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Audition du Club France Oman
29 janvier 2020
Étaient présents : Anissa Khedher, présidente du groupe d’amitié, Sophie Mette et Joaqim Pueyo, vice-présidents, Séverine Gipson et Jean-Luc Reitzer, secrétaires parlementaires, Gwendal Rouillard, député.
Était représenté : Guy Teissier, député.
Le groupe d’amitié a auditionné M. Alexandre Briand, président de l’association du Club France Oman, et Mme Eya O’Toole, vice-présidente. Cette association (loi 1901) vise à promouvoir le Sultanat d’Oman en France et les relations, en particulier dans les domaines de l’éducation, la culture et l’économie, entre les sociétés civiles française et omanaise (cf. site de l’association : http://aafo.fr/statuts-de-lassociation/).
Mme Eya O’Toole a tout d’abord effectué une présentation du Sultanat d’Oman (histoire, géographie, économie). Elle a appelé l’attention sur l’épuisement d’ici cinquante ans de la ressource pétrolière du sultanat et la réorientation du pays depuis vingt ans vers le tourisme de luxe et la fourniture de prestations de hub de transport. La transition économique a été organisée par deux plans successifs, Oman 2020 et Oman 2040.
Dans un pays où 90 % des femmes vont à l’université, où elles ont depuis 1994 le droit de vote, où la moitié de la population a moins de 25 ans et où 15 à 20 % de la population est sans emploi, l’omanisation des emplois est un enjeu majeur. Récemment, une circulaire a ainsi interdit aux entreprises de confier à un étranger la direction de leurs ressources humaines. Depuis une dizaine d’année, le taux d’Omanais employés dans les entreprises est relevé progressivement. Même s’il n’y a pas de sanction directe en cas d’infraction, les entreprises fautives sont pénalisées dans les commandes publiques.
La succession du sultan Qabous décédé le 10 janvier 2020 s’est faite très rapidement. Alors que la Constitution prévoit que le Conseil de la famille régnante dispose d’une semaine pour désigner le successeur et qu’en l’absence de décision il peut prendre connaissance des deux lettres laissées à Mascate et à Salalah par lesquelles le sultan décédé indique son choix, le Conseil de famille a décidé, après seulement quelques heures de discussion, d’ouvrir les lettres laissées par le sultan Qabous et proclamer sultan Haitham ben Tarek qu’elles désignaient. Dès son premier discours, le nouveau sultan a indiqué qu’il s’inscrirait dans les pas de son prédécesseur. L’enjeu diplomatique est à présent de voir si le nouveau sultan réussira à garder la neutralité à laquelle s’est tenu le sultan Qabous tout au long de son règne.
M. Alexandre Briand a ensuite présenté le Club France Oman. L’association a été créée en février 2019. Elle vise à rapprocher les Français et les Omanais, ces derniers ayant été en quelque sorte réveillés par le Brexit qui les a conduits à s’ouvrir à la France afin de ne pas « mettre tous leurs œufs dans le même panier ». Ce rapprochement est facilité par les positions diplomatiques du sultanat qui rejoignent celles de la France. Cherchant à œuvrer pour ce rapprochement, Alexandre Briand a rencontré l’ambassadeur de France en Oman qui l’a incité à créer cette association.
L’association vise à promouvoir des actions en soutien des politiques conduites par la France et son ambassade. Elle agit aussi bien en France qu’en Oman. La sous-direction du Moyen-Orient du ministère de l’Europe et des affaires étrangères a été rencontrée, elle a exprimé le souhait que l’association puisse promouvoir le développement de l’enseignement du français et la francophonie. L’association a également pour ambition d’accroître les relations économiques dans la perspective de la transition économique engagée par le sultanat. En somme, son action repose sur trois piliers éducatif, économique et culturel.
L’association a été lancée le 2 décembre 2019. Les adhésions sont ouvertes depuis le 1er janvier. Trois catégories de membre sont prévues : les membres du Bureau (président, vice-président, trésorier), les membres d’honneur (qui n’ont pas de droit de vote mais n’acquittent pas de cotisation, auxquels peuvent prétendre les parlementaires), les membres actifs (qui acquittent une cotisation de 55 €). L’association s’est fixée trois objectifs pour 2020 :
– organiser une exposition culturelle à Paris (de nombreuses œuvres d’art sont détenues par le sultanat qui les prêtent, par exemple, au musée du Louvre Abu Dhabi) ;
– organiser un échange éducatif couvrant l’ensemble de la France : Séverine Gipson suggère de s’intéresser aux orchestres de jeunes qui accueillent de nombreux étrangers ; Joaquim Pueyo indique que l’université d’Alençon accueille des étudiants du Moyen-Orient et que la relation peut être accrue par une arrivée d’étudiants omanais, même si la concurrence des universités de langue anglaise est forte ;
– organiser une rencontre d’ordre économique.
En réponse aux questions des députés, M. Alexandre Briand a donné les précisions suivantes :
– une centaine d’Omanais sont présents sur le sol français, en majorité hors de Paris. Parmi eux figurent beaucoup d’étudiants ;
– l’ambassade du sultanat d’Omanais en France ne dispose que de cinq diplomates ;
– le sultanat d’Oman figure sur la liste française des paradis fiscaux parce qu’aucun accord d’échange d’informations bancaires n’existe entre les deux pays et que le sultanat est fiscalement très attractif puisque les rémunérations sont élevées et qu’aucun impôt sur le revenu ou sur le patrimoine n’est prélevé.
Déjeuner en l'honneur de l'ambassadeur du Sultanat d'Oman en France
28 juin 2018
Étaient présents : Anissa Khedher, présidente, Valérie Boyer, Jean-Marie Fiévet, Séverine Gipson, Fabien Gouttefarde, Philippe Michel-Kleisbauer, Maurice Leroy, Delphine O, Joaquim Pueyo et Gwendal Rouillard.
Le 28 juin 2018, Anissa Khedher, présidente du groupe d'amitié a offert un déjeuner à l'Assemblée nationale en l'honneur de Son Exc. Sheikh Ghazi bin Saïd Al Rawas, ambassadeur du Sultanat d'Oman en France.
Après l’introduction de la Présidente Anissa Khedher, les remerciements d’usage et une brève présentation des membres du groupe d’amitié présents, l’ambassadeur a été interrogé par Fabien Gouttefarde sur sa vision du conflit au Yémen et, plus précisément, sur les allégations de l’Arabie saoudite concernant le trafic d’armes organisé par l’Iran via Oman. L’ambassadeur a rappelé que le Yémen faisait face, depuis quatre ans, à un conflit terrible qui a fait plus de 10 000 morts. Il a assuré qu’à sa connaissance, il n’y avait aucun trafic d’armes transitant par Oman et que celui-ci mettait un point d’honneur à ne pas prendre parti et à maintenir de bonnes relations avec l’ensemble des belligérants, dont les Houthistes.
Interrogé par Joaquim Pueyo sur le Parlement omanais, l’ambassadeur a indiqué qu’il se composait de deux chambres, l’une désignée par le gouvernement et l’autre élue au suffrage universel. Il a insisté sur l’action du gouvernement pour valoriser la place des femmes dans cette institution.
Valérie Boyer a interrogé l’Ambassadeur sur le rôle d’Oman en matière humanitaire dans la guerre au Yémen ainsi que sur les règles de succession en vigueur dans le Sultanat. A cette question se sont ajoutées celle de Maurice Leroy sur le rôle d’Oman dans le conflit entre l’Arabie saoudite et le Qatar ainsi que celle de Delphine O sur les relations avec l’Iran et le Conseil de coopération du golfe (CCG). Gwendal Rouillard a quant à lui interrogé l’ambassadeur sur l’implantation de Daesh et Al Qaida au Yémen.
L’ambassadeur a indiqué que les frontières d’Oman étaient ouvertes aux blessés et aux malades mais qu’il n’y avait à l’heure actuelle pas de réfugiés yéménites à Oman. Quant aux règles de succession, elles sont précisément définies. A la mort du Sultan, un conseil de famille se réunit pour désigner son successeur. C’est seulement en cas d’échec que le testament du Sultan défunt sera ouvert. Dans l’intervalle, le pouvoir est entre les mains du Conseil de Défense, en lien le chef de cabinet du Sultan défunt et le Parlement.
Ainsi qu’il l’a déjà dit, Oman met un point d’honneur à avoir de bonnes relations avec l’ensemble des pays de la région. Il en veut pour preuve qu’en 1978, après que l’Egypte eut fait la paix avec Israël, Oman a maintenu son ambassadeur au Caire, à l’inverse de nombreux Etats arabes. De même, pendant la guerre Iran-Irak, les ambassades omanaises sont restées ouvertes à Téhéran comme à Bagdad. Oman agit donc dans le sens d’une résolution de la crise entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, à l’inverse du Conseil de coopération du golfe qui ne souhaite pas s’en mêler. S’agissant du CCG, il a regretté que cette institution soit très peu active, dans la résolution de cette crise comme des autres.
S’agissant des groupes terroristes, il a souligné qu’à sa connaissance, il n’y avait pas d’Omanais qui avaient rejoint Daesh ou Al Qaida. Si l’implantation de Daesh au Yémen est très faible, Al Qaida est implanté depuis longtemps dans le pays. Les 380 kilomètres de frontières avec le Yémen sont donc étroitement surveillés.
Philippe Michel-Kleisbauer a interrogé l’ambassadeur sur les énergies renouvelables. En réponse, ce dernier a regretté qu’il n’y ait pas réellement d’investissements dans ce secteur à Oman, malgré des atouts naturels certains (soleil et vents).
A la question de Jean-Marie Fiévet sur le tourisme à Oman, l’ambassadeur a répondu que le tourisme était le cinquième secteur économique du pays et que 70 000 Français avaient visité Oman l’année dernière.
Joaquim Pueyo a demandé à l’ambassadeur comment améliorer les relations culturelles franco-omanaises. En réponse, ce dernier a rappelé que celles-ci étaient anciennes et qu’Oman devait à la France d’avoir échappé à l’occupation britannique au XIXe siècle. Sur cette base, il est possible de renforcer les relations culturelles bilatérales, en s’appuyant notamment sur la « Maison de la France » à Mascate. Il a par ailleurs regretté que le ministre des Affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, pourtant très actif dans la région, ne soit pas encore venu à Oman.
L’ambassadeur a ensuite fait un tour d’horizon des relations bilatérales d’Oman. S’agissant de l’Iran, il a indiqué qu’il soutenait l’accord sur le nucléaire iranien, récemment remis en cause par les Etats-Unis. Il a souligné que les Iraniens étaient pragmatiques mais fiers. En ce qui concerne les Etats-Unis, la relation bilatérale est excellente, même si son avis personnel sur Donald Trump est mitigé. En Afrique de l’Est, les relations commerciales sont particulièrement étroites avec la Somalie et Djibouti.
Interrogé par Séverine Gipson sur les entreprises françaises à Oman, il a indiqué que plusieurs d’entre elles, dont Total, étaient présentes dans les hydrocarbures mais qu’il y avait d’autres opportunités d’investissement, notamment dans le tourisme.
En conclusion, la présidente Anissa Khedher a rappelé, en le regrettant, que le dernier échange de députés entre la France et Oman remonte à 1992. Elle a également interrogé l’ambassadeur sur la possibilité de convier l’ensemble des membres du groupe d’amitié à la prochaine réception donnée à l’ambassade pour la fête nationale omanaise (le 20 novembre). L’ambassadeur a indiqué qu’il reviendrait rapidement vers elle à ce sujet.
Réunion constitutive
6 décembre 2017
Etaient présents : Anissa Khedher, présidente, Joaquim Pueyo, Maurice Leroy, Jean-Marie Fiévet, Séverine Gipson, Jean-Luc Reitzer et Gwendal Rouillard.
Le groupe d’amitié France-Oman s’est réuni le 6 décembre à 14h15 sous la présidence d’Anissa Khedher, présidente du groupe d’amitié. Le groupe d’amitié compte désormais 28 membres, contre 20 sous la précédente législature. Les points suivants ont été successivement abordés.
1.- Constitution du Bureau
Outre la présidente, celui-ci est constitué des vice-présidents suivants : Jean-Marie Fiévet (REM), Rodrigue Kokouendo (REM), Jean-François Mbaye (REM), Sophie Mette (MODEM), Maurice Leroy (UDI), Claude de Ganay (LR) et Joaquim Pueyo (NG).
Ont par ailleurs été désignés secrétaires : Séverine Gipson (REM) et Jean-Luc Reitzer (LR).
2.- Rôle du groupe d’amitié
Anissa Khedher a rappelé que le rôle d’un groupe d’amitié n’était pas de mener une diplomatie parallèle mais de tisser des liens avec les parlementaires du Sultanat d’Oman et les membres de leur représentation diplomatique à Paris.
3.- Les relations France-Oman
Anissa Khedher a fait un point sur l’état des relations entre notre pays et le Sultanat d’Oman. Certes, ce dernier ne fait pas partie des priorités diplomatiques de la France mais les relations entre les deux pays sont anciennes puisqu’elles remontent à l’ancien régime. Toutefois, c’est seulement depuis 1894 que la France dispose d’une représentation consulaire à Mascate et depuis les années soixante-dix qu’une véritable coopération a été instituée. En matière technique, elle concerne aujourd’hui de nombreux domaines, parmi lesquels l’irrigation, les ressources en eaux, la géologie, le tourisme et la santé. Elle est également forte en matière culturelle avec le lycée français de Mascate, le centre franco-omanais et la coopération archéologique, qui peut mobiliser jusqu’à 60 chercheurs.
Sur le plan économique, 800 Français sont actuellement installés sur le territoire omanais ainsi que 40 entreprises. Des contrats pour un montant de 900 millions de dollars ont été signés en 2016, la France étant le sixième investisseur dans ce pays.
4.- L’ambassadeur d’Oman à Paris
Anissa Khedher a informé le groupe d’amitié de sa présence à la réception organisée par l’Ambassadeur d’Oman à Paris le 20 novembre dernier à l’occasion de la fête nationale omanaise. Le contact a été chaleureux et l’Ambassadeur tout à fait disposer à rencontrer les membres du groupe d’amitié, à une date à déterminer.
5.- Pistes d’activité
Outre une rencontre avec l’ambassadeur d’Oman, soit en audition, soit à déjeuner ou dîner, Anissa Khedher a proposé, comme le fait déjà le Sénat, l’organisation d’un colloque, en partenariat avec Business France, afin de mieux faire connaître aux entreprises françaises les opportunités économiques qu’offre le Sultanat d’Oman. Sont également envisageables des auditions communes avec les autres groupes d’amitié sur les enjeux régionaux ou l’audition de spécialistes français ou étranger de ce pays.
6.- Débat
Interrogée par les membres du groupe d’amitié sur l’éventualité d’une réception dans le pays, Anissa Khedher a indiqué qu’aucune demande n’avait été déposée pour 2018. En effet, une visite dans le pays est subordonnée à une invitation en bonne et due forme des parlementaires omanais. Il convient donc de resserrer les liens avec ceux-ci et, prioritairement, avec l’Ambassadeur d’Oman à Paris. Sur ce point, les membres du groupe d’amitié se sont accordés sur un dîner plutôt qu’un déjeuner, et de préférence le mardi soir, afin de maximiser le nombre de députés présents.
Enfin, parmi les auditions pertinentes a été évoquée celle d’un représentant du Conseil de coopération du Golfe, organisation régionale qui regroupe, outre Oman, cinq monarchies du golfe Persique : l’Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.