Emile Labrousse
1799 - 1867
Représentant en 1848 et en 1849, né à Cahors (Lot) le 26 juin 1799, mort à Bruxelles (Belgique) le 11 octobre 1867, fils d'un patriote de 1792, il resta de bonne heure orphelin et sans fortune.
Après de brillantes études commencées au collège de sa ville natale et terminées à Paris, il fut, pendant plusieurs années, sous-directeur de l'Ecole polytechnique, puis il se fit chef d'institution. Après 1830, comme il venait de céder son établissement, on lui offrit l'emploi de payeur à l'armée du Nord; il l'accepta, puis y renonça bientôt (1832), dès qu'il vit la marche rétrograde du nouveau gouvernement. Il se rendit alors à Bruxelles ; mais une note officieuse l'y avait précédé; suspect de propagande républicaine, il reçut l'ordre de se rendre à Bruges sous la surveillance de la haute police. La Chambre des représentants belges s'émut et réclama contre ce déni d'hospitalité: MM. Gendebien, de Brouckère et d'autres libéraux obtinrent pour lui la permission de rentrer à Bruxelles, où, de concert avec eux, il fonda et dirigea avec succès une Ecole centrale du commerce et de l'industrie.
A la révolution de février, M. Emile Labrousse fut nommé commissaire du gouvernement provisoire dans les départements du Lot, de la Corrèze et du Cantal. Puis il fut élu, le 23 avril 1848, représentant du Lot à l'Assemblée constituante, le 7e et dernier, par 34,255 voix. Il siégea à gauche, appartint au comité de l'instruction publique, et vota presque toujours avec la fraction la plus avancée du parti démocratique :
- contre le rétablissement du cautionnement,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'amendement Grévy,
- pour l'abolition du remplacement militaire,
- pour le droit au travail.
Il adopta l'ensemble de la Constitution, et se prononça encore:
- pour la suppression de l'impôt du sel,
- contre la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre les crédits de l'expédition de Rome,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons, etc.
Réélu, le 13 mai 1849, représentant du Lot à la Législative, le 4e sur 6, par 31,452 voix (65,958 votants, 90,046 inscrits), il reprit sa place à la Montagne et fit une vive opposition au gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte. Avec la minorité républicaine, il ne cessa de voter et de protester contre les actes du gouvernement et les décisions de la majorité conservatrice de l'Assemblée, se montra l'adversaire du coup d'Etat du 2 décembre 1851, et, compris dans le décret d'expulsion, se retira de nouveau en Belgique, où il mourut (1867).