Lionel Assouad

1930 - 2010

Informations générales
  • Né le 12 août 1930 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 6 février 2010 à Clichy (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 18 octobre 1995 au 21 avril 1997
Département
Paris
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

ASSOUAD (Lionel)

Né le 12 août 1930 à Paris (Seine)
Décédé le 6 février 2010 à Clichy (Hauts-de-Seine)


Député de Paris de 1995 à 1997



Lionel Gérald Assouad est né le 12 août 1930 dans le XIVe arrondissement de Paris. Il est le fils de Nicolas Assouad et de Suzanne Froustey-Rostand, nièce d’Edmond Rostand. Il débute ses études au lycée Pasteur et à l’Institution Notre-Dame de Sainte-Croix à Neuilly-sur-Seine, puis les poursuit à la faculté des lettres, de droit et des sciences économiques de Paris, ainsi qu’à l’université de Harvard. Il est titulaire d’un diplôme d’études supérieures (DES) de droit et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris.

La carrière politique de Lionel Assouad débute dans les cabinets ministériels au moment où le général de Gaulle est président de la République. Il est chef-adjoint du cabinet du secrétaire d’Etat à l’Industrie et au Commerce du gouvernement Debré, le démocrate-chrétien Joseph Fontanet, entre 1959 et 1960. Il intègre à nouveau le cabinet de ce dernier lorsqu’il est nommé ministre de la Santé publique et de la population dans le gouvernement Debré en 1961, comme conseiller technique. Après le départ de Joseph Fontanet du gouvernement en mai 1962, Lionel Assouad est, de 1963 à 1968, secrétaire général de la Commission des comptes commerciaux de la nation au ministère des Finances et des affaires économiques, sous l’autorité du ministre Valéry Giscard d’Estaing. En mai 1968, Valéry Giscard d’Estaing est remplacé par Michel Debré. Cette même année, Lionel Assouad devient le secrétaire général d’Eurofinance, administrateur d’Eurogestor, ainsi que de la SICAV Assurances-Placements. L’année suivante, il devient le directeur, jusqu’en 1975, d’Eurofinance.

Dans le même temps, Lionel Assouad commence sa carrière d’élu. Lors des élections municipales de mars 1971, membre du parti gaulliste Union des démocrates pour la République (UDR), il figure sur la liste de Christian de la Malène dans le huitième secteur de Paris, correspondant au XIVe arrondissement, et est élu conseiller de Paris. Lorsque Joseph Fontanet réintègre le gouvernement comme ministre du Travail en juin 1969 dans le gouvernement Chaban-Delmas, après l’élection de Georges Pompidou comme président de la République, Lionel Assouad rejoint son cabinet comme conseiller technique. Il le suit lorsqu’il est nommé ministre de l’Education nationale, dans les différents gouvernements Messmer, de juillet 1972 à mai 1974. Entre 1976 et 1980, Lionel Assouad est directeur chargé de l’information et des relations publiques du groupe industriel Péchiney-Ugine-Kuhlmann.

Sur le plan local, il est réélu dans le XIVe arrondissement de Paris sur la liste de Christian de la Malène lors des élections municipales de mars 1977, cette fois-ci sous l’étiquette du RPR (Rassemblement pour la République, nouveau nom du parti gaulliste depuis décembre 1976). Ces élections sont caractérisées par une fragmentation de la droite entre les listes RPR, conduites par Jacques Chirac, et les listes du parti giscardien, l’Union pour la démocratie française (UDF), menées par Michel d’Ornano, alors ministre de l’Industrie, dans un contexte de rivalité féroce entre le président de la République Valéry Giscard d’Estaing et son ancien Premier ministre, Jacques Chirac. Cette élection comporte un enjeu très particulier, car elle doit permettre le retour d’un maire pour diriger la capitale. En effet, depuis 1871, à la suite des événements de la Commune, la ville est pour l’essentiel administrée par l’Etat. A un an des élections législatives, les deux partis veulent faire de cette confrontation le moyen d’asseoir leur domination sur l’autre. Pour le président de la République Valéry Giscard d’Estaing, avoir un fidèle à la tête de la capitale serait la source d’une nouvelle dynamique. Pour Jacques Chirac, qui a quitté avec fracas Matignon à la fin de l’été 1976 avant de refonder le parti gaulliste, prendre la capitale serait un coup d’accélérateur pour sa carrière politique, un moyen de prendre sa revanche, ainsi qu’un tremplin pour la future élection présidentielle de 1981. Dans le XIVe arrondissement, la liste RPR remporte la victoire, permettant à Lionel Assouad de retrouver les bancs du Conseil de Paris. Lors des élections municipales de mars 1983, le contexte est tout autre. La gauche est arrivée au pouvoir en 1981, avec l’élection du premier secrétaire du Parti socialiste François Mitterrand, comme président de la République. Immédiatement après son élection, François Mitterrand a dissous l’Assemblée nationale élue en 1978 et obtenu une majorité de gauche. Au Palais-Bourbon, les deux partis de droite s’efforcent d’être rassemblés. Lionel Assouad est donc tête de liste d’union de la droite dans le XIVe arrondissement. Les listes de Jacques Chirac, maire sortant de Paris, l’emportent dans les vingt arrondissements. C’est le « grand chelem ». Lionel Assouad devient maire du XIVe arrondissement et adjoint au maire de Paris. Le même scénario se reproduit lors des municipales parisiennes de mars 1989 : les listes de Jacques Chirac remportent tous les arrondissements et Lionel Assouad retrouve son fauteuil de maire du XIVe arrondissement.

Lors de l’élection présidentielle de 1995, Jacques Chirac, jusqu’à présent maire et député de Paris, est élu président de la République. Les élections municipales sont organisées au mois de juin suivant. La tête de liste à l’échelle de la capitale est le premier adjoint de Jacques Chirac, Jean Tibéri. A l’issue de ce scrutin, la droite voit sa domination politique s’effriter. La gauche progresse dans quasiment tous les arrondissements et en conquiert six sur vingt. Dans le XIVe arrondissement, la liste d’union de la droite, qui comprend Lionel Assouad, est menée par Nicole Catala, députée de la 11e circonscription de Paris, vice-présidente de l’Assemblée nationale et conseillère de Paris élue dans le XIVe arrondissement depuis 1989. Celle-ci arrive très largement en tête du premier tour avec 46,53 % contre 32,98 % pour la liste d’union de la gauche, puis l’emporte au second tour par 54,02 % contre 45,98 %. Ainsi, Lionel Assouad est élu et reconduit comme maire d’arrondissement.

Pour les élections législatives, le XIVe arrondissement est en partie intégré à la 10e circonscription de Paris. Lors des élections de 1993, marquées par une victoire écrasante de la droite, le député sortant, Jacques Toubon, est facilement réélu au second tour avec 56,34 %, après être arrivé largement en tête du premier tour (44,92%). Mais il quitte rapidement son siège, étant nommé ministre de la Culture et de la francophonie dans le gouvernement de cohabitation dirigé par Edouard Balladur, Premier ministre. Son suppléant, Claude Goasguen, le remplace sur les bancs de l’Assemblée nationale. Après la victoire de Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle de 1995, Jacques Toubon et Claude Goasguen intègrent tous les deux le gouvernement Juppé, le premier comme ministre de la Justice, garde des Sceaux, le second comme ministre de la Réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la citoyenneté. Une élection législative partielle est par conséquent organisée en septembre 1995. Jacques Toubon s’y présente avec Lionel Assouad comme suppléant. Il remporte l’élection partielle mais ne quitte pas le gouvernement, ce qui permet à Lionel Assouad de siéger à l’Assemblée nationale. Il est membre du groupe RPR de la commission de la Défense nationale et des forces armées, puis, à partir du 18 janvier 1996, de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales.

Il présente une proposition de loi sur les articles ou services à caractère pornographique, en juin 1996. Il pose deux questions, une question au gouvernement sur les prêts bonifiés en faveur de l’artisanat, le 6 février 1996, et une question orale sans débat sur le classement comme monument historique du Palais d’Orléans, après la décision d’annulation du tribunal administratif de Paris, le 24 janvier 1996.

Il intervient en séance publique dans la discussion de plusieurs projets de loi, sur le supplément du loyer de solidarité, en décembre 1995, sur le développement des services aux particuliers en janvier 1996, sur le développement de la promotion du commerce et de l’artisanat en mai 1996, ainsi que sur le projet de loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie en novembre 1996.

La dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, Jacques Chirac, le 21 avril 1997, entraîne l’organisation d’élections législatives anticipées les 25 mai et 1er juin. Jacques Toubon décide de se présenter dans sa circonscription. Lionel Assouad s’efface. Arrivé en tête avec 34,97 % des voix, l’ancien ministre s’incline néanmoins au second tour contre le candidat de gauche Serge Blisko (29,79 % au premier tour) par 48,54 % contre 51,46 %, tandis qu’à l’échelle nationale, la gauche redevient majoritaire au Palais-Bourbon.

Lionel Assouad fait le choix de ne pas se représenter aux élections municipales de mars 2001 à Paris. Cette élection marque d’ailleurs la fin de la domination de la droite dans la capitale. La gauche unie, comme en 1995, derrière Bertrand Delanoë, bat la droite divisée entre le maire sortant Jean Tibéri, impliqué dans plusieurs affaires et l’ancien ministre et président de l’Assemblée nationale, Philippe Séguin, qui mène les listes dites de l’union de la droite. Dans le XIVe arrondissement, comme en 1995, Nicole Catala mène la liste de l’union de la droite. Au premier tour, elle est distancée (25,32% des suffrages exprimés) par celle d’union de la gauche menée par Pierre Castagnou (34,52%). La liste de droite dissidente obtient 13,02 %. Au second tour, la liste de Pierre Castagnou fusionne avec la liste écologiste et remporte la victoire par 55,47 % contre celle de Nicole Catala (44,53%). Le XIVe arrondissement bascule par conséquent à gauche, comme cinq autres arrondissements ainsi que la capitale.

Retiré de la vie politique, Lionel Assouad décède le 6 février 2010 à Clichy. Un jardin du XIVe arrondissement est renommé Jardin Lionel Assouad à sa mémoire, en mai 2015, en présence de l’ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, tête de liste de la droite lors des élections municipales de 2014 à Paris et candidate dans ce même arrondissement.