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Mercredi 22 juin 2016 matin, la commission a auditionné, conjointement avec avec la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, Danielle Bousquet, présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, et Margaux Collet, co-rapporteure, sur le rapport présenté le 15 juin 2016, intitulé "L’éducation à la sexualité : répondre aux attentes des jeunes, construire une société d’égalité femmes-hommes"
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Lire le rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes
Si des progrès ont été faits en matière d’accès à la contraception et d’usage du préservatif lors des premiers rapports, les choses évoluent peu en matière de stéréotypes sexistes, notamment sur les questions liées à la sexualité. En effet, malgré une émancipation sexuelle certaine des femmes depuis la diffusion et le remboursement de la pilule, la sexualité continue d’être un domaine empreint d’inégalités et d’idées reçues sur ce que serait ou ne serait pas une sexualité féminine et une sexualité masculine.
7,5% des filles déclarent avoir été victimes, à l’école, de voyeurisme, de caresses ou de baisers forcés et une jeune femme sur dix de moins de 20 ans déclare avoir été agressée sexuellement au cours de sa vie. Ces violences sexistes trouvent un écho démultiplié par la viralité des réseaux sociaux, devenus une cour de récréation virtuelle : 1 collégienne sur 5 a été victime de cyberviolence.
Faisant le constat que l’adolescence est un moment révélateur des inégalités filles-garçons et des discriminations homophobes, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) considère urgent de généraliser l’éducation à la sexualité, partie prenante de la construction des jeunes en tant que citoyen(ne) responsable.
Le HCE a retenu pour définir l'éducation à la sexualité la terminologie de la loi du 4 juillet 2001. L’éducation à la sexualité est une manière d’aborder l’enseignement de la sexualité et des relations interpersonnelles qui soit :
- fondée sur l’égalité des sexes et des sexualités,
- adaptée à l’âge,
- basée sur des informations scientifiques,
- sans jugement de valeur.
L’éducation à la sexualité vise, à partir de la parole des jeunes, à les doter des connaissances, compétences et savoirs-être dont ils et elles ont besoin pour une vie sexuelle et affective épanouie. Cette éducation s’inscrit dans une conception holistique de la santé et est un outil indispensable pour atteindre l’égalité femmes-hommes.
La loi du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception prévoit qu’une « information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène », et que ces séances « contribuent à l'apprentissage du respect dû au corps humain » (art. L312-16 du code de l’éducation).
Dans son rapport remis le 15 juin à la ministre de l’Education nationale et à la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, le HCE préconise une prise de conscience de la société et un plan d'actions interministériel en faveur de l'éducation à la sexualité articulé autour de 30 recommandations et 4 priorités :
Priorité 1 – Mieux connaitre et reconnaitre la sexualité des jeunes ;
Priorité 2 – Renforcer de manière ambitieuse la politique interministérielle d’éducation à la sexualité ;
Priorité 3 – Organiser, financer, évaluer et renforcer la visibilité de l’action de l’Éducation nationale en matière d’éducation à la sexualité ;
Priorité 4 – Responsabiliser les espaces-clés de socialisation des jeunes hors-école pour prendre en compte leurs parcours de vie.