Charles, Jean-Benoît Deloncle

1866 - 1938

Informations générales
  • Né le 27 janvier 1866 à Montauban (Tarn-et-Garonne - France)
  • Décédé le 28 janvier 1938 à Saint-mandé (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 24 juillet 1904 au 31 mai 1906
Département
Seine
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Seine
Groupe
Gauche radicale-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 1er janvier 1914
Département
Seine
Groupe
Républicains radicaux-socialistes

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1914 au 1er janvier 1936

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 27 janvier 1866 à Montauban (Tarn-et-Garonne), mort à Saint-Mandé (Seine) le 28 janvier 1938.

Député de la Seine de 1904 à 1914. Sénateur de la Seine de 1914 à 1936.

Né le 27 janvier 1866 à Montauban, Charles Deloncle était le fils de M. Eugène Deloncle, préfet, condisciple et ami de Gambetta, qui fut frappé par l'Empire en 1852 pour avoir refusé de prêter serment, alors qu'il était professeur de collège, Charles Deloncle était le frère de Louis Deloncle qui fut commandant du vaisseau « La Bourgogne » et de François Deloncle qui fut député des Basses-Alpes et de la Cochinchine.

Il fit ses études au Lycée de Lyon, puis au Lycée Saint-Louis à Paris. Elève de l'Institut national agronomique, il reçut, en 1866 le brevet d'ingénieur agronome.

Dès 1887, il entra au Cabinet du Ministre de l'Agriculture et collabora aux périodiques Le mot d'ordre et L'estafette.

Sa carrière administrative et agricole se poursuivit ensuite dans différents postes. Il fut directeur de l'Ecole d'agriculture d'Avignon (1887), directeur des études à l'Ecole d'agriculture de Rouïba (1888), rédacteur au Ministère de l'Agriculture (1891), inspecteur de l'agriculture (1897), chef de Cabinet du Ministre de l'Agriculture de 1899 à 1902, maître de conférences à l'Institut national agronomique (1901) et, à partir de 1901, membre du Conseil supérieur de l'agriculture.

Entre temps, il fut secrétaire de la classe 38 (agronomie), de l'exposition universelle de 1900.

De 1891 à 1904, il fut rédacteur en chef de la revue L'Agriculture nouvelle, fondée par lui. Il fut ensuite rédacteur en chef de la revue La France active et ne cessa jamais de collaborer à la presse quotidienne ou périodique ; à partir de 1905, en particulier, il fut directeur politique du Soir. Il fut également rédacteur au Siècle et au Petit Parisien.

C'est en 1904 qu'il entra pour la première fois dans la vie parlementaire.

Il fut élu débuté de la Seine à une élection partielle, le 7 août 1904, au second tour de scrutin, par 7.689 voix contre 7.671 à M. Hémard, déjà son concurrent, invalidé, sur 15.475 votants. Il s'inscrivit au groupe radical-socialiste et fut, à la Chambre, successivement membre de la Commission du commerce et de la Commission du budget.

Au premier plan de ses préoccupations se trouvent les problèmes de la natalité, de la mise en valeur des colonies, de l'organisation de l'armée noire, de l'accroissement de la production rurale dont il juge les rendements insuffisants, de l'organisation de l'enseignement primaire rural, du développement de l'enseignement agricole et de la lutte contre le dépeuplement des campagnes.

Après avoir été inscrit au groupe radical-socialiste, il fut un des fondateurs du groupe de l'union démocratique et radicale.

A la Chambre, en 1905, il prononça un discours sur la situation des employés civils des établissements militaires et un discours sur l'exposition de l'automobile et des sports. Il vota la même année pour la politique générale de Combes et de Rouvier et pour la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

Il fut réélu le 6 mai 1906, au premier tour de scrutin, par 10.118 voix contre 6.737 à M. Marcel Habut, 1.583 à M. Beuchard et 118 à M. Mollinger sur 18.857 votants.

Il prit part, en 1906, aux débats concernant le budget du Ministère des Colonies, vota pour la loi concernant la construction et pour la politique générale de Rouvier.

En 1907 et 1908 il vota contre la loi relative à l'amnistie, mais pour les mesures de dégrèvement familial ; il soutint également la politique marocaine du Gouvernement.

Il vota la confiance à Clemenceau en 1909 et vota pour la loi sur la représentation proportionnelle, il s'opposa à la loi sur l'impôt sur le revenu et à la loi concernant le salaire minimum.

Il fut réélu le 8 mai 1910, au second tour de scrutin, par 10.380 voix contre 7.943 à M. Hémard, sur 25.117 inscrits. Cette année-là, il fut l'auteur d'une proposition de loi ayant pour objet l'attribution de bourses et une réforme complète de l'enseignement secondaire. Il vota la confiance à Briand et Barthou, et soutint le projet d'assurance mutuelle agricole.

Les années suivantes il continua d'apporter son appui aux Gouvernements de Briand et de Caillaux.

En 1914, il abandonna la Chambre des Députés pour se présenter aux élections sénatoriales de la Seine et fut élu au premier tour par 510 voix sur 1.022 votants, la majorité absolue étant de 507 voix. Il fut admis au Sénat malgré une protestation de l'amiral Bienaimé, député de la Seine. Il devait conserver son mandat jusqu'en 1936. Il fut membre au Sénat de diverses commissions : de la Commission de la marine pendant la guerre, puis des Commissions des finances, de l'agriculture, du commerce, des douanes... et intervint très souvent en séance publique sur les nombreux problèmes auxquels il s'intéressait.

En 1915, il prit part à la discussion du projet de loi concernant le remboursement des droits perçus sur les absinthes. il déposa en 1916 un rapport sur une proposition de loi intéressant les sociétés par actions à participation ouvrière et prit part au débat sur un projet de loi ayant trait aux baux à loyers. En 1917, il posa une question écrite au Ministre du Ravitaillement et des Transports maritimes, intervint dans la discussion d'une proposition de loi fixant une affectation aux unités combattantes des mobilisés : officiers, sous-officiers et soldats, et déposa un rapport sur une proposition de loi attribuant aux tribunaux correctionnels un droit de pardon pour les prévenus n'ayant encore jamais été condamnés.

En 1918, il dépose un rapport sur une proposition de loi tendant à modifier le Code de procédure civile et intervient dans la discussion d'un projet de loi ayant pour objet d'organiser le ravitaillement national.

En même temps, il appartenait à diverses commissions : Commissions d'initiative parlementaire, du recensement industriel, de l'apprentissage et des questions minières.

En 1919, il rapporta deux projets de loi concernant les achats de terrains payables par annuités (question des lotissements) et intervint dans la discussion d'un projet de loi réglant la situation créée par la guerre aux sociétés d'habitations à bon marché, d'un projet de loi réglant le régime des jeux, d'un autre concernant l'utilisation de l'énergie hydraulique et d'un troisième concernant les traitements des fonctionnaires, agents et ouvriers de l'Etat. C'est en 1919 également qu'il fut élu membre du conseil d'administration de l'Office national du commerce extérieur.

Il fut réélu le 11 janvier 1920, au premier tour de scrutin, par 572 voix sur 1.017 votants, la majorité absolue étant de 509 voix. Il déposa alors un rapport sur un projet de loi relatif à la création et à la transformation des écoles d'agriculture, problème auquel il s'intéressait tout particulièrement, et intervint dans les débats concernant les habitations à bon marché.

En 1921, il fut élu membre du conseil supérieur des retraites ouvrières et paysannes ; il déposa et lut le rapport sur les élections du département de l'Eure et prit part activement aux débats budgétaires. En 1922, au nom de la Commission de commerce, il déposa un avis tendant à modifier l'article 14 de la loi du 18 décembre 1915 sur les sociétés coopératives ouvrières de production et le crédit au travail en France.

Il fut élu membre du conseil supérieur des sociétés de secours mutuel et du conseil supérieur des retraites ouvrières.

En 1923, il fut réélu membre du conseil d'administration de l'Office national du commerce extérieur.

En 1924, il déposa et lut le rapport sur les élections de la Nièvre et demanda l'ajournement de la délibération sur le marché de la Villette. Il fut élu membre du conseil supérieur des sociétés de secours mutuel et du conseil supérieur de défense économique.

Il intervint en 1925 dans la discussion d'une proposition de loi concernant le marché aux bestiaux de la Villette. En 1926, au nom de la Commission des colonies, il déposa un rapport sur le projet de loi relatif à l'Exposition coloniale de Paris.

En 1927, il se représenta aux élections sénatoriales de la Seine et fut réélu au troisième tour de scrutin, avec 519 voix sur 1.059 votants, à la pluralité des voix. Au nom de la Commission des colonies, il déposa un rapport et un avis sur l'Exposition coloniale.

En 1929, il déposa un rapport sur un projet de loi tendant à autoriser un échange de territoires entre les communes de Sartrouville et de Houilles.

Il déposa et lut, en 1930, le rapport sur les élections du département des Alpes-Maritimes et déposa un avis au nom de la Commission du commerce sur une proposition de loi tendant à modifier la loi du 22 novembre 1913 sur le régime des sociétés.

Il était alors vice-président de la Commission du commerce.

En 1931, vice-président de la Commission des colonies, il déposa un avis sur un projet de loi portant ouverture de crédits pour allouer à l'Exposition coloniale une subvention destinée à faire participer l'armée coloniale à cette Exposition.

En 1935, enfin, il déposa, avec un certain nombre de ses collègues, une proposition de résolution concernant le cinquantenaire de la mort de Victor Hugo. En 1936, fatigué par ses nombreuses occupations, et déjà âgé de 70 ans, il ne se représenta pas aux élections sénatoriales.

Il devait s'éteindre deux ans plus tard, à Saint-Mandé, le 28 janvier 1938, à l'âge de 72 ans.

Il avait, tout au long de sa vie, outre sa collaboration à la presse, publié de nombreux ouvrages : Capital et Travail, un Dictionnaire de sciences agronomiques, un ouvrage de doctrine sociale Vers des temps nouveaux qui fut couronné par l'Académie des Sciences morales et politiques, l'Ecrevisse et son élevage, un Dictionnaire populaire d'agriculture pratique, écrit sous sa direction et celle de Paul Dubreuil..

Il était ancien inspecteur général de l'agriculture, ancien président de la Société nationale d'agriculture, président de la Fédération des syndicats horticoles de France, de la Société régionale d'horticulture de Vincennes, de la Caisse de retraites de la presse agricole.

Secrétaire général de l'Association de la presse agricole, il était également président de la Société d'aviculture de France, président du comité de direction de la Caisse départementale des retraites ouvrières de la Seine, membre du Conseil supérieur des Caisses d'épargne, président de la Ligue de la banlieue.

Depuis 1919, en outre, il était membre du comité consultatif des chemins de fer et, depuis 1921, vice-président du conseil supérieur des prisons.

Il était également membre du conseil supérieur des Sociétés de secours mutuel et président de l'Union mutualiste de la Seine.

Médaille d'or de la Mutualité, il était Commandeur du Mérite agricole, Officier de l'Instruction publique et, dès 1900, Chevalier de la Légion d'honneur.