Pierre, François, Joseph Aubry
1789 - 1861
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, né à Cambrai (Généralité de Valenciennes, France), le 8 mai 1789, mort à Avesnes (Nord), le 25 mai 1861, il était le petit-fils du constituant Aubry du Bochet (v. ce nom).
Il fut successivement négociant à Avesnes, notaire, ingénieur en chef du cadastre à Montauban et président de la Société d'agriculture. Comme négociant, il ouvrit, un des premiers, en 1822, dans son arrondissement, des carrières de marbre pour y établir ensuite des scieries et des ateliers de marbrerie ; il occupait, en 1847, plusieurs milliers d'ouvriers. Comme ingénieur, on lui doit l'achèvement du cadastre de Tarn-et-Garonne, la carte topographique de ce département, et un projet de chemin de fer de Valenciennes à Metz, destiné à relier, par une communication plus directe, Dunkerque à Strasbourg. Président de la Société d'agriculture d'Avesnes, il présenta au conseil général du Nord et au gouvernement plusieurs propositions concernant la réduction de l'impôt sur le sel, l'amélioration des races d'animaux domestiques, l'extension des voies de communication.
Après la Révolution de février il fut nommé sous commissaire du Gouvernement provisoire dans l'arrondissement d'Avesnes. Républicain très modéré, il fut, le 23 avril 1848, élu représentant du Nord à l'Assemblée constituante, le 28e et dernier de la liste, avec 93 666 voix sur 234 867 votants et 278 352 inscrits. Il siégea dans les rangs de la majorité, soutint le général Cavaignac, et vota longtemps avec la droite :
- Le 28 juillet 1848, pour le décret sur les clubs ;
- Le 9 août, pour le rétablissement du cautionnement ;
- Le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel ;
- Le 2 novembre, contre le droit au travail ;
- Le 28 décembre, contre la réduction de l'impôt du sel (quoiqu'il s'en fût déclaré autrefois le partisan).
Mais dans la seconde partie de la législature, Aubry, nettement hostile au gouvernement de l'Elysée, se rapprocha sensiblement de la gauche et se prononça :
- Le 16 avril 1849, contre les crédits demandés pour l'expédition de Rome ;
- Le 2 mai, pour l'amnistie des transportés ;
- Le 11 mai, pour la mise en accusation du président et de ses ministres ;
- Le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Réélu à l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, le 13e sur 24, par 91 135 voix sur 183 521 votants et 290 196 inscrits, il siégea à gauche, vota constamment avec la minorité républicaine, protesta contre le coup d'Etat de décembre, et quitta la vie politique.