Florent Guillain
1844 - 1915
Né le 7 février 1844 à Paris, mort le 19 avril 1915 à Paris.
Député du Nord de 1898 à 1910.
Ministre des Colonies du 1er novembre 1898 au 22 juin 1899.
Élève de l'École polytechnique et de l'École des ponts-et-chaussées, il entra dans cette administration et devint en 1894, après avoir franchi les divers degrés hiérarchiques, inspecteur général et directeur des routes, de la navigation et des mines du ministère des Travaux publics.
Il occupa des fonctions de premier plan dans un grand nombre d'organismes industriels et d'importantes sociétés en tant que président ou administrateur ; il fut aussi censeur de la Banque de France. Elu conseiller général du Nord en 1893 pour le canton de Dunkerque-Est, il se présenta dans la 1re circonscription de Dunkerque, comme candidat républicain progressiste, au siège rendu vacant par le décès du général Iung. Il fut élu au premier tour, le 13 décembre, par 8.298 voix contre 3.597 à son principal concurrent, M. Poulet, socialiste. Il fut réélu le 8 mai 1898 par 7.509 voix contre 3.508 à M. Fontaine, socialiste et 2.923 à deux autres candidats, puis le 27 avril 1902 par 10.466 voix contre 4.847 à deux concurrents socialistes et le 6 mai 1906 par 8.974 voix contre 4.526 à M. Sauvage et 3.946 à M. Défossé.
Il ne se représenta pas aux élections de 1910.
Dans ses professions de foi successives, il s'affirme opposé aux menées du parti collectiviste et partisan de la liberté de l'enseignement, de la cohésion de l'armée, de la mise en œuvre des réformes sociales, notamment des retraites ouvrières et de la caisse de prévoyance des marins, d'une réforme du système fiscal excluant le recours à l'impôt sur le revenu global et de l'institution du scrutin de liste.
Il fut ministre des Colonies dans les quatrième et cinquième cabinets Charles Dupuy, du 1er novembre 1898 au 22 juin 1899. Il refusa le même portefeuille dans le ministère Waldeck Rousseau.
Au Palais Bourbon, il s'inscrivit au groupe progressiste et au groupe agricole. Membre de diverses commissions, il fut élu vice-président de la Chambre en 1902, fonction qu'il occupa jusqu'en 1906.
En politique, il suivit une ligne de conduite modérée ; en économie, il se montra protectionniste. Son activité parlementaire s'étendit aux domaines les plus divers, particulièrement aux questions de travaux publics, industrielles et agricoles. C'est ainsi qu'il présenta des propositions de loi ou de résolution concernant l'établissement d'une surtaxe d'entrepôt sur les céréales d'origine européenne, les importations de fruits, les usines hydrauliques et la modification du tarif des douanes.
Rapporteur au fond ou pour avis, il eut à connaître d'un nombre considérable de questions ayant trait aussi bien à l'assèchement de la Dombes, à la propriété industrielle bâtie, à la recherche scientifique, l'expédition de Chine qu'à la construction d'une salle des séances pour la Chambre.
Souvent, il se fit le défenseur des ports français, notamment ceux de Dunkerque et de Gravelines, aussi bien en qualité de parlementaire que de directeur de la navigation. Il prit une part active à la discussion du projet de loi relatif à la marine marchande, s'efforçant de justifier le bien-fondé de la compensation d'armement, faisant valoir l'intérêt considérable qu'aurait pour l'industrie nationale comme pour la balance des comptes l'augmentation de la flotte marchande française. Il fit adopter un amendement portant à 15 ans la portée de la loi en faveur des constructeurs armateurs. « Il y a, déclara-t-il à cette occasion, un intérêt supérieur : celui du maintien de la bonne réputation et du crédit de l'Etat. »
Il fut également l'auteur de nombreux rapports budgétaires et financiers et participa à la discussion de divers projets de loi portant ouverture et annulation de crédits, notamment du budget de l'exercice 1901, en qualité de rapporteur général du budget.
Il mourut à Paris le 19 avril 1915, à l'âge de 71 ans. Il était commandeur de la Légion d'honneur.