Homère, Charles, Marie, Hidulphe Clément
1852 - 1923
- Informations générales
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- Né le 12 juillet 1852 à Trinité (Martinique - France)
- Décédé le 8 novembre 1923 à Paris (Seine - France)
1852 - 1923
Né le 12 juillet 1852 à Trinité (Martinique), mort le 8 novembre 1923 à Paris.
Député de la Martinique de 1902 à 1906.
Fils d'un maître-tailleur martiniquais, Homère Clément fit ses études classiques à Saint-Pierre-de-la-Martinique, puis vint prendre ses inscriptions à la Faculté de médecine de Paris. Externe des hôpitaux, il fut reçu docteur en 1878 avec une thèse sur La nature de la folie.
Il vint ensuite exercer sa profession au François, importante commune de l'île. Ayant le goût de la politique, il en devint conseiller municipal, puis maire en 1885. Elu conseiller général de la Martinique en 1887 et toujours réélu depuis, il devint président de l'Assemblée départementale en 1901.
Très populaire dans la partie sud de l'île, il s'intéressa à toutes les questions pouvant améliorer la situation de ses compatriotes. Lorsque des grèves éclatèrent au François en 1900, son intervention bien qu'énergique et courageuse ne put malheureusement prévenir le massacre de quelques ouvriers dû aux ordres d'un officier dont la conduite fut blâmée officiellement. Mais il put du moins en atténuer les effets. Il échappa lui-même par hasard, à la fusillade pendant qu'il exhortait au calme les manifestants.
Il fit acte de candidature aux élections générales du 27 avril 1902 dans la première circonscription de la Martinique et emporta le siège au premier tour de scrutin, par 5.775 voix contre 5.214 à M. Duquesnay, député sortant, nationaliste, sur 11.002 votants.
Quelques jours après cette élection et avant que le scrutin de ballottage eût assuré un député à la deuxième circonscription de l'île, eut lieu la tragique éruption volcanique du Mont-Pelé qui anéantit la ville de Saint-Pierre et la partie la plus florissante de la Martinique. La catastrophe fit 35.000 victimes et eut pour résultat de rendre impossible l'élection d'un deuxième représentant de cette malheureuse région.
Le docteur Clément, en ces tristes circonstances, participa à l'organisation des secours aux sinistrés qui survécurent. En accord avec les Pouvoirs publics, il s'efforça, en sa qualité de membre du Comité d'assistance aux victimes, de répartir les fonds recueillis par la souscription internationale. Il se donna sans compter pour parer aux effroyables misères accumulées dans l'île.
Inscrit au groupe radical-socialiste, il appartint à diverses commissions et notamment à celle des Affaires extérieures, des colonies et des protectorats et à celle de comptabilité pour l'année 1904. Il fut chargé de rapporter le projet de loi fixant à Fort-de-France le siège de la banque de la Martinique (1904) et prit part à la discussion de la loi de finances de l'exercice 1903 (remboursement d'une avance faite en 1892 par la Martinique) (1903), des budgets des colonies et de l'instruction publique de l'exercice 1904 (1903), du budget des colonies de l'exercice 1905 (1905). Il demanda en outre à interpeller le Gouvernement sur le massacre de travailleurs français originaires de la Martinique, par les polices de Panama et du Canal (1905).
Il ne se représenta pas aux élections générales du 6 mai 1906, se bornant à exercer ses mandats locaux et notamment celui de maire du François, qu'il conserva jusqu'à sa mort.
Il s'adonnait en même temps à l'agriculture sur le domaine de l'Acajou où il fonda en 1907, la distillerie du rhum qui porte son nom.
Il mourut à Paris, le 8 novembre 1923, âgé de 71 ans. Il était un des plus anciens membres de la Chambre d'agriculture présidée par M. Lucien Bélus.
Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1897.