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Réception en France d’une délégation du groupe d’amitié Argentine-France
5 au 12 février 2019
Le groupe d’amitié France-Argentine a reçu une délégation de la Chambre des députés de la Nation argentine du 5 au 12 février 2019. Cette réception répondait à l’invitation de députés français à se rendre en Argentine en septembre 2018. La délégation argentine était composée de sept membres : M. Marcelo Alejandro Monfort, président du groupe d’amitié, député (UCR) de la province d’Entre Rios ; M. Daniel Fernando Filmus, député (Frente para la victoria) de la ville de Buenos Aires ; Mme Mayda Rosana Cresto, députée (justicialista) de la province d’Entre Rios ; Mme Carla Betina Pitiot, députée f(rente renovador) de la ville de Buenos Aires ; M. José Luis Ramon, député (bloque protectora) de la province de Mendoza ; Mme Vanesa Laura Massetani, députée (bloc FUNA) de la province de Santa Fe.
À son arrivée à Paris, la délégation s’est entretenue à l’Assemblée nationale avec Mme Carole Bureau-Bonnard, vice-présidente chargée des activités internationales, puis avec M. Nicolas Forissier, président du groupe d’amitié. Un déjeuner au Petit Hôtel a été offert en son honneur, puis les députés argentins ont assisté à la séance des questions au Gouvernement, au cours de laquelle ils ont été salués par le Président Richard Ferrand et les députés.
La délégation a ensuite rencontré M. Jacques Krabal, secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, pour s’entretenir des modalités de fonctionnement de cette organisation internationale. La Chambre des députés argentine étudie la possibilité d’y adhérer en qualité d’observateur, et les éléments fournis par M. Krabal ont permis aux députés argentins de plaider en faveur de cette adhésion à leur retour à Buenos Aires.
La déontologue de l’Assemblée, Mme Agnès Roblot-Troizier, leur a ensuite présenté les dispositions relatives à la lutte contre les conflits d’intérêts à l’Assemblée nationale, et les obligations de transparence pesant sur les députés français. Cette présentation fut l’occasion d’un échange et de comparaisons des pratiques en vigueur dans les deux pays.
La délégation argentine a également rencontré ses homologues français du groupe d’amitié France-Argentine lors d’une réunion de travail. Les échanges ont essentiellement porté sur les réformes en cours en France, la situation sociale et l’organisation du grand débat national.
Trois réunions thématiques ont ensuite été organisées à l’Assemblée nationale. La première, avec MM. Jean-Louis Touraine et Brahim Hammouche, députés, a porté sur la coopération scientifique et universitaire entre les deux pays. La France constitue la première destination pour les boursiers argentins et le principal partenaire de coopération scientifique. La francophonie y est en progression. Les députés argentins appellent la France à approfondir ces liens dans les domaines scientifiques et culturels. Une deuxième réunion, animée par Mme Paula Forteza, députée de la 2e circonscription des Français établis hors de France (Amérique latine), a porté sur la politique d’open data de l’Assemblée nationale. Les meilleures pratiques et les projets en ce domaine des deux institutions ont été présentés et discutés. Enfin, M. Lionel Causse, député des Landes et vice-président du groupe d’étude sur le thermalisme, a présenté le fonctionnement du thermalisme en France aux membres de la délégation. Les cures thermales n’existent pas en Argentine et l’expérience française y est étudiée avec grande attention car elle offre des pistes de développement tant dans le domaine touristique que médical. La coopération sur ce sujet pourrait utilement être développée à l’avenir.
La délégation s’est ensuite rendue dans la région Centre-Val de Loire, à l’invitation du président du groupe d’amitié, M. Nicolas Forissier. Elle a été reçue au siège de la région par M. Olivier Frézot, chargé de la coopération décentralisée au sein de l’exécutif régional. Cet échange a permis de détailler l’organisation territoriale et la répartition des compétences entre les différentes collectivités en France et de la comparer au système fédéral argentin. Les opportunités de coopération décentralisée ont également été étudiées. Après une rapide visite du centre historique de la ville d’Orléans, la délégation a été accueillie au dîner des maires ruraux de la région Centre-Val de Loire avant de se rendre à La Châtre.
Ce déplacement dans l’Indre a permis de visiter la ferme expérimentale des Bordes et la laiterie de Varennes. La délégation s’y est entretenue avec les élus de la chambre des métiers et de l’artisanat, de la chambre de commerce et de la chambre d’agriculture ainsi qu’avec des éleveurs. Les difficultés rencontrées par les éleveurs – en France comme en Argentine – ont été abordées dans le cadre plus large des négociations en cours pour la conclusion d’un accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. Les discussions ont également porté sur le système de protection sociale, la formation professionnelle et les difficultés à recruter dans les régions rurales. Le séjour dans la région Centre-Val de Loire s’est achevé par une visite privée du château de Valençay.
La délégation s’est ensuite rendue en Savoie et en Haute-Savoie. Elle a été reçue par M. Renaud Beretti, maire d’Aix-les-Bains, et sa première adjointe Mme Marina Ferrari. Un projet d’accord de coopération a été signé à l’occasion entre la ville d’Aix-les-Bains et celle de San Martin dans la province de Mendoza.
La délégation a ensuite été reçue au conseil départemental de Haute Savoie, qui entretient depuis de longues années des liens culturels étroits avec l’Argentine. Les députés argentins ont pu longuement échanger avec le président du département, M. Christian Monteil, la première vice-présidente Mme Françoise Camusso, ainsi que la députée de Haute Savoie Mme Frédérique Lardet.
Au terme de cette réception, les projets de collaboration entre l’Argentine et la France, aux échelons national, régional ou local, sont nombreux et enthousiasmants. Une prochaine visite en France du président de la République d’Argentine, M. Mauricio Macri, permettra d’approfondir l’important travail de rapprochement en cours entre nos deux pays et de concrétiser les projets que les nombreuses rencontres permises par cette réception ont fait naître. Partout où ils furent accueillis, les députés argentins ont été reçus avec chaleur, recevant de nombreux témoignages de l’amitié sincère et toujours vive qui existe entre nos deux pays.
Déplacement d'une délégation du groupe d'amitié en Argentine
9 au 15 septembre 2018
Une délégation du groupe d’amitié France – Argentine, composée de MM. Nicolas Forissier, président, Brahim Hammouche, Jean-Luc Lagleize et Alain Perea s’est rendue en Argentine, à Buenos Aires, dans la province d’Entre Rios et à Mendoza du 9 au 15 septembre 2018, à l’invitation de la Chambre des députés de la nation argentine.
Cette mission a permis de rappeler les liens d’amitié forts entre les deux pays, alors que l’Argentine traverse une période de grande instabilité économique. Les échanges ont notamment porté sur le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, la coopération bilatérale dans le domaine culturel et scientifique, les réformes engagées dans les deux pays en matière de politique de l’emploi et de protection sociale ainsi que sur la lutte contre le changement climatique à la suite de l’Accord de Paris 2015.
Dès son arrivée, la délégation a été reçue par Son Exc. M. Pierre Henri Guignard, ambassadeur de France en Argentine, pour un point sur la situation politique et économique. Les membres de la délégation ont pu s’entretenir avec la directrice de l’Agence française de développement en Argentine, le directeur pays de Business France, le chef du service économique régional de la direction générale du Trésor ainsi que les diplomates de la chancellerie politique de l’ambassade. Tout au long du séjour de la délégation, le personnel de l’ambassade s’est montré d’une exceptionnelle disponibilité et a offert un soutien précieux, apportant une contribution essentielle au bon déroulement de la mission.
Lors du déplacement dans la province d’Entre Rios la délégation a rencontré les dirigeants de plusieurs grandes entreprises exportatrices du secteur agroalimentaire auxquels ils ont exposé le point de vue des acteurs économiques français sur les enjeux du projet d’accord entre l’Union européenne et le Mercosur. La délégation a également témoigné de l’amitié de la France à l’importante communauté de descendants savoyards installés dans cette province, qui entretient des liens étroits et très suivis avec la Savoie. Les députés argentins de la province ont fait connaître leur souhait de développer la coopération dans le domaine touristique entre les deux pays. La province d’Entre Rios compte notamment de nombreux établissements de thermalisme, et la France constitue un modèle de développement dans ce secteur. Des contacts ont été pris afin de développer ultérieurement les échanges dans ce domaine.
À Buenos Aires, la délégation a longuement échangé avec les députés argentins membres du groupe d’amitié Argentine-France. M. Marcelo Scaglione, sous-secrétaire à l’OCDE du ministère des finances, a sollicité l’appui de la délégation aux démarches que l’Argentine réalise en vue d’adhérer à l’OCDE. Les députés français et argentins ont également échangé sur la situation économique de l’Argentine. Les réformes du président Macri tendent à réduire le déficit budgétaire du pays (objectif déficit zéro en 2019) et le déficit des comptes courants, et à rendre à l’Argentine son attractivité pour les investisseurs extérieurs. Mais le pays a été frappé par une série d’événements défavorables en 2018, notamment la pire sécheresse depuis 50 ans dont l’impact est évalué à 1,5 point de PIB pour 2018. La réévaluation du dollar et le changement de politique des États-Unis en matière commerciale ont également durement touché l’Argentine alors qu’elle était engagée dans de profondes réformes. Dans ces circonstances, la lutte contre l’inflation et l’amélioration de la productivité de l’économie argentine restent les priorités de la politique économique du président Macri.
S’agissant de la lutte contre le changement climatique, le rôle décisif de l’Argentine pour l’adoption de l’Accord de Paris a été salué par la délégation. L’Argentine s’est fixé un objectif inconditionnel de réduction de 18 % des émissions de CO2. Si des financements internationaux viennent appuyer ses efforts, il serait possible de réduire ces émissions de 37 %. L’Argentine ne représente que 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre mais les émissions par habitant y sont plus élevées qu’en Europe. 87 % du mix énergétique argentin est d’origine fossile et le pays cherche à remplacer progressivement les carburants liquides par le gaz. L’objectif est que le mix énergétique en 2025 soit composé de 20 % d’énergies renouvelables, 20 % d’énergie hydroélectrique et 80 % de gaz. Les membres de la délégation ont insisté sur l’importance, pour l’opinion publique française, des questions de développement durable et de transition énergétique.
Les rapports privilégiés entre l’Argentine et la France en matière d’éducation et de culture ont été rappelés. Alors que la plupart des pays d’Amérique latine ont pour modèle les États-Unis, l’Argentine a adopté depuis le 19e siècle le modèle français d’éducation publique, laïque et gratuite. La récente réforme de l’enseignement a maintenu le système d’écoles plurilingues, l’Argentine a donc besoin de professeurs de langue française et compte sur la coopération de la France et du Canada dans ce domaine.
La France est également la première destination des boursiers argentins et le premier partenaire de l’Argentine pour la coopération scientifique. Les députés argentins souhaitent que ces liens historiques incitent la France à accorder un traitement privilégié à l’Argentine pour les échanges universitaires, particulièrement dans les moments de crise. Ces échanges ont permis de rappeler que l’Argentine et le Mercosur ne doivent pas être considérés exclusivement comme des fournisseurs de matières premières. Le niveau de développement scientifique de ces pays est très important, et ils sont capables d’exporter des produits industriels de très grande qualité. L’accord entre l’Union européenne et le Mercosur doit donc se faire d’égal à égal.
La délégation a aussi été reçue par le ministre des relations extérieures, M. Jorge Faurie. Il a rappelé la faiblesse en volume des exportations de viande bovine du Mercosur, qui ne doit pas faire obstacle à la conclusion de l’accord entre nos deux blocs commerciaux. Le projet d’accord entre l’Union européenne et le Mercosur est stratégique pour le futur. Ces deux régions partagent des valeurs et une vision de la société, leur association est essentielle. Au niveau bilatéral, M. Faurie a appelé à relancer les coopérations décentralisées, particulièrement pertinentes dans un État fédéral comme l’Argentine.
La délégation a également rencontré la communauté française en Argentine, dont elle a pu constater le dynamisme, tant dans la capitale que dans les provinces, notamment lors de sa réception à la très dynamique Alliance française de Mendoza.