Madeleine Martinache
1898 - 1967
MARTINACHE (Madeleine)
Née le 4 mars 1898 à Lille (Nord)
Décédée le 30 novembre 1967 à Lille
Député du Nord de 1958 à 1962
Née le 24 mars 1898 à Lille, Madeleine Martinache est la fille d’Albert Henri Martinache, mécanicien, et de Cornelie Rosalie De Cock. Licenciée en droit, elle exerce d’abord le métier d’institutrice avant de s’inscrire comme avocate au barreau de Lille en novembre 1923 jusqu’à sa retraite en 1955. Elle a été secrétaire de la conférence du stage des avocats. Lieutenant des Forces françaises combattantes pendant la guerre, elle appartient à plusieurs réseaux : « Voix du Nord » dès juillet 1940, « Pat O’Leary », « Gloria SMH ». Elle est arrêtée à Lille, le 24 août 1942, par la Gestapo et déportée dans le convoi des 1200. Accusée d’espionnage, elle connaît successivement la prison de Loos pendant six mois, puis celles de Fresnes, Romainville et Compiègne, avant d’être internée au camp de Ravensbrück de janvier à avril 1944 puis au Kommando d’Holleishen (où les déportés travaillent dans les usines d’armement). Elle en est libérée le 5 mai 1945. Revenue invalide à 65%, elle devient conseillère municipale sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF) en octobre 1947, adjointe au maire de Lille chargée de l’instruction publique et des beaux-arts. Réélue en 1953 dans la liste victorieuse d’union du RPF, des indépendants et des radicaux, elle est élue sous l’étiquette des Républicains sociaux en 1955, malgré la victoire aux élections municipales du socialiste Augustin Laurent, soutenu par une coalition de socialistes et de modérés. Elle siège au conseil municipal jusqu’en 1959.
Madeleine Martinache remporte le 30 novembre 1958 la quatrième circonscription du Nord, face au communiste Robert Leblond et au socialiste Arthur Cornette, conseiller général et maire d’Hellemmes, à la faveur d’une triangulaire, alors que la première circonscription revient au gaulliste Léon Delbecque. Député UNR jusqu’en 1962, elle est l’une des neuf femmes à siéger à l’Assemblée pendant cette législature. Elle se présente sous un programme essentiellement marqué par la fidélité au général de Gaulle. Elle est membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales pendant toute la législature. Le 25 novembre 1962, elle échoue au second tour face au socialiste Arthur Cornette, candidat unique de la gauche.
Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 avec palme, de la médaille de la Résistance et de la médaille des déportés, elle avait aussi reçu la médaille Vermeil du mérite civique avec la mention « admirable conduite pendant la dernière guerre ». Vice-présidente de la fédération des amicales de réseaux de la France combattante et présidente de la section régionale de l’association des anciennes déportées et internées de la Résistance, elle est aussi fondatrice du club de Lille du Soroptimist, du Business and professionnal women’s club de Lille et du Phare du Nord (en faveur des aveugles).
Elle décède le 30 novembre 1967 à Lille.