Louis, Augustin Mie
1801 - 1885
Représentant en 1848 et en 1849, né à Périgueux (Dordogne) le 18 octobre 1801, mort à Saint-Mandé (Seine) le 18 décembre 1885, il étudia le droit et se fit recevoir avocat.
D'opinions démocratiques, il fut activement mêlé aux événements de 1830, ainsi qu'aux luttes des républicains contre la royauté de juillet. S'étant établi imprimeur à Paris, il mit ses presses à la disposition du National, du Globe, de la Tribune, et subit, sous Louis-Philippe, vingt-cinq procès en cours d'assises et cinq en police correctionnelle. Il fut ensuite impliqué dans le procès d'avril, et « cette dernière circonstance, écrit un biographe, bouleversa complètement sa position commerciale. » Il réussit à la relever, contribua à la propagande démocratique, et se présenta pour la première fois à la députation, le 1er août 1846, dans le 1er collège de la Dordogne (Périgueux), où il obtint 166 voix contre 219 à l'élu, M. Magne.
Mais, après la révolution de février, M. Aug. Mie fut élu (le 4 juin, en remplacement de M. de Latrade) représentant de la Dordogne à l'Assemblée Constituante, par 17,385 voix (53,024 votants, 141,397 inscrits). Il fit partie du comité des finances, et vota avec la gauche,
- contre le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort,
- pour l'amendement Grévy,
- pour le droit au travail,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre les crédits de l'expédition romaine,
- pour la mise en accusation du président et de ses ministres,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Réélu, le 13 mai 1849, représentant de la Dordogne à l'Assemblée législative, le 4e sur 10, par 61,110 voix (105,677 votants, 145,779 inscrits), il reprit sa place à gauche, dans les rangs de la minorité, avec laquelle il vota constamment contre le gouvernement présidentiel et contre la politique du coup d'État.
Rentré dans la vie privée sous l'Empire, il resta fidèle à ses convictions républicaines, et fut, le 1er juin 1863, candidat de l'opposition radicale au Corps législatif dans la 1re circonscription de la Dordogne: il y obtint 1,129 voix contre 14,570 à l'élu officiel, M. Paul Dupont, 4,690 à M. Bugeaud, 3,047 à M. Maigne, 2,695 à M. Prévost Paradol et 347 à M. de Valbrune. M. Aug. Mie fit une nouvelle tentative, le 8 février 1871, et réunit dans la Dordogne 17,963 voix républicaines sur 97,443 votants. Il se retira ensuite à Saint-Mandé, où il mourut.