N° 3213
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
DOUZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 28 juin 2006.
PROPOSITION DE LOI
visant à la reconnaissance de l’État
et à l’instauration de mesures de réparation
en faveur des pupilles de la Nation
et des orphelins de guerre ou du devoir,
(Renvoyée à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales,
à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais
prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
PRÉSENTÉE
par MM. Franck MARLIN, Manuel AESCHLIMANN, René ANDRÉ, Jean AUCLAIR, Jean BARDET, Patrick BEAUDOUIN, André BERTHOL, Marcel BONNOT, Loïc BOUVARD, Mmes Françoise BRANGET, Maryvonne BRIOT, Patricia BURCKHART-VANDEVELDE, MM. Bernard CARAYON, Pierre CARDO, Luc CHATEL, Jean-Louis CHRIST, Dino CINIERI, René COUANAU, Alain COUSIN, Jean-Yves COUSIN, Jean-Pierre DECOOL, Patrick DELNATTE, Bernard DEPIERRE, Jean DIÉBOLD, Philippe DUBOURG, Nicolas DUPONT-AIGNAN, Jean-Michel FERRAND, Jean-Claude FLORY, Philippe FOLLIOT, Marc FRANCINA, Mme Cécile GALLEZ, MM. Daniel GARD, Jean-Jacques GAULTIER, Maurice GIRO, Claude GOASGUEN, Jean-Pierre GRAND, Gérard GRIGNON, Mme Pascale GRUNY, MM. Michel HEINRICH, Laurent HÉNART, Michel HERBILLON, Pierre HÉRIAUD, Jean-Yves HUGON, Michel HUNAULT, Sébastien HUYGHE, Denis JACQUAT, Olivier JARDÉ, Marc JOULAUD, Aimé KERGUERIS, Marc LAFFINEUR, Mmes Marguerite LAMOUR, Brigitte LE BRETHON, MM. Jean-Marc LEFRANC, Marc LE FUR, Michel LEJEUNE, Jean LEMIÈRE, Jean-Claude LEMOINE, Jacques LE NAY, Jean-Claude LENOIR, Jean-Pierre LE RIDANT, Céleste LETT, Mme Geneviève LEVY, MM. Lionnel LUCA, Thierry MARIANI, Alain MARSAUD, Christian MÉNARD, Denis MERVILLE, Damien MESLOT, Pierre MICAUX, Jacques MYARD, Jean-Pierre NICOLAS, Mme Bernadette PAÏX, M. Jacques PÉLISSARD, Mme Bérengère POLETTI, MM. Jean-Luc PRÉEL, Daniel PRÉVOST, Christophe PRIOU, Didier QUENTIN, Mme Marcelle RAMONET, MM. Jacques REMILLER, Dominique RICHARD, Serge ROQUES, Rudy SALLES, Michel SORDI, Daniel SPAGNOU, Alain SUGUENOT, Mme Hélène TANGUY, MM. Guy TEISSIER, Alain VENOT, Jean-Sébastien VIALATTE et Michel ZUMKELLER
Additions de signatures :
M. Pierre Albertini, M. Gilles
Artigues, M. Gabriel Biancheri, M. Jean-Marie Binetruy, M. Yves Boisseau, M.
Gérard Cherpion, M. Jacques Domergue, M. Yannick Favennec, M. Alain Ferry,
M. François Grosdidier, M. Francis Hillmeyer, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet,
M. Jacques Le Guen, M. Daniel Mach, M. Philippe-Armand Martin (Marne), M.
Étienne Mourrut, M. Serge Poignant, M. Bernard Pousset, M. Michel Raison, M.
Éric Raoult, M. Jean-Luc Reitzer, M. André Santini, M. Frédéric Soulier, M.
Michel Terrot, M. Georges Tron, M. François Vannson, M. Gérard Weber
Mme
Martine Aurillac, Mme Véronique Besse, M. Léonce Deprez, M. Robert Diat, M.
Jean-Marie Geveaux, M. Henri Houdouin, Mme Nadine Morano, M. Philippe
Rouault, M. Émile Blessig, M. Patrick Devedjian, Mme Geneviève Colot, M.
Francis Falala, M. Louis Giscard d'Estaing, M. Richard Dell'Agnola, M.
Philippe Feneuil, M. Yves Nicolin, M. Jean-Marc Roubaud, Mme Marie-Jo
Zimmermann, Mme Henriette Martinez, M. Jean-Claude Mignon, M. Étienne Pinte,
M. Jean Tiberi, M. Roland Chassain, M. Jean-Pierre Giran, M. Pierre
Morel-A-L'Huissier, M. Gérard Voisin, M. Joël Sarlot, M. Jacques Briat, M.
Patrick Balkany, M. Pierre-André Périssol, M. Jean Proriol, M. Francis
Saint-Léger, Mme Béatrice Pavy, M. Pierre Lellouche
MM. Jean-Michel Couve, Claude Gatignol et Jacques Kossowski
MM. Charles Cova, Christian Philip et Frédéric Reiss
MM. Roland Blum, Éric Diard, Christophe Guilloteau, Richard Mallié, Philippe
Pemezec
Députés.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Le 13 juillet 2000, la France a réparé le préjudice subi par les orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites.
Le 27 juillet 2004, la France a réparé le préjudice subi par des orphelins dont les parents ont été victimes de la barbarie nazie morts en déportation, fusillés ou massacrés pour des actes de résistance ou pour des faits politiques.
Le 23 février 2005, la France a réparé le préjudice subi par des orphelins dont les parents ont été victimes d’événements liés au processus d’indépendance de ses anciens départements et territoires.
Ces reconnaissances étaient indispensables.
Toutefois, notre pays a oublié, par trois fois, que la souffrance de perdre une mère ou un père et les conséquences personnelles et familiales que cette perte a impliquées ne peuvent être classifiées.
En introduisant une indemnité sélective, la loi du 24 juillet 1917 qui définit un statut unique des pupilles de la Nation a été dénaturée.
À l’heure où l’on s’attache à défendre les valeurs de la République, comment la France pourrait-elle témoigner plus longtemps d’une reconnaissance graduée pour celles et ceux qui ont donné leur vie pour notre pays ?
Au regard de l’article 1 de notre Constitution, qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, de l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme, selon lequel tous les citoyens sont égaux aux yeux de la loi, et plus récemment la loi n° 2006-340 du 23 mars 2006, qui interdit toute discrimination, il est de la compétence même, voire unique, du législateur de rétablir l’« Égalité ».
Le devoir de mémoire et la reconnaissance que nous leur devons nous l’imposent.
Aucune distinction ne peut être faite entre les pupilles de la Nation, les orphelins de guerre ou du devoir, entre celles et ceux qui sont « Morts pour la Patrie ».
En honorant leur souvenir, en accordant une juste et égale reconnaissance à leurs familles, la France témoignera à tous ses Enfants son respect et sa gratitude.
PROPOSITION DE LOI
Article 1er
Toute personne reconnue pupille de la Nation ou orphelin de guerre ou du devoir a droit à la reconnaissance de la Nation et à des mesures de réparations.
Article 2
La mesure de réparation prend la forme, au choix du bénéficiaire, d’une indemnité en capital de 27 440,82 euros ou d’une rente viagère mensuelle de 457,35 euros.
Article 3
Sont exclues du bénéfice du régime prévu par la présente loi les personnes qui ont déjà perçu ou perçoivent une indemnité, sous forme de capital ou de rente, versée par la France, la République fédérale d’Allemagne ou la République d’Autriche à raison des mêmes faits.
Article 4
Les indemnités versées en application de l’article 2 sont insaisissables et ne présentent pas le caractère de revenus pour l’assiette des impôts et taxes recouvrés au profit de l’État ou des autres collectivités publiques.
Article 5
La demande en ce sens devra comporter toutes les pièces justificatives nécessaires prouvant la reconnaissance de pupille de la Nation, orphelin de guerre ou du devoir.
Article 6
Les modalités d’application de la présente loi, et notamment le délai imparti pour exercer l’option ainsi que l’échéancier des versements prenant en compte l’âge des bénéficiaires, sont fixés par décret en Conseil d’État.
Article 7
Les charges résultant pour l’État de l’application de la présente loi sont compensées, à due concurrence, par le relèvement des tarifs visés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
Composé et imprimé pour l’Assemblée nationale par JOUVE
11, bd de Sébastopol, 75001 PARIS
Prix de vente : 0,75 €
ISBN : 2-11-121324-1
ISSN : 1240 – 8468
En vente à la Boutique de l'Assemblée nationale
4, rue Aristide Briand - 75007 Paris - Tél : 01 40 63 61 21
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N° 3213 - Proposition de loi de M. Franck Marlin visant à la reconnaissance de l’État et à l’instauration de mesures de réparation en faveur des pupilles de la nation et des orphelins de guerre ou du devoir
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