurs. A partir du jour où Gambetta se fut adjoint à la Délégation, l'importance du rôle de M. Crémieux diminua de plus en plus, et son action se borna à contre-signer les mesures que le ministre-dictateur crut devoir prendre de sa propre autorité, y compris le décret tant discuté, qui déclarait inéligibles à la future Assemblée « tous les individus qui, depuis le 2 décembre 1851 jusqu'au 4 septembre 1870, avaient accepté des fonctions politiques ou la candidature officielle. »
Les élections générales du 8 février 1871 n'avaient pas été favorables à M. Crémieux, qui déposa, le 14, entre les mains du président de l'Assemblée nationale, sa démission de membre du gouvernement et de ministre de la Justice. Le 1er mars, il écrivit à M. Grévy pour proposer l'organisation d'une vaste souscription publique, en tête de laquelle il offrait de s'inscrire pour 100 000 francs, afin de payer les cinq milliards d'indemnité à l'Allemagne.
M. Crémieux ne devint représentant à l'Assemblée nationale que le 20 octobre 1872 : le département d'Alger, en reconnaissance des services rendus par lui aux intérêts des Algériens, lui avait donné 5 552 voix (10 366 votants et 15 804 inscrits) contre 4 446 à M. Bertholon. Il remplaçait M. Wuillermoz, démissionnaire. Il siégea à l'Union républicaine et vota contre la démission de Thiers, contre le gouvernement du 24 mai et pour la Constitution de 1875. Il prit d'ailleurs rarement la parole dans cette législature.
Elu enfin sénateur inamovible par l'Assemblée nationale, le 15 décembre 1875, le 53e, par 342 voix, il n'aborda plus la tribune, dont l'éloignait son grand âge, et se borna à voter jusqu'à sa mort avec la gauche du Sénat.
En dehors de la politique et du barreau, M. Crémieux, dont la science juridique était remarquable, a collaboré au Code des Codes (1835) et à divers ouvrages de jurisprudence. Il a publié le recueil de ses plaidoyers, et un ouvrage historique sur les Actes de la Délégation de Tours et de Bordeaux (ministère de la Justice), 1871, 2 vol.