Claude Roberjot
1752 - 1799
Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Mâcon (Généralité de Bourgogne) le 2 avril 1752, assassiné à Rastadt (Margraviat de Bade - Allemagne) le 28 avril 1799, « fils de Jean-Baptiste Roberjot, praticien, et d'Anne Garnier », il entra dans les ordres, fut nommé (février 1779) curé de la paroisse de Saint-Pierre-de-Mâcon, et, six mois après, de celle de Saint-Vérand.
Partisan de la Révolution, il fut nommé administrateur du district de Mâcon (1790), prêta le serment ecclésiastique, fut réintégré, comme assermenté, dans la cure de St-Pierre (mai 1791) fut élu, le 9 septembre 1792, cinquième député suppléant de Saône-et-Loire à la Convention, et devint (8 décembre) président de l'administration du département.
En octobre 1793, il renonça aux fonctions ecclésiastiques, se maria, et fut admis à siéger à la Convention, le 16 novembre suivant, en remplacement de Carra, condamné à mort. Il prit quelquefois la parole dans l'assemblée, fut envoyé, en l'an III, en mission aux armées du Nord et de Sambre et Meuse, annonça à ses collègues la conquête définitive de la Hollande, et travailla à y organiser le régime républicain.
De retour à Paris, il parla en faveur de la réunion de la Belgique à la France, et entra (7 octobre 1795) au comité de sûreté générale.
Le 24 vendémiaire an IV, il fut élu député de Saône-et-Loire au Conseil des Cinq-Cents, par 354 voix sur 393 votants.
Il en sortit en 1797, et dut à son rapport sur sa mission en Hollande d'être nommé ministre plénipotentiaire près les villes hanséatiques, puis la Haye, et d'être délégué, avec Bonnier et Jean Debry, au Congrès de Rastadt (18 juillet 1798). Il prit une part importante aux délibérations du Congrès, qui duraient depuis six mois déjà, quand les défaites de Jourdan permirent à l'Autriche de rompre les négociations. Le 25 avril, les plénipotentiaires français prévinrent officiellement leurs collègues qu'ils partiraient dans trois jours, et réclamèrent une escorte qui leur fut refusée. Ils quittèrent le château le 28, au soir, en cinq voitures ; ils n'avaient pas fait trente pas, qu'une troupe de hussards fondit sur eux, et arrêta les voitures ; Roberjot, qui était avec sa femme, et qui était parvenu à se sauver dans le tumulte, eut l'imprudence de revenir sur ses pas ; « on le sépara de sa femme, raconte Jean Debry, en le frappa devant elle ; il tomba sur le dos, et, à l'instant, il fut achevé. »
Roberjot venait d'être réélu (25 germinal an VII) député de Saône-et-Loire au Conseil des Cinq-Cents, par 140 voix (240 votants). Le Conseil décida que jusqu'à son remplacement son nom serait proclamé solennellement, à chaque appel nominal ; qu'à cet appel, le président répondrait : « Que le sang des ministres français assassinés à Rastadt retombe sur la maison d'Autriche ! » et que la place du représentant Roberjot serait occupée par un costume couvert d'un crêpe noir. Une fête funèbre fut décrétée en son honneur. Garat prononça son oraison funèbre, et Marie-Joseph Chénier fit entendre un éloquent discours. Une pension nationale de 3 500 francs fut accordée à sa veuve.