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Réunion du groupe d’amitié
21 novembre 2018

Le groupe d’amitié s’est réuni le 21 novembre 2018 à l’Assemblée nationale pour entendre le compte rendu du déplacement à Malabo du président du groupe d’amitié, débattre du contentieux autour de la chaine panafricaine « Africa 24 », avoir une présentation de la proposition de loi déposée par Jean-Pierre Sueur sur les « biens mal acquis » et débattre d’une feuille de route pour l’avenir des relations bilatérales.

Compte rendu du déplacement à Malabo par le président du groupe :

À la demande du ministre des affaires étrangères Bruno Fuchs, président du groupe d’amitié, s’est rendu le 9 octobre 2018 en Guinée Equatoriale car il ne pouvait pas participer le 12 octobre aux fêtes de célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance.

Bruno Fuchs a pu rencontrer le Président Obiang lors d’une audience d’une durée d’une heure quinze en présence du ministre des affaires étrangères et de l’ambassadeur de France Fred Constant, qui a organisé cet entretien. L’accueil fut chaleureux et l’entretien avec le Président s’est concentré sur les relations entre nos deux pays.

En dépit de nombreux progrès et transformations qu’il reste à accomplir dans le pays, notamment en matière d’éducation, de santé, de liberté d’expression, plusieurs succès sont à mettre à l’actif de sa longue présidence : les infrastructures sont particulièrement bien développées, la sécurité est mieux assurée dans les rues de la capitale que dans de nombreux pays voisins, sans qu’une présence policière renforcée ne soit visible.

Le président Obiang a souhaité remercier la France et plus particulièrement le Président Macron pour la mission ménée par Bruno Fuchs, affirmant sa volonté de renouveler les relations entre les deux pays qui se sont détériorées sous François Hollande. Bruno Fuchs a rappelé l’ancienneté des liens qui existent entre nos deux pays faisant référence à la décision en 1997 du Président Obiang que son pays hispanophone prenne le français comme langue officielle. Le Président s’est remémoré avec émotion le soutien de la France alors que son pays en difficulté était abandonné par l’Espagne.

Le président n’a eu de cesse de rappeler son attachement à la France et son intérêt à reconstruire les relations bilatérales et à pouvoir rencontrer le Président Macron. Il a toutefois fait part de son incompréhension quant à la position française à l’égard de sa famille et de son pays. Une situation qu’il a qualifiée d’« injuste » tout en reconnaissant la conduite inappropriée de son fils. Il souhaite dissocier ce point, qu’il qualifie d’affaire individuelle, des relations entre les deux États.

Bruno Fuchs l’a, de son côté, invité à entreprendre un certain nombre d’actions de nature à renforcer le potentiel d’attractivité de la Guinée Équatoriale pour permettre de faire évoluer le regard de la communauté internationale et de la France en particulier, sur son pays. Il lui a donné des exemples d’actions qu’il pourrait – voire devrait pour certaines d’entre elles – mettre en œuvre. Le différend avec Orange a été réglé dans l’intervalle de cette visite et quelques heures après le départ de Bruno Fuchs, le Président a accédé à l’une de ses demandes en annonçant la libération de plusieurs prisonniers de l’opposition du mouvement CI, supposément impliqués dans la tentative de Coup d’État de 2017, en signe de bonne volonté et de dialogue avec la France.

Il reste toutefois un dossier en en bonne voie d’être signé, celui d’un accord avec Total pour l’exploration de production pétrolière, pour un total d’un milliard d’euros.

À ce stade, il serait certainement fécond d’imaginer d’un accompagnement de ce pays dans un certain nombre domaines de façon à l’aider dans une volonté exprimée de transformation. À l’inverse, ne pas lui donner de signes réels de bonne volonté pourraient rapidement voir prospérer les tenants non francophones d’une ligne de rupture non seulement avec la France mais avec l’ensemble de la francophonie. En d’autres termes, ne pas relancer notre coopération avec la Guinée Équatoriale présente un risque à court terme de voir ce pays s’éloigner de la francophonie, alors même qu’il l’a pleinement choisie.

Contentieux autour de la chaine panafricaine « Africa 24 » :

L’un des sujets d’actualité reste la situation d’Africa 24. Les Équato-guinéens n’ayant pas payés trois annuités, la chaîne francophone risque d’être mise en liquidation d’ici quelques semaines. Bruno Fuchs a donc demandé à ce que la Guinée Équatoriale règle ce différend afin de garantir la pérennité de la chaîne et respecte ses engagements contractuels.

Présentation de la proposition de loi de Jean-Pierre Sueur sur les « biens mal acquis » :

La proposition de loi déposée le 5 novembre 2018 prévoit la création d’un fonds afin d’organiser l’affectation des avoirs recouvrés dans les affaires de corruption transnationale avec le double objectif de garantir que les avoirs illicites recouvrés en France contribuent au développement des pays qui en ont été injustement privés et de conforter les efforts de la France en matière de lutte contre la corruption transnationale dans tous les cas où l’absence de gouvernance ou l’état de défaillance des États d’origine rendent légalement impossible la mise en jeu des règles de partage ou de restitution. Cette proposition de loi a été préparée en lien avec l’association Transparency International qui œuvre depuis longtemps pour cette cause. Il serait bon qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

Proposition d’une feuille de route pour l’avenir des relations bilatérales :

Sur le volet international : signature de l’accord avec le FMI ; coopérations avec l’Union européenne.

Sur la francophonie : devenir un acteur fort de la francophonie ; faire face à ses engagements financiers vis à vis d’Africa 24 non tenus depuis 2015.

Concernant les relations avec la France : développer des coopérations bilatérales dans différents domaines comme l’enseignement, l’agriculture, etc. ; signer un accord avec Total et faire revenir quelques grands groupes et investisseurs français.

Sur la gouvernance du pays : abroger officiellement de la peine de mort (suspendue depuis quelques temps) ; autoriser le multipartisme ; garantir la liberté de la presse ; libérer les prisonniers politiques.

Après des échanges avec Guillaume Pierre, secrétaire des affaires étrangères, plusieurs options sont évoquées pour donner des gages aux Équato-guinéens, notamment faire venir le dirigeant de Total, le ministre de l’Europe et des affaires Étrangères à Malabo pour signer un contrat avec l’école navale, ou bien faire organiser par le MEDEF un colloque ou un séminaire pour l’investissement en Guinée Équatoriale. Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères semble enclin à donner des signes tant qu’ils n’entravent pas la procédure judiciaire.

Réunion constitutive
20 décembre 2017

Étaient présents : Bruno Fuchs, président, Laurence Trastour-Isnart, Sébastien Leclerc, députés.

Le Bureau a été ainsi constitué.

Président : Bruno FUCHS, député (Modem) du Haut-Rhin ;

Vice-Présidents : Rodrigue KOKOUENDO (REM, Seine-et-Marne), François-Michel LAMBERT (REM, Bouches-du-Rhône), Sébastien LECLERC (LR, Calvados) ;

Secrétaire : Laurence TRASTOUR-ISNART (LR, Alpes-Maritimes).  

Après que Laurence Trastour-Isnart a expliqué qu’elle a adhéré à ce groupe, comme à d’autres, afin de se rendre utile aux ressortissants français résidant à l’étranger et que Sébastien Leclerc a fait état de son engagement en faveur de la coopération décentralisée, en particulier avec l’Afrique, et de son intérêt pour tout ce qui a trait au développement économique et aux échanges, le Président Bruno Fuchs a exposé tout l’intérêt pour le groupe d’œuvrer au rétablissement de bonnes relations entre les deux pays, maintenant que le dossier des biens mal acquis a été soldé sur le plan judiciaire. La Guinée équatoriale, qui a un temps été mise au ban de la francophonie, est aujourd’hui désireuse de normaliser ses relations avec la France et avec la communauté francophone. Le renouvellement de l’Assemblée nationale locale donne l’occasion de récréer des relations. Qui plus est, d’autres exemples le montrent, le développement de partenariats est toujours plus propice que l’isolement à la normalisation de la gouvernance.

D’après l’ambassadeur, que le Président a déjà rencontré et que les membres du groupe rencontreront à leur tour lors de la première quinzaine de février 2018, le pays est particulièrement demandeur d’une coopération avec la France dans les domaines de la culture et de l’éducation. Quelques grands acteurs économiques français sont actifs sur place, tels Total et Orange.