Pierre, François Flaugergues

1767 - 1836

Informations générales
  • Né le 14 janvier 1767 à Saint-Cyprien ( - Généralité de Montauban - France)
  • Décédé le 31 octobre 1836 à Brie (Ariège - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 6 janvier 1813 au 4 juin 1814
Département
Aveyron
Groupe
Opposition
Régime politique
Première Restauration
Législature
Chambre des députés des départements
Mandat
Du 4 juin 1814 au 20 mars 1815
Département
Aveyron
Groupe
Royaliste
Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 15 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Aveyron
Groupe
Opposition
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Aveyron
Groupe
Minorité modérée

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Corps législatif en 1813, représentant à la Chambre des Cent-Jours, député de 1815 à 1816, né à Saint-Cyprien (Généralité de Montauban, France) le 14 juin 1767, mort à Brie (Ariège) le 31 octobre 1836, il était avocat à Toulouse lors de la Révolution.

Il s'en déclara partisan, devint président de l'administration centrale de l'Aveyron (1792), et prit parti pour les Girondins. Il protesta contre la condamnation de Louis XVI, contre le triomphe de la Montagne dans la journée du 31 mai, et fut dénoncé, comme contre-révolutionnaire, par le représentant Châteauneuf-Randon en mission dans la contrée. La Convention le traduisit à sa barre, mais le laissa provisoirement en liberté. Toutefois il dut, jusqu'au 9 thermidor, se tenir caché dans les bois de l'Aveyron pour échapper aux poursuites qui le menaçaient constamment; il fut inscrit sur la liste des émigrés. Dès qu'il se sentit en sûreté, il reprit sa profession d'avocat; puis il fut nommé (1795) haut juré national, et, pour la seconde fois, administrateur de l'Aveyron, après avoir obtenu sa radiation de la liste des émigrés.

Le premier consul l'appela, en l'an VIII, à la sous-préfecture de Villefranche; mais il fut destitué en 1810, à la suite d'une trop longue absence. Présenté comme candidat au Corps législatif par le collège de l'arrondissement qu'il avait administré, il fut élu par le Sénat député de l'Aveyron, le 6 janvier 1813. Le 22 décembre suivant, ses collègues le nommèrent président de la commission extraordinaire chargée de l'examen des pièces originales concernant les négociations entamées entre Napoléon et les puissances coalisées contre la France. Flaugergues, qui avait pris dès son arrivée au Corps législatif une attitude d'opposition peu ordinaire à cette assemblée, se déclara nettement pour la paix, et fut chargé de rédiger l'adresse à l'Empereur. Comme le duc de Massa, nommé par Napoléon président du Corps législatif quoiqu'il n'en fit point partie, reprochait à Flaugergues de faire des propositions inconstitutionnelles: « Je ne connais rien ici de plus inconstitutionnel que vous-même, répartit le député de l'Aveyron, vous qui, au mépris de nos lois, venez présider les représentants du peuple, quand vous n'avez pas même le droit de siéger à leurs côtés. » L'adresse qu'il présenta à l'Empereur, avec Laîné et Raynouard, excita chez le chef de l'Etat la plus violente colère, leur valut l'épithète de « factieux », et entraîna la dissolution du Corps législatif. Le soir même, Flaugergues tenta de provoquer la déchéance de l'Empereur et de faire rappeler les Bourbons, à charge pour eux d'accepter le gouvernement représentatif.

Il n'y réussit pas cette fois; mais, le 3 avril 1814, il fut un de ceux qui prirent l'initiative du vote hostile à Napoléon. Le 7, il signa l'appel en faveur des Bourbons. Le Corps législatif, transformé par la Charte en « Chambre des députés des départements », ayant été convoqué par Louis XVIII au mois de juin suivant, il prit plusieurs fois la parole dans cette session: contre la censure (5 août); sur le budget (2 septembre); sur la restitution aux émigrés de leurs biens non vendus (3 novembre); en faveur de l'impôt sur le tabac (29 novembre); sur la réduction du nombre des membres de la cour de cassation (17 et 26 décembre). En mars 1815, au moment du débarquement de Napoléon, Flaugergues appuya la proposition tendant à faire parvenir aux armées la loi par laquelle des remerciements étaient votés aux garnisons de la Fère, de Lille, de Cambrai et d'Antibes, ainsi qu'aux maréchaux Mortier et Macdonald. Le 16, il combattit la proposition de Laîné ayant pour objet de confier la rédaction de l'adresse au roi à la commission qui avait été chargée d'examiner le projet de loi concernant les récompenses nationales.

S'étant retiré dans son département aux Cent-Jours, Flaugergues fut envoyé (14 mai 1815), avec 45 voix (48 votants, 118 inscrits), à la Chambre des représentants par l'arrondissement de Villefranche. Il fut élu vice-président, prit souvent la parole dans des questions réglementaires, demanda, le 9 juin, que toute pétition pour être accueillie fût présentée par un représentant, et insista, le 21, pour l'adoption de la motion de La Fayette tendant à faire déclarer la Chambre en permanence, et à manifester aux armées et à la garde nationale qu'elles avaient bien mérité de la patrie; mais, après l'adoption de ce texte, il s'opposa à l'affichage et à l'envoi dans les départements. Comme les nouvelles fâcheuses reçues de toutes parts excitaient quelque agitation dans l'Assemblée, il la rappela au calme en disant : « Lorsque Annibal eut vaincu à Cannes, le tumulte était dans Rome, mais la tranquillité dans le Sénat. Montrons, en restant impassibles, que nous ne sommes pas au-dessous des circonstances. » Membre de la commission chargée d'arrêter, avec une commission de la Chambre des pairs, des mesures de salut public, il fit plusieurs motions à cet égard, prit la défense du ministre de la guerre Davout, demanda que la guerre fût déclarée nationale, et que tous les Français fussent appelés à la défense commune. Il proposa, le 26 juin, l'impression de l'ajournement du projet relatif aux réquisitions. Le 27, le président de la Chambre annonça que Flaugergues, étant parti pour remplir une mission extraordinaire de gouvernement, devait être remplacé comme rapporteur de la commission de constitution. La mission dont il était chargé, ainsi qu'Andréossy, Boissy-d'Anglas, la Besnardière et Valence, consistait à négocier un armistice avec les généraux alliés. Dans l'entrevue qu'il eut avec Wellington, il s'opposa à la condition imposée par le général anglais, de faire dépendre toute négociation ultérieure du rappel immédiat de Louis XVIII. Flaugergues demandait que la France fût laissée libre de se choisir un gouvernement et que les troupes coalisées n'entrassent pas dans Paris. Il eut même plusieurs entretiens avec le comte de Semallé, agent du comte d'Artois, pour obtenir cet arrangement. L'insuccès de ses démarches ne l'empêcha point de se rallier à la seconde Restauration.

Elu, le 22 août 1815, par 116 voix (214 votants, 275 inscrits) député de l'Aveyron, il ne siégea pas, en fait, dans la Chambre « introuvable », parce qu'il ne payait pas les mille francs de contributions exigés par la loi. Sa candidature, combattue par les libéraux, échoua en 1816, et, jusqu'en 1820, il se borna à publier quelques brochures politiques, entre autres : De la représentation nationale et principes sur la matière des élections (1820), où il soutenait qu'il fallait nommer des députés choisis en nombre égal et séparément par les grands, par les moyens et par les petits propriétaires. De 1820 à 1823, Flaugergues remplit les fonctions de maître des requêtes au conseil d'Etat. Il passa dans la retraite les dernières années de sa vie.