Louis Guyardin

1758 - 1816

Informations générales
  • Né le 21 janvier 1758 à Dommarien ( - Généralité de Châlons-en-Champagne - France)
  • Décédé le 14 avril 1816 à Fribourg (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 7 décembre 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Langres (Type : Bailliage)
Groupe
Tiers-Etat
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Haute-Marne
Groupe
Montagne
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 20 mai 1797
Département
Ardèche
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, membre de la Convention et député au Conseil des Cinq-Cents, né à Dommarien (Généralité de Châlons-en-Champagne, France), le 21 janvier 1758, de Jean Baptiste Guyardin, chirurgien, et de Barbe Gallois, mort à Fribourg (Suisse) le 14 avril 1816, il était, avant la Révolution, lieutenant particulier au bailliage de Langres; il entra ensuite dans les ordres, et devint vicaire général de l'évêque de Langres.

Elu député suppléant du clergé aux Etats-Généraux pour le bailliage de Langres (3 novembre 1789), il fut admis à siéger, le 7 décembre suivant, en remplacement de M. de la Luzerne, évêque de Langres, démissionnaire.

Il ne se fit point remarquer dans l'Assemblée; mais il adopta les idées de la Révolution, se maria, devint procureur de la commune de Langres, et fut élu, le 4 septembre 1792, membre de la Convention pour le département de la Haute-Marne, le 1er sur 7, par 343 voix sur 405 votants. Dans le procès de Louis XVI, au 3e appel nominal, il répondit : « Louis est déclaré convaincu de haute trahison, et d'attentats contre la sûreté générale de l'Etat : déjà Laporte, d'Angremont, Backmann et autres convaincus des mêmes crimes, ont été punis de mort; c'était pour lui, par lui, et avec lui que ces conjurés subalternes agissaient ; il répugne à ma raison de pardonner au chef, lorsque j'ai condamné les complices. Toutes les considérations politiques sont ici lâcheté ou perfidie; elles peuvent convenir aux despotes, je les crois indignes d'un peuple libre : tout délai serait une faiblesse. L'avantage qu'on prétend en tirer vis-à-vis des ennemis extérieurs est illusoire ou incertain. En conséquence, je demande que Louis soit condamné à mort, et que le jugement soit exécuté dans les vingt-quatre heures. »

Envoyé en mission à l'armée de Rhin-et-Moselle, en 1793, il prit l'arrêté suivant : «Considérant qu'il est urgent de montrer que les ressources de la République sont aussi inépuisables que la rage des tyrans est impuissante; pénétré de cette grande vérité, proclamée même par un des Pères les plus illustres de l'Eglise qui disait que dans le temps que l'on se servait de calices de bois les prêtres étaient d'or... Arrête: Les ornements scandaleux d'or et d'argent qui ont trop longtemps insulté à la misère du peuple et déshonoré la simplicité de la véritable religion seront enlevés pour être déposés sur l'autel de la patrie. » Il poursuivit surtout les prêtres et les religieux dans l'Ardèche, dans la Haute-Loire, où il fut envoyé, en germinal an II, non sans éprouver de sérieuses résistances, car il proposait à la Convention « de régler elle-même cette matière délicate ». En mission dans les Vosges, il avait cependant arrêté que « les ministres du culte qui, par l'acte sublime du mariage ou par le concours de leurs lumières, briseraient le bandeau de l'erreur et tâcheraient de réparer les maux affreux que l'hypocrisie de leurs prédécesseurs a vomis sur la surface de la terre, seraient regardés comme les apôtres de l'humanité et recommandés à la générosité nationale. »

En juin 1795, il fut dénoncé, accusé de terrorisme, et les administrateurs de Strasbourg envoyèrent à cette occasion des pièces compromettantes pour lui, et entre autres une de ses lettres d'autrefois aux Jacobins dans laquelle il disait : « La Terreur est ici l'ordre du jour; Saint-Just et Lebas rivalisent avec nous. La guillotine est en permanence, etc. » Mais il parvint à se disculper, fut défendu par son collègue Serres, et ne fut plus inquiété.

Après la session, le département de l'Ardèche l'élut au Conseil des Cinq-Cents (23 vendémiaire an IV), par 140 voix sur 198 votants. Il en sortit le 1er prairial an V, devint commissaire du Directoire exécutif dans son département, et, après le 18 brumaire, fut nommé (10 prairial an VIII) président du tribunal criminel de la Haute-Marne. Membre de la Légion d'honneur (25 prairial an XII), il passa juge au tribunal d'appel de Dijon, fut créé chevalier de l'Empire (29 septembre 1809), et, à la réorganisation des tribunaux, échangea son titre de juge d'appel contre celui de conseiller à la cour impériale de Dijon (6 avril 1811).

Frappé par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il dut quitter la France, se retira en Suisse et y mourut quelques semaines après.

Date de mise à jour: septembre 2018