Maurice, Marc, Auguste Demarçay
1835 - 1907
- Informations générales
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- Né le 26 octobre 1835 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 9 septembre 1907 à Saint-savin-sur-gartempe (Vienne - France)
1835 - 1907
Fils du député Marc Horace Demarçay (1813-1866), député de 1881 à 1885, né à Paris le 26 octobre 1835, il était propriétaire-agriculteur dans la Vienne, et fut lieutenant des mobiles de ce département pendant la guerre de 1870-71.
Aux élections du 8 février 1871, il fut porté comme candidat sur une liste républicaine dans la Vienne, et il échoua avec 11 099 voix sur 62 819 votants.
Il ne fut pas plus heureux aux élections du 20 février 1876 dans la 2e circonscription de Poitiers où il n'obtint que 4 810 voix contre 8 460 à M. Cesbron, élu.
Conseiller général du canton de Saint-Savin depuis 1877, il n'entra au parlement qu'aux élections du 21 août 1881 ; l'arrondissement de Montmorillon l'élut par 7 951 voix sur 15 820 votants et 19 652 inscrits, contre 7 810 voix à M. Robert de Beauchamp, député sortant. M. Demarçay prit place à gauche, et vota pour les ministères opportunistes, dans les questions égyptiennes, du Tonkin, de la Tunisie, et sur toutes les questions de politique intérieure.
Porté, aux élections du 4 octobre 1885, sur la liste opportuniste de la Vienne, M. Demarçay échoua avec 39 293 voix contre 42 549 données au dernier élu de la liste conservatrice, M. Creuzé.
Né à Paris le 26 octobre 1835, mort le 9 septembre 1907 à Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne).
Député de la Vienne de 1881 à 1885 et de 1889 à 1900.
Sénateur de la Vienne de 1900 à 1907.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des parlementaires, t. Il, p. 331.)
Maurice Demarçay récupéra son siège aux élections générales du 22 septembre 1889), au premier tour de scrutin. Les électeurs de Montmorillon lui donnèrent une légère préférence sur Louis de Beauchamp (8.661 voix contre 9.101 sur 17.000 votants), son vieux rival conservateur qui, depuis quatre ans qu'il siégeait au Sénat, ne pouvait oublier les couloirs animés du Palais-Bourbon. Membre du conseil supérieur des haras, Maurice Demarçay défendit avec opiniâtreté la cause de la race chevaline, obtenant, non sans difficulté, qu'une part des recettes du pari mutuel soit affectée au budget du Ministère de l'Agriculture pour l'aide à l'élevage. « Car enfin que diriez-vous, s'écriait-il, d'un propriétaire, si charitable qu'il fût, qui voulant distribuer toute sa récolte aux pauvres, ne réserverait pas les semences nécessaires pour les récoltes suivantes ? Je ne demande pas autre chose : rendre à l'élevage une part de ce qui revient à l'élevage, pour assurer l'avenir.»
Il fut réélu aux élections générales du 20 août 1893 avec beaucoup plus de facilité, des le premier tour de scrutin, obtenant 9.626 suffrages contre 7.633 à son concurrent conservateur, M. de Monplanet, ancien inspecteur des finances, sur 17.300 votants.
Outre diverses interventions destinées à défendre l'élevage de la race chevaline, Maurice Demarçay prononça, dans la discussion de la loi de 1897 portant renouvellement du privilège de la Banque de France, un discours très remarqué. L'article premier renouvelait le privilège jusqu'en 1920 : par voie d'amendement, Maurice Demarçay suggéra que la question soit reprise avant le 31 décembre 1911, le Parlement pouvant décider par un nouveau texte si le privilège était maintenu, modifié ou supprimé. Combattu par le Ministre des Finances, Georges Cochery, mais vigoureusement soutenu par Alexandre Millerand, l'amendement fut finalement rejeté par 318 voix contre 233.
Aux élections générales du 8 mai 1998, Maurice Demarçay l'emporta dés le premier tour de scrutin sur son concurrent, M. Contanaim par 8.206 voix contre 6.448, sur 15.927 votants. Au cours de cette législature, il intervint fréquemment sur les questions relatives aux forces armées : date d'appel des réservistes, engagements volontaires dans les troupes coloniales, remonte de chevaux de guerre.
Il n'ira pas jusqu'au bout de son mandat, ayant été élu sénateur le 16 septembre 1900.
Devant le collège des électeurs sénatoriaux, Maurice Demarçay avait pour concurrent MM. Tiribillot et de Beauchamp, ce dernier fils de Louis de Beauchamp, ancien député, puis sénateur de la Vienne, mort en 1894. Au premier tour, M. de Beauchamp venait en tête avec 197 voix et M. Demarçay en troisième position. Mais la situation est inversée au deuxième tour et, au troisième tour de scrutin, M. Demarçay remportait par 349 voix contre 215 à M. Tiribillot et 131 à M. de Beauchamp sur 697 votants. Il s'inscrivit au groupe de la gauche républicaine.
Il intervint à de nombreuses reprises dans la discussion des différentes propositions de loi intéressant le recrutement de l'armée et la durée du service militaire, insistant notamment pour l'allégement des obligations imposées aux réservistes. N'ayant pas obtenu satisfaction, il revint à la charge, déposant le 11 juillet 1904 une proposition de loi relative au rappel des réservistes, qu'il souhaitait réduire à deux périodes de vingt et un jours. L'urgence fut refusée et la proposition renvoyée à la commission chargée de l'examen de la proposition de loi relative au service de deux ans.
Le 22 novembre 1905, dans la discussion du projet de loi sur la séparation des églises et de l'Etat, il intervint nettement en faveur du maintien du budget des cultes. La suppression de ce budget était, selon lui, injuste parce qu'elle instituait une rupture des engagements du Concordat, inopportune parce qu'elle ne répondait pas au vœu de l'opinion et dangereuse pour la paix publique. « Je déplore, s'écria-t-il en concluant, la rupture de l'Etat avec l'Eglise, car je crois que c'est une œuvre vraiment dangereuse. J'estime que rompre avec la politique séculaire de la France est une mauvaise chose. J'estime que le Concordat, qui n'était pas sans défauts, nous a rendu de grands services au point de vue de notre politique intérieure et extérieure. J'estime que la suppression du budget des cultes est plus périlleuse encore et ne peut que nuire aux intérêts du pays et de la République elle-même. »
Il participa très activement à la discussion sur le projet de loi relatif aux habitations à bon marché, et notamment à la séance du 20 mars 1906 où il monta trois fois à la tribune pour demander que les constructions neuves dans les petites communes bénéficient plus largement de la loi. Ce fut son chant du cygne, car il ne devait plus, dès lors, faire que de brèves interventions sur le sujet qui lui tenait certainement le plus à cœur : le progrès de la race chevaline.
Il mourut le 9 septembre 1907, à Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne), à l'âge de 72 ans. Le président Antonin Dubost, prononçant son éloge funèbre, le 22 octobre, disait simplement de lui, après avoir rapidement rappelé ses origines familiales et sa carrière parlementaire : « Membre du Conseil supérieur de l'agriculture et de celui des haras, il intervenait souvent dans ces débats toujours avec simplicité et compétence, et obtenait sans efforts une attention qui leur était toujours profitable. »