Ferdinand, Charles, Léon de Lasteyrie du Saillant
1810 - 1879
Député de 1842 à 1848, représentant en 1848 et 1849, né à Paris le 15 juin 1810, mort à Paris le 12 mai 1879, fils de Charles-Philibert comte de Lasteyrie-Dusaillant (1759-1849) et petit-neveu de Mirabeau, il fut élève de l'Ecole des Mines (1827), entra dans l'administration des ponts et chaussées (1830), servit pendant la révolution de Juillet d'aide-de-camp à La Fayette, son parent, et remplit ensuite des fonctions au ministère de l'Instruction publique et à celui de l'Intérieur.
Elu, le 9 juillet 1842, député du 14e arrondissement de la Seine (Saint-Denis), par 447 voix (876 votants, 1 085 inscrits) contre 424 à M. Possoz, il alla siéger à gauche, dans les rangs de l'opposition dynastique, repoussa l'indemnité Pritchard, et, réélu, le 1er août 1846, par 613 voix (1 041 votants, 1 226 inscrits), contre 425 à M. Possoz, il contribua de tous ses efforts au mouvement réformiste dont il avait appuyé à la Chambre les diverses manifestations.
Après février 1848, M. de Lasteyrie, membre du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine, fut élu (23 avril) représentant de la Seine à l'Assemblée constituante, le 12e sur 34, par 165 156 voix (267 888 votants, 899 191 inscrits). Il prit une part assez active aux discussions, fut membre du comité de constitution et rapporteur de plusieurs projets de loi, et vota:
- contre le rétablissement du cautionnement,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- pour l'abolition du remplacement militaire,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- pour la proposition Rateau,
- contre l'amnistie,
- contre l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition de Rome,
- contre l'abolition de l'impôt des boissons.
Le 13 mai 1849, le département de la Seine le renvoya à l'Assemblée législative, le 26e sur 28, avec 107 870 voix (281 140 votants, 378 043 inscrits). M. de Lasteyrie opina en général avec la fraction de la majorité la moins hostile à la République, et se prononça même contre la loi électorale du 31 mai.
Adversaire du coup d'Etat du 2 décembre 1851, il protesta contre cet acte à la mairie du 10e arrondissement, et fut détenu pendant quelques jours. Il posa sa candidature indépendante au Corps législatif dans la 8e circonscription de la Seine, le 29 février 1852, et réunit, sans être élu, 5 355 voix contre 15 458 à l'élu officiel, M. Kœnigswarter, 1 159 à M. Méchin et 989 à M. Gisquet.
Il se tint dès lors à l'écart de la vie politique, et se consacra exclusivement à des travaux d'histoire et d'archéologie. Membre de la Société des antiquaires de France et de diverses compagnies savantes, on lui doit une Histoire de la peinture sur verre d'après ses monuments en France (1837-1856) ; un Rapport sur les manufactures de Sèvres et des Gobelins (1850) ; Théorie de la peinture sur verre (1853) ; la Cathédrale d'Aoste (1854) ; Description du trésor de Guarrazar (1860) ; les Travaux de Paris, examen critique (1862) ; Causeries artistiques (1862) ; Histoire de l'orfèvrerie (1875).
M. F. de Lasteyrie avait fait partie du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine jusqu'en 1851.
En avril 1860, il fut élu membre libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et, en octobre 1871, entra au conseil général de la Corrèze.