Pierre, Etienne Flandin
1889 - 1958
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 12 avril 1889 à Paris.
Sous-Secrétaire d'Etat aux travaux publics chargé de l'aéronautique et des transports aériens du 20 janvier 1920 au 12 janvier 1921.
Ministre du commerce et de l'industrie, postes et télégraphes du 9 au 14 juin 1924.
Ministre du commerce et de l'industrie du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 13 décembre 1930.
Ministre des finances du 27 janvier 1931 au 3 juin 1932.
Ministre des travaux publics du 9 février au 8 novembre 1934.
Président du Conseil du 8 novembre 1934 au 1er juin 1935.
Ministre des affaires étrangères du 24 janvier au 4 juin 1936.
Fils d'Etienne Flandin (1853-1922), député puis sénteur, petit-fils d'Hippolyte Ribière qui fut préfet de la défense nationale, c'est tout naturellement qu'après des études à la Faculté de droit et à l'École des sciences politiques, Pierre-Etienne Flandin se tourne vers la politique ; d'idées modérées, le jeune avocat devient le secrétaire de Millerand, et bientôt se porte candidat à la députation, dans la deuxième circonscription de l'Yonne, dans cette Bourgogne d'où sa famille était originaire ; le 10 mai 1914, au deuxième tour de scrutin, il l'emporte de justesse par 5 115 voix contre 4 902 sur le député radical sortant, Gallot.
Loin d'interrompre sa carrière politique, la guerre va l'orienter pour plusieurs années. En effet, Pierre-Etienne Flandin, qui a obtenu son brevet de pilote dès 1912, après avoir participé à la campagne de l'Yser avec l'escadrille A.F 33, est nommé en 1915 chargé de mission au ministère de la guerre, puis rapporteur de l'aéronautique à la commission de l'armée et devient, en 1917, directeur du service interallié au sous-secrétariat d'Etat à l'aéronautique. C'était là une spécialité toute trouvée pour ce technicien ancré dans ses convictions mais ennemi de la politique pure et c'est sur elle qu'il fonda la première partie de sa carrière.
Deux soucis guident essentiellement son action : celui de faire prévaloir la meilleure solution du point de vue technique et celui de défendre les intérêts financiers de l'Etat. Ainsi, au cours de la guerre, comme rapporteur de la commission de l'aéronautique, il dénonce les garanties insuffisantes qu'offrent à l'Etat les accords conclus avec les sociétés constructrices, tant au point de vue de la qualité que du prix du matériel et il dépose une proposition de loi qui tend à rechercher les responsabilités engagées, à prendre les sanctions nécessaires, à poursuivre par tous les moyens de droit la révision des marchés.
Après la guerre, il critique le poids excessif que fait inutilement peser sur le budget le maintien d'une armée aérienne, à la fois trop nombreuse et inefficace, et obtient une réduction des crédits consacrés à l'aéronautique militaire : il a en effet démontré que les crédits iraient bien plus avantageusement à l'aviation civile qui accumule les retards par rapport à ses concurrents étrangers et dont les progrès ne manqueraient pas, au demeurant, de bénéficier à la défense nationale.
C'est cette réputation de spécialiste des questions aériennes qui, après les élections de 1919 où il est élu au quotient sur la liste du Bloc national de l'Yonne, le fait désigner pour le poste de sous-secrétaire d'Etat à l'aéronautique et aux transports aériens dans le cabinet Millerand, poste qu'il conserve dans le cabinet Leygues. Au ministère, il met en application les idées qu'il avait défendues et favorise le développement de l'aviation civile en rouvrant les bureaux d'études et en encourageant la fondation de lignes nouvelles : à la fin de l'année 1920, 3 500 kilomètres de lignes aériennes existent en France et autant en Afrique du Nord.
Quand le cabinet Leygues est renversé, le 12 janvier 1921, Pierre-Etienne Flandin redevient simple député ; mais il continue de s'intéresser de très près aux questions aériennes, puisqu'il préside le premier Congrès international de la navigation aérienne qui se tient à Paris en novembre 1921 et qu'en janvier 1922 il devient président de l'aéroclub de France. En 1922, il s'inquiète des progrès que l'aviation allemande accomplit en violant le traité de Versailles, mais conseille au gouvernement de préférer le contrôle numérique à un contrôle technique, dont les Allemands peuvent à juste titre s'indigner puisque les avions commerciaux français ne se conforment pas eux-mêmes aux normes définies pour l'aviation civile.
En même temps que sa réputation comme spécialiste se confirme, son autorité s'affirme dans son parti : en 1922, il entre au comité de direction politique du parti républicain démocratique et social ; et aux élections de 1924 il est élu premier de sa liste avec 31 443 voix sur 68.766 suffrages exprimés, alors que cinq ans auparavant il arrivait en queue de liste.
Aussi bien, dès le début de la législature, il apparaît comme l'une des têtes de l'opposition au Cartel des gauches. Dans le combat, l'arme qu'il utilise le plus volontiers est une ironie dédaigneuse ; à l'enthousiasme et à la véhémence de la gauche, il oppose un flegme à l'anglaise. Plus avant dans la législature, son attitude se fait d'ailleurs plus ferme.
Après la dislocation du Cartel et la constitution du gouvernement Poincaré, ses idées étant au pouvoir, il délaisse la politique générale et revient à l'aéronautique dont il préside la commission. Sa position désormais bien établie lui permet de critiquer Poincaré lui-même, à qui il reproche d'avoir fait de fausses économies en supprimant le sous-secrétariat d'Etat à l'aéronautique. Il s'intéresse en outre à un problème qui l'a occupé depuis son arrivée à la Chambre, le vote des femmes, avec un succès à vrai dire mitigé car si, sur son rapport, la Chambre s'y est déclarée favorable à deux reprises, sa proposition s'est heurtée à la passivité hostile du Sénat.
Les élections de 1928, où lui-même triomphe au premier tour dans sa circonscription rétablie, consacrent le succès des modérés et, par là-même, favorisent son ascension. Elu vice-président de la Chambre en 1928 et 1929, il entre au gouvernement en novembre 1929, et il y restera presque sans interruption jusqu'aux élections générales de 1932, ne le quittant que pendant la durée fort brève des cabinets Chautemps et Steeg.
C'est toujours au technicien que les chefs du gouvernement font appel, mais à un technicien dont les compétences ne cessent de s'élargir : en effet, du ministère du commerce qu'il occupe dans deux cabinets Tardieu, il passe au ministère des finances qu'il conserve du 27 janvier 1931 au 10 mai 1932 dans trois cabinets Laval et un cabinet Tardieu. Aussi bien, l'art de la politique consiste-t-il pour lui à apporter la meilleure solution technique aux problèmes qui se posent ; avant tout, il place les faits, qu'on ne choisit pas. « Je ne suis pas monté à la tribune pour faire de la politique, déclare-t-il un jour, mais de la technique. » Naturellement, la gauche conteste cette conception et lui reproche d'accepter trop facilement un état de choses que, pour sa part, elle désire changer. Leurs rapports atteignent d'ailleurs un rare degré de violence à l'occasion du scandale de l'Aéropostale : la gauche se livre alors contre Flandin à des attaques personnelles, l'accusant d'avoir trahi les devoirs de sa charge en entrant au conseil de sociétés qu'il avait été chargé de contrôler comme secrétaire d'Etat, d'avoir liquidé les stocks pour le plus grand profit des sociétés dont il est l'avocat, de s'être fait, lors d'une conférence internationale, le porte-parole d'intérêts privés contre ceux de l'Etat, et enfin d'avoir participé, en tant que ministre des finances, à la rédaction du projet destiné à sauver ces mêmes sociétés. Il en fallait autant pour que Flandin se départît de son flegme et, de fait, il se défendit avec une rare énergie.
Au demeurant, la situation générale en exigeait de plus en plus de la part des responsables. Comme ministre du commerce, Flandin a dû proposer à la Chambre, pour protéger notre industrie, un relèvement important des droits de douane sur les automobiles, les prix ayant baissé aux Etats-Unis par suite de la déflation. Et il arrive au ministère des Finances au moment même où la crise atteint l'Europe : c'est donc lui qui est chargé, en juin 1931, de répondre à la demande de moratoire général des dettes présentée par le président Hoover. Après un travail acharné de trois jours et de trois nuits il soumet à ses collègues des contre-propositions qui doivent ménager un répit aux finances allemandes tout en confirmant l'inconditionnalité d'une partie des versements prévue par le plan Young ; et il finit par obtenir l'assentiment de la majorité de ses collègues. Quelques mois plus tard, la livre ayant été dévaluée, la Banque de France, qui en détenait pour une somme considérable, se trouve en difficulté et Flandin doit donc proposer à la Chambre de la renflouer. Enfin, quoi qu'il en soit, ce financier orthodoxe doit faire sa place au déficit budgétaire : en effet, les prix baissent, la production diminue, c'est vraiment la crise.
Elle coûte le pouvoir à la majorité sortante ; aussi Flandin qui, pour sa part, est réélu en 1932 aussi confortablement qu'en 1928, se retrouve-t-il dans l'opposition ; pour assez peu de temps il est vrai, car après l'émeute du 6 février 1934 et la démission du cabinet Daladier, il entre comme ministre des travaux publics dans le cabinet de trêve présidé par Doumergue et, après la démission de celui-ci, c'est lui que le Président Lebrun charge de présider un autre gouvernement de trêve, réunissant radicaux et modérés, qui va durer du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935.
Grand admirateur des institutions anglaises, Flandin voit dans le chef du gouvernement un chef d'équipe et un arbitre ; il ne prend donc pour lui aucun portefeuille ministériel, tandis qu'il dote la présidence du Conseil d'un cabinet chargé d'établir la liaison avec les différents ministères et de lui permettre d'exercer ses fonctions d'arbitrage ; pour donner à ce cabinet plus de lustre, il l'installe à l'Hôtel Matignon, siège avant la guerre de l'ambassade d'Autriche-Hongrie. Quant à la tâche qui l'attend, elle n'est pas aisée : la situation économique reste très précaire, les factions sont menaçantes et la France bien incapable « d'assurer sa sécurité par ses propres moyens » - comme elle a prétendu pouvoir le faire - contre l'avis d'ailleurs de Flandin qui, lorsqu'il appartenait au cabinet Doumergue, s'était opposé au rejet des propositions allemandes. Pour sortir la France de son isolement, il s'efforce donc avec son ministre Laval de se rapprocher de l'Italie et de resserrer l'entente avec l'Angleterre : cette politique aboutit aux accords de Rome et à la Conférence de Stresa. L'Allemagne n'en est pas moins de plus en plus menaçante : en violation du traité de Versailles, elle s'est créé une aviation militaire et a rétabli le principe de la circonscription : le gouvernement Flandin demande donc à la Chambre le maintien pour six mois sous les drapeaux des classes libérables.
Au point de vue économique, Flandin cherche à assainir le marché en revenant très progressivement à la liberté ; en même temps, pour relancer les affaires, il s'efforce de faire baisser le taux de l'intérêt : c'est déjà trop pour les financiers les plus classiques, comme son ministre des Finances, Germain-Martin, partisan de la déflation ; mais c'est très insuffisant pour Paul Reynaud qui, depuis de longues années, préconise, au grand scandale de tous ses amis modérés, le recours à la dévaluation. La solidité du cabinet, auquel la gauche s'oppose avec vigueur, s'effrite donc assez vite : pour tenter de renverser le courant, Flandin demande les pleins pouvoirs en matière économique et financière et vient lui-même justifier cette demande à la tribune, alors qu'il n'est pas encore remis des suites d'un très grave accident de voiture. Les pouvoirs lui sont néanmoins refusés par 353 voix contre 202. Flandin remet donc sa démission. Il revient d'ailleurs aussitôt au gouvernement comme ministre d'Etat dans le cabinet Laval du 7 juin 1935 ; il devient ensuite ministre des Affaires étrangères dans le deuxième cabinet Sarraut qui dure du 24 janvier au 4 juin 1936, prenant ainsi la responsabilité directe de la politique étrangère française à un tournant de l'histoire de l'entre-deux-guerres : l'Italie vient en effet d'attaquer l'Ethiopie tandis qu'Hitler se fait de plus en plus menaçant ; conscient des dangers qui pèsent sur la France, il négocie le pacte d'assistance mutuelle franco-soviétique, malgré son anti-communisme et l'hostilité de bon nombre de ses amis : lors des débats à la Chambre on assiste ainsi à ce spectacle paradoxal : un Flandin hué par la droite et applaudi par la gauche, voire l'extrême gauche. Leur conclusion constitue pour lui un succès personnel puisque le pacte est ratifié par 363 voix contre 164. Mais Flandin s'est refusé à choisir entre l'Allemagne et l'U.R.S.S. déclarant que le pacte n'était pas incompatible avec les accords de Locarno. Tel n'est pourtant pas l'avis d'Hitler qui en prend prétexte pour envahir la zone démilitarisée du Rhin. Flandin obtient sa condamnation par la S.D.N. mais il ne va pas au-delà, considérant que la paix se trouve ainsi suffisamment consolidée et que l'Allemagne la souhaite : là se situe la limite d'une lucidité pourtant supérieure à celle de la plupart de ses contemporains.
La victoire du Front populaire aux élections de 1936 rejette Flandin dans l'opposition, dont il est à la Chambre l'un des principaux porte-parole. Il s'en prend tout particulièrement à la politique économique et financière de Blum qu'il rend responsable de l'accroissement du déficit et de la chute du franc ; refusant la lutte des classes, il proclame la nécessité de leur union et reproche à la gauche, comme il le faisait déjà au temps du Cartel, de combattre le capital tout en sollicitant son aide. La dislocation du Front populaire diminue son opposition, d'autant qu'il est favorable à la politique d'apaisement qui aboutit à la signature des accords de Munich. Mais il ne participe plus à aucun gouvernement jusqu'à la fin de la IIIe République.
Au cours de la séance privée tenue par les membres de la Chambre et du Sénat le 10 juillet 1940, à Vichy, Pierre Etienne Flandin intervint et dit : « Si nous ne voulons pas perdre l'âme de la France, si nous voulons que la France se maintienne partout vivante et unie, il faut que nous lui montrions l'exemple, il faut que nous lui disions que, quelles que soient nos réserves - j'ose employer ce terme - nos divisions doivent cesser en présence de la situation devant laquelle nous nous trouvons. » Il vota en conséquence l'article unique du projet de loi constitutionnelle.
Né le 12 avril 1889 à Paris
Décédé le 13 juin 1958 à Saint Jean Cap Ferrat (Alpes-maritimes)
Député de l'Yonne de 1914 à 1942
Sous-Secrétaire d'Etat aux travaux publics, chargé de l'aéronautique et des transports aériens du 20 janvier 1920 au 12 janvier 1921
Ministre du commerce et de l'industrie, postes et télégraphe du 9 au 14 juin 1924 Ministre du commerce et de l'industrie du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 13 décembre 1930
Ministre des finances du 27 janvier 1931 au 3 juin 1932
Ministre des travaux publics du 9 février au 8 novembre 1934
Président du Conseil du 8 novembre 1934 au 1er juin 1935
Ministre des affaires étrangères du 24 janvier au 4 juin 1936
Ministre des affaires étrangères du 14 décembre 1940 au 9 février 1941
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1698, 1699 et 1700)
Après son vote positif du 10 juillet 1940, Pierre Ernest Flandin reste en contact avec les hommes au pouvoir à Vichy et à Paris. Il rencontre Otto Abetz, anime et écrit dans un des seuls journaux économiques acquis à la collaboration, La Vie industrielle. Ce quotidien, tirant entre 15 et 20 000 exemplaires, préconise l'intégration économique de la France dans le bloc continental, défend l'économie dirigée tout en affirmant le maintien nécessaire de l'initiative privée et de l'autorité nationale, fut-ce par le biais de corporations. Flandin représente ainsi une sorte de tendance « libérale » sur l'échiquier vichyste.
Au lendemain du 13 décembre 1940 qui vit la disgrâce de Pierre Laval, le maréchal Pétain le charge de conduire la politique étrangère de la France occupée. L'expérience ne dura que 56 jours, à l'issue desquels les Allemands mettent le maréchal en demeure de renvoyer celui qu'ils considéraient comme un indésirable.
Les raisons de ce renvoi ne tiennent pas tant à la politique menée par Flandin au cours de ces deux mois qu'à ce que représentait l'homme aux yeux de Londres et de Berlin et aux intentions que, de part et d'autre, on lui prêtait.
Les Anglo-américains voudraient croire que Flandin, chef de file des républicains libéraux des années 30, nourrit à leur endroit des sentiments plus amicaux que ne le faisait Laval. Ils espèrent qu'avec Flandin, Vichy choisit l'attentisme et guette le moment opportun pour rejoindre le camp des alliés.
Le même préjugé nourrit l'antipathie des Allemands. Ils regrettent le départ de Laval et c'est sans difficulté que les amis de ce dernier et Darlan feront croire à Abetz que Flandin est favorable aux alliés et que sa présence est le principal obstacle au retour de Pierre Laval.
En fait, Flandin était un sincère partisan de la politique de Montoire et d'une collaboration loyale avec les Allemands. C'est ainsi que le 6 janvier 1941, il informe la Commission d'armistice que des conversations sont en cours à Madrid avec les Anglais en vue d'une éventuelle levée du blocus afin de laisser entrer en zone non-occupée des produits de consommation courante. Comme il était prévisible les Anglais rompent les négociations dès qu'ils sont prévenus que le secret n'est plus assuré.
Pierre-Etienne Flandin trouvera une autre occasion de prouver sa bonne volonté aux Allemands. Le 29 janvier, il leur proposera la construction en commun en zone occupée d'un nouvel avion de chasse. Mais Abetz refuse systématiquement de le rencontrer et obtient sa démission le 9 février 1941.
Pressentant le débarquement des Américains en Afrique du Nord, Flandin se rend en Algérie en octobre 1942. Le Comité d'Alger demande son arrestation le 20 décembre 1943 sous l'inculpation d'intelligence avec l'ennemi. Incarcéré en Algérie puis transféré à Fresnes, il lui faudra attendre le 24 janvier 1946 pour bénéficier d'un non-lieu et être libéré.
Néanmoins ayant participé au Gouvernement de Vichy, Pierre-Etienne Flandin restait justiciable de la Haute cour. Après un procès de quatre jours (du 23 au 26 juillet 1946) ou le fils de Winston Churchill, Randolf, vint témoigner en sa faveur, le jury le condamna à cinq ans de dégradation nationale ce qui était le minimum de la peine. Il en fut d'ailleurs relevé aussitôt « pour services rendus à la cause des alliés ». Il restait cependant inéligible en vertu de la loi proposée par André le Troquer et votée en octobre 1946 qui disposait que les personnes frappées de la dégradation nationale seraient inéligibles « même si elles en avaient été relevées ».
Pierre-Etienne Flandin n'en poursuivit pas moins son action politique réanimant son parti, l'Alliance démocratique, dont il était président depuis 1932, il soutient l'action de son ami Antoine Pinay et combat le projet de la CED.
Il tenta même de conquérir un siège dans l'Yonne aux élections sénatoriales de mai 1952. Il ne recueillit que 296 voix sur 814 mais ces suffrages furent écartés lors de la proclamation des résultats.
Cet échec le conduisit à renoncer à la politique active.
Il mourut, âgé de 69 ans, le 13 juin 1958 à Saint-Jean Cap Ferrat.