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Audition de M. Jean‑Christophe Deberre, directeur général de la Mission laïque française 
6 novembre 2019

Étaient présents : Mme Marietta Karamanli, présidente, Mme Delphine Bagarry, Mme Marie‑Noëlle Battistel et M. André Chassaigne, députés.
Était représentée : Mme Annie Chapelier, députée.

L’audition de M. Jean‑Christophe Deberre, directeur général de la Mission laïque française, a été organisée en vue de la mission qu’effectuera le groupe d’amitié en Grèce, au mois de décembre, à Athènes et Thessalonique.

M. Jean‑Christophe Deberre a commencé par présenter l’Institut français de Thessalonique, en proie à plusieurs difficultés, avant de répondre aux questions des députés. L’Institut français est l’héritier du premier établissement scolaire de la Mission laïque française (MLF), fondé en 1906, dans une ville cosmopolite et multiculturelle. Plus ancien établissement de la Mission, c’est aussi celui qui lui pose le plus de problèmes, du fait du déclin de la francophonie en Grèce. L’Institut a été créé dans les années 1960, après la visite du général de Gaulle, et a été complété par un institut culturel. Avec l’école, il a connu son âge d’or dans les années 1980-1990 lorsque il délivrait des diplômes universitaires français en partenariat avec plusieurs universités françaises.

La désaffection de l’Institut s’est produite, avec un effet retard, à la suite de la crise grecque. La Mission laïque a dû licencier du personnel et réorganiser en profondeur son établissement afin d’assurer sa survie. En réalité, la crise grecque a eu un effet révélateur : le français avait perdu son attrait face à la langue allemande. La conjugaison des deux crises, économique et linguistique, a plongé l’Institut français dans une crise profonde, dont il peine à sortir, malgré quelques signaux favorables. En 2018, le déficit de l’Institut, couvert par des avances remboursables de la MLF, s’élevait à près de 3 millions d’euros.

En 2011, une convention entre le ministère des affaires étrangères et la MLF a décidé du rapprochement entre le consulat général et les deux établissements : le consulat rejoignait l’immeuble et les postes de consul général et de directeur de l’Institut étaient fusionnés. Le ministère s’engageait à mettre à disposition de l’établissement trois postes d’expatriés et un poste de volontaire international, ainsi qu’une dotation annuelle de 40 000 euros pour les activités culturelles et éducatives, toujours en vigueur. L’emprise de l’Institut se voyait ainsi protégée par la présence diplomatique. Le consul, M. Philippe Ray, qui représente un relais très fidèle et très actif, a réalisé un travail remarquable, notamment dans le cadre du plan de redressement lancé en 2017. Les comptes devraient retrouver l’équilibre à l’horizon de 2020‑2021. Malheureusement, après avoir été prolongée d’une année, sa mission s’achèvera à l’été 2020. La MLF souhaite être associée activement à la recherche de son successeur et sera très attentive à la relève. La coordination est très étroite entre la MLF, le consul, le ministère et l’ambassade.

Pour ce qui est de l’enseignement, si le premier degré séduit encore, avec 99 élèves à la rentrée 2019, le secondaire n’attire clairement pas (21 élèves). Les cours dans le secondaire étaient assurés par le CNED et des enseignants locaux. Le manque de moyens a contraint la MLF à se priver de leurs services, ce qui ne saurait satisfaire les familles. Les élèves se voient ainsi privés d’enseignement au moment même où il est question d’implanter des entreprises françaises en Grèce du nord.

Par ailleurs, le bâtiment a vieilli et nécessite des travaux pour un montant compris entre 1 et 1,5 million d’euros, impossibles dans l’immédiat.

Même si la situation n’est pas bonne, la MLF demeure très attachée à son site historique. M. Philippe Ray a noté un frémissement ces derniers temps, avec une augmentation de la fréquentation des cours de langue. L’accueil d’une librairie privée permet également d’animer l’Institut et d’y attirer du public.

Mme Marietta Karamanli déplore le manque d’ambition de la France dans l’enseignement de la langue française, contrairement à l’Allemagne, qui a une politique plus inclusive. L’Institut français de Volos comptait 1 000 étudiants, lorsqu’elle y apprenait le français. En Grèce du nord, et à Thessalonique, ce balcon des Balkans, la vie culturelle francophone a toujours été intense. L’Institut français de Patras, qui ne bénéficie pas du même statut que celui de Thessalonique, organise des manifestations, afin de faire venir un public qui ne serait pas spontanément entré, pour suivre des cours de langue, par exemple. Thessalonique dispose d’un réel vivier et d’un potentiel. Peut-être serait-il possible d’impliquer les étudiants Erasmus sur place afin de tisser des liens avec l’Institut, où ils pourraient sensibiliser les autres étudiants notamment à la langue et à la culture françaises.

M. Jean‑Christophe Deberre estime que le meilleur moyen de faire vivre l’Institut français serait moins de miser sur ses cours que sur le principe d’une « Maison de France », à l’image de celle qui existe à Séville, qui serait également un centre de rencontres économiques. L’Institut doit se diversifier pour survivre.

Mme Delphine Bagarry se demande si, dans un tel contexte financier et de désaffection pour la francophonie, il n’y a pas une forme d’acharnement thérapeutique à conserver l’Institut.

M. Jean‑Christophe Deberre répond que le travail de la MLF est précisément de lutter quand le courant est contraire. Le déclin n’est pas tant d’estime et de représentation que d’attractivité. La diversification de l’Institut est une bonne réponse. Il est inenvisageable pour la MLF de renoncer à Thessalonique.

Petit déjeuner de travail avec l’ambassadrice de Grèce en France
6 mars 2019

Étaient présents : Marietta Karamanli, présidente du groupe d’amitié, Christophe Blanchet, Meyer Habib, vice-présidents, Marie-Noëlle Battistel, Laurence Dumont, Michel Herbillon, Sacha Houlié, Jean-Luc Lagleize, Laurence Trastour-Isnart, députés.

Un point sur la situation de la Grèce a été fait par Son Exc. Mme Aglaia Balta, ambassadrice de Grèce en France. Il a donné lieu à des échanges avec les députés sur les thèmes suivants : les futures élections législatives en Grèce, le problème de l’endettement public et privé, les difficultés du développement économique et l’enseignement du français.

Réunion constitutive
21 novembre 2017

Étaient présents : Marietta Karamanli, présidente, Delphine Bagarry, Vincent Descoeur, Jeanine Dubié, Maxime Minot et Bernard Perrut, députés

Était représenté : Adrien Quatennens, député.

Le groupe d’amitié France-Grèce s’est réuni le 21 novembre 2017, sous la présidence de Mme Marietta Karamanli, députée (NG) de la Sarthe, pour constituer son bureau pour la XVe  législature et débattre de ses activités.

Le Bureau du groupe d’amitié a ainsi été constitué :

- Présidente : Mme Marietta Karamanli.

- Vice-Présidents : Christophe Blanchet (REM), Jean-Michel Clément (REM), Hugues Renson (REM), Maxime Minot (LR), Meyer Habib (LC), Luc Carvounas (NG), Pierre Dharréville (GDR) et Adrien Quatennens (FI).

- Secrétaires : Jeanine Dubié (NI) et Bernard Perrut (LR).

Les membres du groupe d’amitié présents ont, chacun, expliqué leurs liens avec la Grèce et exprimé leurs attentes vis-à-vis du groupe. Les sujets évoqués ont porté sur la crise économique et financière grecque, la gestion européenne et locale de la crise migratoire, le potentiel énergétique du pays ainsi que le tourisme.

Afin d’avoir un éclairage sur la situation du pays, les députés ont également exprimé leur volonté de rencontrer, à brève échéance, S. Exc. M. Christophe Chantepy, ambassadeur de France en Grèce, et l’ambassadeur de Grèce en France dont la nomination est attendue. Ils ont par ailleurs souhaité organiser des rencontres avec la Fondation Hellénique et le Centre Culturel Hellénique à Paris et des auditions de personnes ou d’organismes en lien avec les thématiques mentionnées précédemment.