Auguste, Marie, Charles, François Joubert
1903 - 1988
Né le 7 avril 1903 à Fournet-Blancheroche (Doubs)
Décédé le 12 janvier 1988 à Besançon (Doubs)
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Doubs)
Député du Doubs de 1946 à 1958
Issu de la petite bourgeoisie franc-comtoise et titulaire d'un simple baccalauréat de lettres, Auguste Joubert entame une carrière d'agent d'assurances dans la compagnie « La Nationale ». Sa vie paisible de notable et de père de famille est bouleversée par la guerre. Il participe comme sous-officier à la campagne de 1940 puis entre dans l'Armée secrète par l'intermédiaire de son beau-frère, le colonel Loichot, dont il devient l'adjoint dans le Doubs.
Membre du Comité de libération de son département, il est élu en 1945 conseiller municipal de Besançon, conseiller général de Besançon-sud et, surtout, membre de l'Assemblée constituante élue le 21 octobre, second d'une liste de droite conduite par le marquis de Moustier. Peu favorable aux nationalisations, il s'oppose au projet constitutionnel lors du vote du 19 avril 1946.
La poussée du MRP le prive de son siège à l'élection de la seconde Assemblée constituante, le 2 juin 1946, mais il le retrouve à l'Assemblée nationale élue le 10 novembre de la même année. Il est élu par 51 399 voix sur 135 953, second sur la liste du Parti républicain de la liberté. Inscrit au groupe des Indépendants et paysans d'action sociale, il est membre des commissions des affaires économiques, du suffrage universel, du travail et de la sécurité sociale. Ses interventions sont assez nombreuses, mais essentiellement techniques, centrées sur le droit du travail et les questions de sécurité sociale. Il accorde sa confiance à Léon Blum le 12 décembre 1946, puis à Paul Ramadier le 21 janvier 1947. Mais il s'oppose au statut organique de l'Algérie en août et participe à la chute de Ramadier en novembre. Il soutient par la suite les gouvernements de Troisième force et vote, en mai 1951, la loi des apparentements, à la discussion de laquelle il a participé (séance du 19 mars).
La poussée du RPF s'opérant surtout au détriment du MRP, Auguste Joubert est brillamment réélu le 17 juin 1951 comme candidat du Centre national des indépendants et paysans. Il est en outre désigné comme questeur par ses pairs le 11 juillet, reconduit chaque année dans cette fonction. Membre des mêmes commissions que précédemment, il oriente ses interventions vers le droit des assurances et intervient en mai 1952 dans le débat sur l'indexation du SMIG. Ses interventions politiques sont rares, limitées à quelques interpellations sur la politique marocaine du gouvernement Edgar Faure (séance du 26 octobre 1955). Il soutient de ses votes les gouvernements de centre-droit de cette seconde législature, mais s'oppose à la politique du gouvernement Mendès France. Il rejette la ratification du traité de la CED le 30 août 1954.
Aux élections du 2 janvier 1956, l'apparentement conclu entre la liste des Indépendants et des Républicains sociaux, permet sa réélection, toujours second sur la liste derrière Roland de Moustier (37 861 voix sur 155 795 suffrages exprimés). Toujours questeur de l'Assemblée, ses interventions sont très rares durant la troisième législature. Après avoir soutenu la politique algérienne (loi des pouvoirs spéciaux) et européenne (ratification des traités de Rome) du Gouvernement Mollet, il participe à sa chute le 24 juin 1957, chargé d'expliquer à la tribune le vote négatif de son groupe. Il refuse de voter, le 27 mai 1958, le principe d'une révision constitutionnelle, mais il vote, le 1er juin, l'investiture du général de Gaulle et, le 2 juin, les pleins pouvoirs constitutionnels.
La carrière politique d'Auguste Joubert s'achève avec la IVe République. Il est battu, en effet, aux élections de novembre 1958, dans la circonscription de Besançon, il n'obtient que 7 469 voix sur 54 184 suffrages exprimés et renonce à affronter le second tour. Il se présentera sans succès aux élections sénatoriales de 1971. Mais il demeure conseiller général et devient président du conseil général du Doubs en 1964. Il le demeure jusqu'en 1982, date à laquelle il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de conseiller de Besançon-sud, Il occupe par ailleurs de nombreux postes de président ou de membre de conseils d'administration et d'organismes professionnels de son département. Officier de la Légion d'honneur, commandeur dans l'Ordre national du Mérite, président d'honneur du conseil général du Doubs, il décède le 12 janvier 1988.