Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 30 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Châtellerault (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Clergé

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né à Châtellerault (Généralité de Poitiers), dates de naissance et de mort inconnues, il était curé de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste à Châtellerault (Vienne).

Il fut l'un des quatre délégués envoyés en 1774 à Poitiers par le corps de ville de Châtellerault pour soutenir ses réclamations contre l'arrêt du conseil royal du 3 octobre 1773 concernant les sels; il réussit dans cette mission qui se termina le 2 septembre suivant.

Le 30 mars 1789, le clergé de la sénéchaussée de Châtellerault le choisit pour député aux Etats-Généraux par 77 voix sur 104 votants. Son rôle fut très effacé dans l'Assemblée, et le Moniteur ne mentionne pas son nom. L'Almanach des députés à l'Assemblée nationale (1790) dit de lui : « A table, en humant le Champagne, son caractère est dans un parfait accord avec son nom. »

Il fut arrêté, le 16 ventôse an VI, par ordre de l'administration centrale de la Vienne, sur une dénonciation venue de Châtellerault et signée Guillemot aîné. On l'accusait de « conduite anticivique et fanatique », de s'être refusé à tous les serments prescrits; caché pendant plusieurs années, il avait été interné à Poitiers et relâché après la réaction de fructidor (sic). « Soit besoin phisique ajoute le dénonciateur, il s'est soumis à la dernière déclaration exigée et fait ses fonctions dans le temple dit Saint-Jean ». Mais il a refusé d'enterrer plusieurs personnes, et il a « persécuté » la femme du « citoyen Liège-Dirais cy-devant prêtre et curé constitutionnel de la cy-devant paroisse de Saint-Jean Baptiste, qui avait abdiqué son état, et avait épousé une fille honête de cette commune. » Sur cette dénonciation, l'abbé Joyeux fut de nouveau arrêté et interné à Poitiers, dans la maison d'arrêt dite de la Visitation. L'administration départementale demanda en outre sa déportation au ministre de la police; mais, comme il était alors sexagénaire, le ministre répondit qu'on ne pouvait que le garder en prison. Le 6 prairial an VI, le prisonnier réclama sa liberté, comme « la seule consolation de sa vieillesse infirme et indigente » (il se dit presque octogénaire); le ministre autorisa sa mise en liberté le 18 messidor suivant. (Arch. Nat., F 7. 7406.)