Louis Prache

1899 - 1979

Informations générales
  • Né le 14 juillet 1899 à Amiens (Somme - France)
  • Décédé le 4 mars 1979 à Bonneuil-les-eaux (Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Oise
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie de la IVe République

PRACHE (Louis, Paul, André)
Né le 14 juillet 1899 à Amiens (Somme)
Décédé le 4 mars 1979 à Bonneuil-les-Eaux (Oise)

Député de l’Oise de 1951 à 1956

Né à Amiens le 14 juillet 1899, Louis Prache entreprend des études d’ingénieur en électricité, après l’obtention de son baccalauréat. Diplômé en 1924, il est alors embauché à la Manufacture française de tapis et de couvertures de Beauvais. Il obtient à la fin des années 1920 un brevet de pilote d’avions de transports publics et de navigateur qui lui permet de devenir pilote professionnel de première classe, de 1931 à 1940. Comme capitaine de réserve, il est mobilisé en septembre 1939 et combat dans l’armée de l’Air jusqu’à son arrestation par la Wehrmacht au lendemain de l’armistice. Il effectue une « belle guerre » qui lui vaut la Légion d’honneur, la Croix de guerre avec cinq citations, la Médaille des évadés la Silver Star et la Bronze Star Medals, la Kings Medal for Courage et les Croix de guerre belge et luxembourgeoise. Louis Prache parvient à s’évader à la fin de 1940 et entre alors en résistance où il rejoint le réseau « CND Castille ». Après la guerre, il reçoit la Médaille de la Résistance. Il devient membre de son Amicale, avant de présider celle des résistants actifs de l’Oise.
En 1944, il retrouve un emploi d’ingénieur et d’administrateur au sein des établissements Salentey à Beauvais et décide de s’investir dans la vie locale. De sensibilité radical-socialiste, Louis Prache adhère cependant au Rassemblement du peuple français (RPF) dès sa fondation et accepte de figurer sur la liste gaulliste aux élections municipales de 1947. A cette occasion, il devient adjoint au maire de Beauvais, fonctions qu’il a occupées jusqu’aux élections de 1971, lorsqu’il renonce à se représenter. Il est élu, sous les mêmes couleurs, conseiller général de Beauvais en 1949.
Sollicité par le chef de file du RPF dans l’Oise, le député sortant et maire de Compiègne Jean Legendre, Louis Prache accepte de le seconder sur la liste qu’il conduit en vue des élections législatives du 17 juin 1951. La liste recueille 65 670 des 190 842 suffrages exprimés, soit 34,4% des voix et emporte trois des cinq sièges à pourvoir, les deux autres revenant aux communistes. Après la validation de son élection le 3 août 1951, le nouveau député républicain social de l’Oise est nommé membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1951-1954), avant de rejoindre celles des affaires économiques (1954-1955) et de l’agriculture (1954-1955), puis de la défense nationale (1955). Il est nommé juré titulaire de la Haute Cour de Justice, le 9 avril 1954.
Louis Prache dépose deux propositions de loi, trois rapports et un rapport supplémentaire. Il se révèle ainsi un parlementaire relativement actif en commission. Ses préoccupations sont cependant orientés vers des thèmes très proches, puisqu’elles portent essentiellement sur la création de contingents supplémentaires de croix de la Légion d’honneur et de médailles militaires en faveur des personnes appartenant ou n’appartenant pas à l’armée d’active (rapports des 7 et 19 juillet 1955). Par sa proposition de loi déposée le 28 mars 1953, il défend aussi l’octroi de la médaille d’argent aux institutrices titulaires d’une médaille de bronze ayant exercé vingt-cinq années consécutives dans une même commune de moins de 500 habitants au moment de leur admission à la retraite. Il suggère également de permettre à certains conseillers municipaux d’appartenir à deux conseils, lorsque l’une des deux communes compte moins de 500 habitants et s’ils justifient les conditions requises d’éligibilité (proposition de loi du 28 mars 1953). Il défend aussi la réparation des dommages de guerre intéressant les betteraves industrielles atteintes par la campagne de 1940-1941 (rapport du 9 juillet 1953).
En presque cinq ans, Louis Prache intervient à treize reprises en séance. Il prend part à diverses discussions budgétaires, dont celle de la reconstruction et de l’urbanisme (ou du logement) pour 1953, 1954 et 1955. Plusieurs fois, il plaide en faveur de diverses catégories professionnelles sinistrées dans sa région. Il est également présent lors de la discussion du budget des anciens combattants et victimes de la guerre comme des budgets militaires. C’est particulièrement le cas en 1955, alors qu’il prend la parole au sujet de l’allègement des formalités relatives à l’attribution et à la liquidation des pensions. Le 1er avril 1955, il appelle ainsi à la prise en compte générale de « la nécessité pour la France d’avoir des moyens de défense de niveau mondial » et réclame que le pays se dote d’« avions légers blindés d’appui au combat ». D’ailleurs, dans la discussion du budget militaire pour 1956, le 23 juillet 1955, il démontre la carence en avions blindés d’appui, notamment dans l’Aurès.
Il vote pour les lois Marie et Barangé, se prononce contre le projet de Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), s’abstient volontairement lors de l’adoption de l’échelle mobile des salaires, vote contre le premier cessez-le-feu en Indochine. Il s’exprime pour la mise en place de la TVA, pour les accords de Genève, puis ceux de Londres. Entre-temps, il vote pour l’adoption de la motion Aumeran, c’est-à-dire contre la Communauté européenne de défense (CED), se prononce contre les accords de Paris et pour la proclamation de l’état d’urgence en Algérie. Il s’abstient lors de l’investiture du premier cabinet d’Edgar Faure et vote sa chute. En revanche, il soutient l’investiture du second cabinet Faure et s’abstient lors du scrutin qui précipite sa chute. Il réserve sa confiance à Antoine Pinay ; il vote celle de Joseph Laniel et se prononce contre sa chute. Il s’abstient par ailleurs lors de l’investiture, puis de la chute, de Pierre Mendès France.
En mars 1952, alors qu’Antoine Pinay est investi président du Conseil, les gaullistes s’entre-déchirent face aux exclusives lancées par le général de Gaulle, contre lesquelles les protestations parlementaires montent. En juillet suivant, Louis Prache, comme Jean Legendre, quittent le groupe RPF avec plusieurs de ses collègues pour constituer le groupe des indépendants d’action républicaine et sociale.
Logiquement, c’est sur une liste des « Indépendants, des paysans et du RGR » présentée par le CNIP, l’Action républicaine et sociale (ARS), le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) et le Groupement national des Indépendants d’action démocratique et paysanne que Louis Prache seconde une fois encore Jean Legendre lors des élections législatives du 2 janvier 1956. Avec 33 572 des 213 654 suffrages exprimés, soit 15,7% des voix, la liste Legendre-Prache ne retrouve qu’un seul des trois sièges qu’elle détenait. Le PCF n’en conserve qu’un, la SFIO, le RGRIF et le Parti républicain radical et radical-socialiste, après l’invalidation puis la réélection de sa tête de liste, Robert Hersant, à la faveur d’une partielle le 17 juin suivant, obtiennent chacun un siège. Louis Prache perd donc son mandat de député, après avoir été battu, l’année précédente, lors des élections cantonales.
Il conserve néanmoins, outre son mandat municipal, un certain nombre de fonctions locales. Fondateur, chef pilote puis président d’honneur de l’aéroclub du Beauvaisis, il est, à partir de 1964, président départemental de prévention routière. Revenu à la vie professionnelle, président ou administrateur de diverses sociétés, il est promu officier de la Légion d’honneur. Louis Prache disparaît le 4 mars 1979 à Bonneuil-les-Eaux, dans son département natal.